Monica Bonvicini
Bonded Eternmale
Exposition du 26 janvier au 30 mars 2002
Vernissage le 25 janvier 2002
Première présentation de la nouvelle publication de Monica Bonvicini, Eternmale , réunissant 13 reproductions des collages de la série Drawings for Eternmale (2000) et une interview de Monica Bonvicini par Beatrix Ruf, offset sur papier Patinata blanc opaque, 200 gm2, couleur, 14 pages reliées par une spirale, 50 x 60 cm (même format que le calendrier Pirelli), 1000 exemplaires, produit par la galerie Emi Fontana, Milan et coédités par le Kunsthaus Glarus et le Centre d’édition contemporaine, Genève, 2002.
Monica Bonvicini est née en 1965 à Venise, elle vit et travaille à Berlin. Son travail est principalement concerné par l’omniprésence des stéréotypes liés à l’éternel masculin qui envahissent perpétuellement les médias; le cinéma, la presse masculine ou encore la publicité, mais également l’organisation de l’espace tant social que privé. Dans la série Drawings for Eternmale elle recycle des citations et des images trouvées dans les magazines Playboy des années 60′-70′ qui mettent en évidence cette appropriation de l’espace intérieur et de la décoration par la gent masculine, afin d’en faire une critique ironique et moqueuse. Elle souligne aussi cette ambiguïté d’une « esthétique » masculine qui favoriserait les grands objets, l’épure du minimalisme, les matériaux froids, lourds, durs et résistants, tels que les surfaces vitrées ou en miroir, l’acier ou le béton, mais qui dans un même temps traduirait une nouvelle domestication de l’homme moderne, soucieux de son intérieur et de son confort. Cette sorte de nouvelle émancipation masculine aura peut-être servi à rompre cette franche séparation entre les sexes, dictée par ces codes sociaux qui déterminent les traditionnelles différenciations entre les rôles masculins et féminins. Cette réalité, consciente ou inconsciente, a peut-être permis d’élargir et de libérer la gamme des comportements masculins possibles. L’installation Bonded Eternmale que Monica Bonvicini a proposé au Centre d’édition contemporaine rebondissait parfaitement sur ce constat et a transformé notre arcade en un salon équipé de quelques-unes de ces caractéristiques viriles, non sans une surdétermination caricaturale et amusée.