Andreas Gursky
Photographies
Exposition du 6 avril au 20 mai 1989
Vernissage le 5 avril 1989
Photographies de 1984 à 1989.
Les paysages de Andreas Gursky sont des terrains de football, des piscines, des montagnes, des lacs artificiels, des aires de jeu, des zones intermédiaires entre ville et campagne, des lieux de promenade dominicale. L’homme est au centre de ces photographies, même si le paysage est omniprésent. […] Les cadrages, très ouverts, déterminent des visions presque panoramiques où chaque silhouette semble réduite à la taille d’un insecte perdu dans l’immensité. Les détails sont traités avec une très grande précision – le dernier plan est toujours aussi net que le premier – et avec une intensité qui rend tout équivalent. Cette qualité accentue l’impression de vide, renforce la sensation de distance qui sépare le photographe du paysage et isole les figures. La lumière, portée sur toute la surface, produit une clarté froide et presque insoutenable qui met encore plus le sujet humain à distance, dominé par cette brillance implacable. Les couleurs, souvent claires, sont travaillées plutôt dans les verts et jaunes, les rouges sont isolés et plus violents. Les ciels virent au blanc, dématérialisant et idéalisant ces grandes vues. Une contradiction s’élève entre l’hédonisme de ces lieux de sport, de plaisirs, découverts au travers de cette légèreté lumineuse et colorée et cette implacable réalité matérialisée par une technique glacée. Cette contradiction s’étend au médium photographique dont l’essence instantanée prend incidemment des effets de pose, parfois très appuyés. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)