TIMOTHÉE CALAME
ALTERA
Vernissage le jeudi 16 mai 2019 de 18h à 21h (vernissages communs Quartier des Bains)
Exposition du 17 mai au 28 septembre 2019
Prolongation jusqu’au 26 octobre 2019
Le CEC est soutenu par le Département de la culture et du sport de la Ville de Genève, la Loterie Romande, la Fondation Leenaards, la Fondation Ernst & Olga Gubler-Hablützel et une fondation privée genevoise.
L’exposition Timothée Calame Altera est soutenue par le Département de la culture et du sport de la Ville de Genève et le Fonds cantonal d’art contemporain, OCCS – DCS, Genève.
Timothée Calame
Altera
Il existe deux espèces de clients au Grand Bar Bernabo : l’une qui boit, l’autre qui mange.
Un aristocrate du 15ème arrondissement de Marseille.
Un dessin (avec Alan Schmalz) présente plusieurs éléments relatifs à l’hypothèse d’un braquage de la pensée. Comment réagir en cas de vol ? Comment protéger sa propre créativité d’une humanité avide d’idées ?
1) Le b.a.-ba d’un système d’autodéfense intellectuelle serait de ne laisser place qu’aux mauvaises pensées ; penser à mal en permanence. Ainsi les voleurs s’encombreraient de matière négative.
2) Pour les avancés : cesser d’être (ça dit plus que le suicide seul).
3) En dernière instance, alors toutes causes seraient perdues, s’adresser à l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, dont le manque de fiabilité est connu de tous.
Léo Bachiri Wadimoff cherche à mettre à nu le lien de parenté entre le mot « « RESPONSABILITE », le papier de couleur (celui de l’école primaire) et quelques archétypes esthétiques de l’art conceptuel. A cette association sont apposés notes et dessins, cartographie approximative des rapports entre humains lorsqu’il s’agit de s’organiser – pour ou contre un système. Ici, le rôle de chacun semble défini à jamais avant que l’organisation même n’ait atteint le stade embryonnaire. Ceux qui sont jeunes vieilliront sagement, les mauvais éléments seront éliminés, les ancêtres supplantés. Ceux qui s’accapareront la parole détiendront le pouvoir.
Les images sélectionnées pour la troisième affiche ont été capturées au McDonald’s de Sainte-Marthe à Marseille. Un concert de soutien était organisé en faveur des Gilets Jaunes inculpés dans la région depuis le début du mouvement. Les caisses étaient fermées, le fast-food transformé en pôle de radicalisation. Un accrochage éphémère de t-shirts (« Stop aux discriminations sociales », « Justice et Vérité pour x ») au-dessus des caisses se juxtaposait à l’architecture de l’établissement, dont le principal attrait n’était autre que le papier peint – consistant en une reproduction à l’échelle 1:1 de tags et throw-ups de vandales new-yorkais sévissant dans les années 2000. (En 2016, McDonald’s fut accusé de plagiat par certain de ces auteurs et leurs proches).
Témoignage d’une exception : figuration précise d’un présent impalpable. L’aubaine de vivre, avant le reste du monde, la simulation du jour où un pourcentage des bénéfices journaliers d’un fast-food franchisé seraient versés à une quelconque lutte contre la brutalité policière, du jour où un t-shirt griffé d’un mot d’ordre anticapitaliste accompagnerait le menu de votre choix.
La sérigraphie d’Eduardo Paolozzi, « FUTURISM AT LENABO », 1964, fut notre modèle pour le titre ainsi que l’agencement pictural de cette composition. Les graphistes de Maximage se sont chargés de nous présenter l’éventail de possibilités d’impression en offset et ont partagé leurs connaissances dans ce domaine.
Ce sourire comme ce regard ont été travaillés dans un tissu élastique selon une méthode originaire de la branche « goa/psytrance » de l’univers (toujours plus hermétique) des free-parties. Objets attrayants pour leurs esthétiques singulières, elles ne sauraient pourtant se limiter à conter l’histoire d’expériences collectives perdues dont on aurait gardé que les attributs positifs, comme une décoration.
En un sens, ces deux bouts de tissus psychédéliques, sont chargés de nombreuses données. Comme l’idée de vols perpétrés par des cultures (cultures tribales, sous-cultures, cultures « officielles ») sur d’autres, par exemple. C’est aussi l’histoire fictive, d’un géant, rejeton de toutes les souffrances occasionnées par l’architecture post- moderniste, coincé dans la vitrine d’une des arcades du bâtiment dessiné par les frères Honegger, à la rue des rois.
Dans l’autre salle, un petit labyrinthe issu de l’assemblage de quatre isoloirs préfabriqués en carton que l’on peut acquérir sur internet, servant principalement aux élections syndicales d’entreprises. Le modèle en question c’est « Danton ». Il y a quatre entrées, quatre couleurs, quatre possibilités… à l’intérieur c’est uniforme.
Un carrefour électoral. Aux murs, quatre peintures dont les couleurs vont de pair avec chacune des entrées de la construction – les sujets sont des clowns (car il est impératif d’en peindre au moins une fois dans sa vie) vaudois. »
Marseille, 2019
Timothée Calame, Neologisms at Macdo, avec Maximage, poster, offset, couleur, papier Profimat 200 g/m2, 50 × 70 cm, tirés à 50 exemplaires, 3 e.a et 2 H.C. numérotés, datés et signés Timothée Calame et Maximage (MX). Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2019.
Timothée Calame, En cas de vol, avec Alan Schmalz, poster, offset, couleur, papier Profimat 200 g/m2, 50 × 70 cm, tirés à 50 exemplaires, 2 e.a et 2 H.C. numérotés, datés et signés Timothée Calame et Alan Schmalz (AS). Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2019.
Timothée Calame, Responsabilité (Pouvoir, Parole), avec Léo Bachiri Wadimoff, poster, offset, couleur, papier Profimat 200 g/m2, 50 x 70 cm, tirés à 50 exemplaires, 3 e.a et 2 H.C. numérotés, datés et signés Timothée Calame et Léo Bachiri Wadimoff (LBW). Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2019.