Liz Craft
Ms. America
Du 5 novembre 2022 au 3 février 2023
Vernissage, samedi 5 novembre 2022 , de 11h à 18h
Week-end GENEVE.ART, samedi 5 et dimanche 6 novembre 2022, de 11h à 18h
Rentrée du Quartier des Bains, jeudi 12 janvier 2023, de 18h à 21h
En 2021, le Centre d’édition contemporaine a édité New York & Beyond, 2017-2019, une publication réunissant une sélection d’œuvres de l’artiste présentées aux États-Unis ou en Europe, ainsi que des souvenirs photographiques de situations vécues et de rencontres, de moments intimes en famille. Autant de souvenirs capturés par Liz Craft et son entourage entre 2017 et 2019. Sorte de diary en images, la brochure couvre sur 40 pages les trois années que l’artiste a passé à New York.
Liz Craft, New York & Beyond, 2017 – 2019, publication, impression numérique, couleur, 40 pages, 15 x 21.2 cm, 500 exemplaires, reliure agrafée. Texte : Paul-Aymar Mourgue d’Algue (anglais). Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2021.
Pour faire suite à cette publication, le CEC invite Liz Craft à proposer une nouvelle exposition, qui aura lieu du 5 novembre 2022 au 3 février 2023.
Pour cette exposition, Ms. America, Liz Craft réalisera une installation inédite composée d’un groupe d’une vingtaine de figurines de différentes tailles, à l’effigie de Pac-Man, le personnage du jeu vidéo japonais créé en 1980. Probablement inspiré des smileys des années 60, il a été repris dans les années 90 par la culture rave, dont Aphex Twin aka Power-Pill, d’ailleurs tout aussi jaune que nos emoji’s contemporains. Si les jeux du type « Space Invaders » abattaient des extraterrestres et des envahisseurs belliqueux dans une ambiance guerrière, Pac-Man, inventé pour attirer les femmes et augmenter le nombre de joueurs, proposait un petit glouton, tout jaune et en forme de pizza entamée, en apparence inoffensif, dévorant en continu des petites pastilles, coincé dans un labyrinthe et attaqué par des fantômes, qui ne lui laissent quasi jamais de répit. Mais que penser d’un héros qui rencontra un succès phénoménal en Occident, et tout particulièrement aux États-Unis, en étant constamment affamé, insatiable, jamais satisfait et en échec perpétuel ? Comment interpréter ce petit être vorace, consommant sans fin, cherchant non-stop une satisfaction immédiate, passant de courtes phases de plaisirs grâce à une gomme magique, obligé de repartir dans sa course folle à la consommation, dans une accélération sans fin ? Et voilà notre mignon Pac-Man transformé en consommateur compulsif, totalement addict au sucre, à la pharmaceutique et à la drogue, pris dans les filets du « toujours plus » proposé par le grand capital, légal ou illégal.
Les Pac-Man de Liz Craft et de Ms. America ont, comme il se doit, une grosse tête toute jaune, ils portent sur la tête un gros nœud rouge et sont enveloppés dans une grande tunique noire. Présentés en groupe, ils oscillent entre une chorale hurlante et une secte de fous furieux, grotesques et menaçants, implorant qu’on les sorte de cet enfer.