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Giulia Essyad
INNARDS

Du 27 septembre au 25 octobre 2024

Vernissage, jeudi 26 septembre 2024, de 18h à 20h

Présentation de l’exposition par l’artiste, jeudi 24 octobre 2024, 18h30

Giulia Essyad transforme son corps en un outil d’exploration et un espace de projection qu’elle immerge dans des univers fantastiques et cinématographiques, entre légendes médiévales, pop culture et esthétique cyborg. Ce corps technologique, composite et hybride, lui permet d’échapper à la classification binaire de genre. En revendiquant ultra-sensualité et glamour, en surdéterminant les codes de l’extrême féminité, Essyad invite également à une déconstruction critique de la représentation de soi et du corps contemporain. Celui-ci devient un vecteur iconique militant, libéré des tabous, des canons, des stéréotypes esthétiques, une manière de s’affranchir des tendances essentialistes et naturalistes, et des dualismes simplistes du type nature/culture, homme/femme, humains/animaux…

Dans un syncrétisme très libre, l’artiste convoque des notions qui vont de l’animisme au polythéisme, en passant par la fantasy. Elle s’inspire aussi de phénomènes naturels aussi bien que surnaturels, de mythes comme de croyances plus traditionnelles et anciennes, dans un champ élargi et multiculturel. Dans cet univers multiforme, à la fois digital et archaïque, l’artiste crée des avatars d’elle-même, métamorphosés en support marketing, dignes des publicités les plus surproduites. Ces avatars oscillent entre une animalité amusée, revendiquée, et une sophistication qui font d’Ann Lee ou de Betty Boop des sœurs, numériques ou hollywoodiennes. Nymphes antiques ou ondines modernes, poupées transformées en guerrières, leur corps est libéré des codes de la beauté classique et des normes imposées. 

Giulia Essyad n’en est pas à sa première collaboration avec le Centre d’édition contemporaine. En 2015 et 2016, elle y proposait deux lectures à l’occasion de la présentation de l’édition sonore collective Artists’ Voices (2016) : celle d’un poème, Poetry Reading December 2016, et celle d’un texte, Prophecy Podcast 1. En 2022, le Centre d’édition publiait Blueberry Studies. Before Publication 8 qui fait partie de la collection Before publication liée au catalogue L’Effet papillon, 2008-2025, ainsi qu’un imprimé, temple-piss19.psd, 2020, édition offerte aux membres de l’association du Centre pour l’année 2022. 

Giulia Essyad présente aujourd’hui un nouveau corpus d’œuvres spécialement produites pour l’exposition Innards, ainsi qu’une nouvelle édition Unspeakable (i’m ready), 2023-2024. Celle-ci se compose de reproductions photographiques d’une série de nus réalisés dans le cadre d’une résidence Pro Helvetia effectuée en 2022 à Bengaluru, en Inde. Unspeakable (i’m ready) comprend cinq photographies de l’artiste expérimentant sur elle-même la technique du bondage japonais, le shibari. Cette pratique sexuelle s’est popularisée au Japon au cours des années 1950, avant de devenir peu à peu un « art » réalisé par des maîtres, dont les techniques se sont exportées et popularisées en Occident. Giulia Essyad les réinterprète de manière plus personnelle et empirique, comme elle a pu le faire dans le cadre de la performance Rosabel… Believe (Perrrformat, Zurich, 2022). 

D’un point de vue technique, ces photographies de Unspeakable (i’m ready) sont des reproductions en noir et blanc d’images produites grâce à la méthode du collodion humide – une technique photographique remontant aux années 1850, rendue célèbre, notamment, par le photographe Eadweard Muybridge, précurseur de la chronophotographie –, au format carte postale, sur de fines plaques de plexiglas. Elles ont été reproduites à 65 exemplaires, emballées individuellement dans des boites en plastique transparent contre-formées, conditionnées comme des produits informatiques, avant d’être réunies à l’aide d’un simple élastique par groupe de cinq photographies.

