Mai-Thu Perret
My sister’s hand in mine
Exposition du 18 mars au 29 avril 2022
Vernissage, jeudi 17 mars, de 18h à 20h
Nuit des Bains
jeudi 24 mars 2022, de 18h à 21h
« In 2018–2019, I was invited to produce a site-specific work for Survival Kit 10.1: Outlands, a group exhibition organized by the Latvian Centre for Contemporary Arts in Riga. I started looking at the country’s rich folkloric textile tradition, which is still very much alive today. In particular, I became interested in Latvian mittens and their peculiar pointed shape, and ended up drawing abstract patterns to be knitted into new mittens for the exhibition. » (Mai-Thu Perret, extrait tiré du colophon de l’édition, My sister’s hand in mine)
Du film à la performance, en passant par la peinture, la sculpture et l’installation, la pratique de Mai-Thu Perret est multiple. Diplômée de littérature anglaise à l’Université de Cambridge, elle perfectionne sa technique artistique en participant à l’Independent Study Program du Whitney Museum of American Art de New York. La narration occupe une place prépondérante dans son œuvre qui associe à la fois littérature et arts visuels.
Dès 1999, Mai-Thu Perret développe The Crystal Frontier, un récit fictionnel retraçant la vie d’un groupe autonome de femmes établi au Nouveau Mexique. New Ponderosa, la microsociété imaginée par l’artiste, renvoie aux mouvements utopiques du début du XXe siècle qui irriguent les courants des avant-gardes. Mai-Thu Perret en multiplie les références esthétiques et conceptuelles, notamment à l’histoire de l’abstraction, au constructivisme ou au Bauhaus. La narration fonde à la fois un espace propice à la création d’objets matériels et textuels propres à cette communauté – manifestes, lettres et journaux intimes ; broderies, céramiques et autres œuvres –, et soutient la mise en scène des récits féministes utopiques qui traversent plusieurs productions de l’artiste.
En 2016, Mai-Thu Perret présente Les guerrières Féminaire (Nasher Sculpture Center, Dallas), une installation réunissant un groupe de mannequins inspirés des Unités de protection de la femme, milice féminine faisant partie des Unités de protection du peuple, la branche armée du Parti de l’union démocratique syrien. Tout comme la communauté de New Ponderosa, Les guerrières se battent pour construire une société libre et égalitaire. En 2019, elle explore la relation entre l’émergence du capitalisme et la figure de la sorcière dans le cadre de l’exposition, The Blazing World (Spike Island, Bristol). Aujourd’hui icônes féministes, les femmes accusées de sorcellerie ont été, des siècles durant, violemment oppressées par une société dont elles ne partageaient pas les codes. Outre sa sensibilité aux problématiques de genres ou aux politiques féministes radicales, Mai-Thu Perret a développé au cours de récentes expositions diverses thématiques élargies portant sur l’humain (le corps, la sexualité, le médical), l’espace intime (mobilier, objets usuels, décors) ou encore l’enfance (dessins, jeux), au travers d’une pratique mêlant aussi bien le modernisme, le mouvement Arts and Crafts ou, plus récemment, les spiritualités orientales.
L’exposition de Mai-Thu Perret présente une série de moufles à la forme en pointe spécifique à la tradition lettone, que l’artiste a découvert lors d’un séjour à Riga dans le cadre de l’exposition collective, Survival Kit 10.1: Outlands, au Centre for Contemporary Arts. Dotées d’une signification magique et spirituelle, ces moufles ont constitué durant des siècles un cadeau de mariage à la dimension à la fois utilitaire et symbolique. Aujourd’hui encore, elles sont principalement réalisées par des femmes qui possèdent un savoir-faire rare. Cette pratique séculaire les unit autour d’une identité commune, tout en leur offrant une grande autonomie. D’un point de vue esthétique, les patterns dont sont ornés les moufles de l’édition de Mai-Thu Perret rappellent aussi bien l’abstraction russe que le « style » Bauhaus ; on pense également aux compositions en grilles des broderies de Anni Albers, dont on redécouvre aujourd’hui l’importance.
L’édition, My sister’s hand in mine, comprend une boîte sérigraphiée en bois d’érable à couvercle coulissant qui contient une paire de moufles tricotées à la forme en pointe spécifique à la tradition lettone. Chaque paire est unique, en pure laine Shetland, dont le pattern reproduit un des cinq patrons dessinés par Mai-Thu Perret : quatre dessins géométriques et un motif de feuillage inspiré de la tradition lettone de la région de Latgale. Chaque boîte contient également dix sérigraphies reproduisant les cinq patrons, déclinés en deux couleurs différentes, ainsi qu’un colophon, imprimés sur papier Lessebo rough natural 400 g/m2, 45,6 x 17,5 cm. Chaque sérigraphie est numérotée (de A à J) et signée par l’artiste.
Cette édition est produite à 12 exemplaires, 2 e.a. et 2 H.C. numérotés, datés et signés par l’artiste sur le colophon. Les moufles ont été tricotées par Santa Leimane, Riga, les sérigraphies imprimées par Sabrina Peerally, Madame, atelier de sérigraphie, Genève, les boîtes fabriquées par l’Atelier Casaï SA, Genève. Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2022.
Mai-Thu Perret est née en 1976 à Genève où elle vit et travaille. Au cours de ces dernières années, elle a présenté plusieurs expositions individuelles, notamment, Real Estate et Untitled à l’Instituto Svizzero, Rome (2021 et 2022) ; Les Étangs au Centre Régional d’Art Contemporain du Havre (2020) ; Mai-Thu Perret au MAMCO, Genève (2018). Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives : The Universe of Emma Kunz, A visionary in dialogue with contemporary art à l’International Centre for Contemporary Culture, San Sebastian (2022) ; Les Flammes au Musée d’art moderne à Paris (2021) ; Kosmos Emma Kunz au Aargauer Kunsthaus, Aarau (2021) ; It Never Ends au KANAL Centre Pompidou, Bruxelles (2020) ; Homo Faber: on the use and effect of handcraft in contemporary sculpture au Asia Cultural Center (ACC), Gwangju (2019) ; New Age, New Age: Strategies for Survival au DePaul Art Museum, Chicago (2019).
Mai-Thu Perret
My sister’s hand in mine
Édition d’une boîte comprenant une paire de moufles en laine à la forme en pointe spécifique à la tradition lettone. Chaque paire est unique, en pure laine Shetland, dont le pattern reproduit un des cinq patrons dessinés par Mai-Thu Perret : quatre dessins géométriques et un motif de feuillage inspiré de la tradition lettone de la région de Latgale. Chaque boîte en bois d’érable, au couvercle coulissant, sérigraphié, contient également dix sérigraphies reproduisant les cinq patrons, déclinés en deux couleurs différentes, ainsi qu’un colophon, imprimés sur papier Lessebo rough natural 400 g/m2, 45,6 x 17,5 cm. Chaque sérigraphie est numérotée (de A à J) et signée par l’artiste.
Cette édition est produite à 12 exemplaires, 2 e.a. et 2 H.C. numérotés, datés et signés par l’artiste sur le colophon. Les moufles ont été tricotées par Santa Leimane, Riga, les sérigraphies imprimées par Sabrina Peerally, Madame, atelier de sérigraphie, Genève, les boîtes fabriquées par l’Atelier Casaï SA, Genève. Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2022.