Jakob Kolding
The Outside or the Inside of the Internalised Externalised
Exposition du 19 mai au 30 septembre 2017
Vernissage le jeudi 18 mai 2017, dès 18h (Nuit des Bains)
L’exposition de Jakob Kolding proposera une scénographie rappelant les dioramas du XIXème siècle ou les photomontages du théâtre d’Alfred Jarry, un petit théâtre qui occupera l’ensemble de nos espaces d’exposition et sera visible de l’extérieur, à la fois installation et œuvre publique. Cette scène regroupera plusieurs silhouettes « en pied », sur ou sous-dimensionnées, construisant un jeu de juxtapositions et d’écarts. Chaque figure représentera un personnage historique ou anonyme, emblématique du corpus de références littéraires, philosophiques, artistiques ou personnelles de Jakob Kolding, qui impliquent un questionnement sociologique, culturel et esthétique de l’appropriation de l’espace. Si ses premiers travaux étaient davantage en lien avec les phénomènes de transformation de l’espace urbain et de gentrification, plus récemment Kolding envisage ces notions d’espace de manière plus large, ouverte et ambivalente, comme un lieu où les interrogations identitaires seraient à la fois plus complexes, fluides et multiples.
Dans une pratique avérée du collage, élargie à l’espace d’exposition, Kolding propose des télescopages dynamiques de sources multiples, cassant les hiérarchies culturelles conventionnelles en combinant dans une esthétique très poussée du montage, des références aussi diverses que les peintures du Caravage, l’architecture de Ludwig Mies van der Rohe ou de musiciens tels que Arthur Russell ou LL Cool J. Ces rencontres choc, entre une forme de domination culturelle et des résistances, spontanées et ludiques, chargent ses collages d’un rythme rapide, quasi musical et chorégraphique.
Les influences plus récentes de Kolding se portent davantage vers des figures iconiques de la modernité. Ainsi se rencontreront sur cette « scène » éphémère du CEC : Virginia Woolf et Jorge Luis Borges, Yvonne Rainer, Carl Andre, Lygia Clark ou encore un breakdancer, Édouard Manet, Adolfo Bioy Casares, Sigmund Freud et un cosmonaute. Ces doubles, presque vivants, figés dans un mouvement arrêté, interagiront avec le visiteur, le transformant lui aussi en un des personnages de cette fiction, appartenant soudain à cet étrange « pays des merveilles ».
De la rue, ce collage géant, onirique et imaginaire, s’animera, l’écart entre les figures s’ouvrant et se refermant en fonction du déplacement des passants. À l’intérieur, l’illusion disparaîtra, révélant l’envers du décor et une autre exposition : une nouvelle série de collages, d’autres mises en abîme et plongées kaléidoscopiques.