Unspeakable (i’m ready), tel un pack de nudes proposés à la vente, est présentée dans un display s’inspirant des dispositifs utilisés dans les magasins d’électronique ou de téléphonie mobile – une référence qui vaut pour l’espace d’exposition lui-même… Ainsi, au centre de la salle, plusieurs téléphones sont disposés sur une table ; en réalité, de petites lightboxes bricolées : des objets DIY composés de colle chaude et de coques de protections récupérées, qui reproduisent de manière rudimentaire des smartphones. Essyad imite ces outils de communication indispensables à notre quotidien dans un fait-main volontairement vite fait, mal fait, non sans un plaisir parfaitement jubilatoire. Le boitier des smartphones se transforme en support exclusif de ses autoportraits, de ses mises en scène d’elle-même et de son personnage : autant d’écrins low-tech pour un corps à la fois déconstruit et augmenté, désinhibé, futuriste et cyborg. Pour Essyad, les outils informatiques (téléphones, câbles USB), comme les terminologies (mémoire vive, disques durs externes) sont autant de métaphores du corps humain, de son système veineux, nerveux, de sa mémoire, de son cerveau et de ses entrailles (INNARDS).

L’artiste elle-même, figure centrale d’un travail provocateur et décomplexé, s’oppose aux dictats d’un physique parfait, en exposant la nudité d’un corps qui outrepasse les normes imposées par la société contemporaine, les réseaux sociaux et des standards totalement hors de portée. Elle détourne à son profit les outils de l’ultra-communication, avec humour, en les modifiant de manière volontairement bâclée. Elle s’en moque, essaye de les détruire de l’intérieur, consciente qu’il est presque impossible de s’en affranchir complètement. Son personnage surexposé et hypersexualisé revendique un droit à la différence et à l’autodétermination, comme un moyen d’être totalement soi-même à travers une théâtralité joyeuse et exubérante, faisant face à un univers qui se veut totalement transparent mais qui produit, paradoxalement, par un effet double bind, de la coercition, du contrôle et de l’intolérance.

Née en 1992 à Lausanne, Giulia Essyad est une artiste suisse qui vit et travaille à Genève. Son travail a été exposé dans divers espaces en Suisse ainsi qu’à l’étranger, lors d’expositions personnelles : INNARDS, CEC, Genève (2024); Tunnel Vision III, Tunnel Tunnel, Cinema Bellevaux, Lausanne (2023); Chocolate Factory, Cherish, Genève (2020); Blue Period, Lokal Int, Bienne (2020); A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, Fribourg (2020); Herstory, Tunnel Tunnel, Lausanne (2016); Faces of the Goddess, Quark, Genève (2016); Immortality, Forde, Genève (2015); Hunter, MJ Gallery, Genève (2014). Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives : Bourses de la Ville de Genève 2024, Centre d’art contemporain, Genève (2024); Of Bodies in Digital Life, Kunsthaus, Langenthal (2024); Swiss Media Art – Pax Art Awards, HeK, Bâle (2024); Swiss Art Awards, BAK, Bâle (2023); Jane of All Trades, Schmorévaz, Paris (2023) ; A performer’s misfits, Oxyd, Winterthour (2023); Ja, wir kopieren, Kunstmuseum  Solothurn, Soleure (2023); Prix Mobilière, Art Geneva, Genève (2023); Claustrophobia Alpina, curated by Varun Kumar, Forde, Genève (2022) ; Unbetrauerbar, For, Bâle (2022); Biennale de l’Image en Mouvement, CAC, Genève (2021); Octobre Numérique: Faire Monde, pays d’Arles (2021); Fotoromanza, Le Commun, Genève (2021); Contrology, Kunsthaus Riehen, Bâle (2021).

L’exposition de Giulia Essyad est réalisée avec le soutien de la Fondation Erna und Curt Burgauer, de la Fondation Dr. Georg und Josi Guggenheim et d’Inarema.

