Elke Krystufek
In the Arms of Luck
Exposition du 24 septembre au 20 novembre 1999
Vernissage le 24 septembre 1999
L’exposition présente une installation composées d’oeuvres récentes: peintures, mannequins de vitrine, photographies, vidéos et musique.
Présentation du livre de Elke Krystufek, In the Arms of Luck. Entretien-conférence entre Elke Krystufek et Véronique Bacchetta à propos de sa pratique du dessin et du livre In the Arms of Luck, à l’occasion de la soirée Prospect consacrée à Elke Krystufek, proposée par Stéphanie Moisdon-Trembley en collaboration avec le Centre genevois de gravure contemporaine et le Centre national de l’estampe et de l’art imprimé (Cneai). Centre national de la photographie, Paris. Le 23 juin 1999 en soirée.
Ce livre réunit, simplement, à la suite les uns des autres et dans leur ordre de réalisation, 56 dessins, exécutés à un rythme régulier entre le printemps 1997 et l’hiver 1999. Tous ces dessins, au crayon ou au fusain, parfois rehaussés de couleurs, forment une série d’autoportraits accompagnés de textes autobiographiques. Chaque portrait est composé de la même manière : plan américain, visage cadré serré, les cheveux, le ventre et le buste en évidence plus que le reste du corps […]. La face, et surtout les yeux, mangent une grande partie de la feuille, ils sont centrés, toujours à la même hauteur. Le texte cerne la figure et nous restitue le cheminement d’une recherche identitaire égotiste, qui oscille entre amour et haine, autosatisfaction et dégoût, fantasme et distance critique. La fixité du regard, seul élément itératif, affirme, dans son immédiateté et sa radicalité, la volonté constante de l’artiste d’exprimer son droit à la différence, sans aucun contrôle ni complaisance. Le dessin devient le parfait miroir de sa revendication à être elle-même. Cette exploitation de la sphère privée, au travers du dessin comme journal intime, avec toute sa franchise et son originalité, révèle cette volonté de faire émerger des aspirations normalement refoulées et non-dites, sans utilité et difficilement intégrables socialement, qui nous rappellent ce précepte féministe « ce qui est personnel est politique ». […] Comme elle l’écrit, Elke Krystufek veut « être collectionnée, archivée, documentée et discutée, plutôt que d’être questionnée et vue personnellement en public ». Cette différence situe définitivement son travail en dehors de tout expressionnisme, car jamais il n’est détaché d’une réflexion et d’un contrôle sur les différents modes de représentation, de présentation et de communication au public – peintures, photographies, vidéos, collages, dessins, performances, pièces sonores. […] Pour cette nouvelle exposition, les espaces foisonnent de peintures, de photographies et d’images vidéos dans une atmosphère de boutique ou de salon, surchargé et éclectique, baigné de musique. […] Son image, emboîtée, superposée, juxtaposée, passant d’un médium à l’autre, est démultipliée jusqu’à devenir abstraite, iconique : « The ongoing repetition of my face it’s a relief though it’s stupid as a black square or numbers ». (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)