Stan Douglas
Photographies
Exposition du 16 juin au 18 juillet 1997
Vernissage le 14 juin 1997
[…] Le plus souvent, les films de Stan Douglas sont montrés sous forme d’installation où s’entrecroisent musique, texte et images. Chaque projection mobilise la totalité de l’espace, impliquant le spectateur dans une mise en scène subjective, qui plonge celui-ci dans un univers historique et culturel où se mêle aux nouvelles technologies informatiques une esthétique chargée de références, souvent nostalgiques. Ces divers aspects traversent ses dispositifs d’exposition, mais également ses actes de parasitage. En effet, deux ensembles de vidéos de courte durée, Television Spots (1987-88) et Monodramas (1991), ont été réalisés afin d’infiltrer les programmes de publicité télévisée. Ces films ont un double statut : d’une part, ils imitent la structure narrative et le montage des publicités ou des séries ; d’autre part, l’absurdité des scènes tourne autour du thème redondant de l’incommunicabilité. En interrompant le flot des images télévisuelles, ces ruptures créent des intervalles vides de sens, décevant le spectateur habituel et rapprochant ce processus de la technique du collage. Cet éclatement du sujet et ces juxtapositions de séquences, reproduits au niveau du mode de présentation, redonnent souvent une place au suspense. Par exemple, dans Subject to a Film : « Marnie » qui fait clairement allusion aux découpages de Hitchcock, le sujet principal de l’intrigue reste un objet invisible qui nous échappe pendant toute la durée du film et qui, grâce à un montage en boucle, nous prive de la solution de l’énigme. Cette simple feinte cinématographique permet d’introduire une tension et de laisser à chacun sa liberté d’interprétation. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)