John M Armleder
Exposition du 11 juin au 18 juillet 1992
Vernissage le 10 juin 1992
Présentation d’une série de vingt-et-une gravures uniques.
L’œuvre de John Armleder est restée longtemps aussi proche de Fluxus que la peinture néo-géométrique. Ses références picturales sont multiples : de Picabia et de El Lissitzky à Blinky Palermo, Helmut Federle et Olivier Mosset en passant par Sigmar Polke. Quant au choix des Furniture Sculpture, il s’étend du bon goût bourgeois art-déco au kitsch californien. En fait, ce matériel référentiel est, comme il le dit lui-même, « un réservoir personnel de connaissances » dont il joue et rejoue avec ironie, voire cynisme, mais toujours avec distance. Si John Armleder se permet l’autocitation, ce n’est jamais pour répéter la même expérience, car son attitude le pousse continuellement à éviter l’effet de style. […] La gravure offre à John Armleder la liberté d’utiliser plusieurs fois les mêmes « motifs » sans avoir rien à faire – ou presque. En effet, à l’inverse de la pratique classique qui permet, grâce à une plaque, de reproduire la même gravure à plusieurs exemplaires, John Armleder part de quatre matrices traitées différemment afin d’obtenir un ensemble de gravures toutes dissemblables. Il peut ainsi choisir diverses combinaisons – superpositions, renversements, encrages de couleur. Aucun système n’est préétabli, les décisions se prennent en fonction des circonstances, des défauts et des réussites de chaque tirage. John Armleder retrouve cette liberté de choix où il peut osciller entre gravure et effets picturaux, entre abstraction libre et géométrie, entre nécessaire et relatif, entre style et non-style, entre autocritique et distanciation. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)