Denis Savary
Quiet Clubbing

Du 17 mai au 23 août 2024

Vernissage, jeudi 16 mai 2024, de 18h à 21h (Nuit des Bains)

Nocturne d’été des Bains, mercredi 10 juillet 2024, de 18h à 21h
Présentation de l’exposition par l’artiste, 18h30
Chacune des œuvres de Denis Savary est le fruit de recherches approfondies sur des champs aussi variés que l’histoire, l’histoire de l’art, la littérature, la musique, le folklore et parfois même la science. Il en résulte des pièces aux références croisées, dont l’hybridation se joue également au niveau technique. Savary aime en effet collaborer avec des artisan.e.s issu.e.s de différents corps de métiers (verre, menuiserie, céramique, tapisserie, etc.), l’occasion pour lui d’explorer des savoir-faire et d’expérimenter des techniques. De prime abord éclaté, son travail produit un monde foisonnant et hétéroclite, parcouru d’objets eux-mêmes chargés de mythologies, patchwork de souvenirs personnels et de références constamment transformées ou réinterprétées.

C’est dans ce foisonnement et les phases d’exploration ludiques qui le préparent que se situe, a priori, le travail de Savary : il s’agit de mettre l’accent sur la fabrication des objets avant que ceux-ci ne se transforment en œuvres d’art. Le processus est donc fondamental, comme un système de recherche, à la fois empirique et expérimental, un mouvement sans fin de la pensée, toute proposition risquant toujours, même au moment de l’accrochage, d’être retravaillée, recombinée et modifiée. Savary fait partie des artistes qui favorisent le continuum au définitif, une manière d’échapper à la finitude de l’œuvre, de rester curieux et réceptif à de nouveaux récits. 

Le titre même de son exposition, Quiet Clubbing, sert de fil rouge à plusieurs éditions qui se rejoignent dans une atmosphère nocturne et festive, traversée de jets de lumières, de jeux de transparence et de mouvements dansants : un ensemble d’objets en verre, une vidéo et une série d’affiches. Les objets de Savary, transformés et décalés, chargés de références et modifiés par des manipulations techniques poussées aux limites de la faisabilité, sont le produit du plaisir sensuel du savoir-faire et de la manipulation de la matière. Savary n’inventerait-il pas des objets ultra-pop, sortes de jouets géants, irréels, qui construisent, d’une exposition à l’autre, un théâtre des étrangetés ?

Pour l’édition du Centre d’édition contemporaine, Campfire, Savary a convoqué l’image du feu de bois. Cette édition forme une série de sept objets en verre produits par l’atelier du maître verrier Vincent Breed, à Brussieu, dans le Lyonnais, avec qui Savary collabore depuis 2013. Le choix du feu de camp permet d’évoquer une des origines du verre. Selon Pline l’Ancien, le premier verre serait né par accident, environ 2000 ans av. J. C., de l’inventivité de marchands de nitre (carbonate de sodium) phéniciens qui allumaient un feu sur une plage. La chaleur des flammes entrant en contact avec le nitre et la silice contenue dans le sable aurait causé une réaction chimique et permis la formation du verre.

L’idée de ce projet remonte à 2021, alors que l’artiste entamait une session de travail expérimental autour du verre. Une des collaborations menées par Denis Savary et le maître verrier consistait à couvrir de verre en fusion différents objets en bois, puis d’en récupérer le moulage. C’est en suivant ce même procédé que Savary a conçu son édition. Les sept formes uniques ont été réalisées comme un challenge technique : reproduire en verre un feu de camp fait d’éléments de bois. Il s’agissait de recouvrir ce matériau hautement inflammable de verre en fusion afin d’en obtenir une empreinte : détruire et créer par le feu, faire émerger de cette matière incandescente une silhouette en verre, transparente, liquide, un fantôme qui contiendrait les traces, l’âme du bois et du feu – une prouesse qui évoque l’alchimie… l’artiste comme alchimiste. Ces objets de verre, d’allure aquatique, produisent des effets de diffractions lumineuses qui répondent à une série d’images installées en panorama : aurores boréales vues d’une plage enneigée, entre ciel et mer, entre l’ombre de la nuit du Grand Nord et les vagues de lumière spectrale et iridescente de l’aurore.

Ce passage à la lumière s’inverse dans une nouvelle vidéo, produite spécialement pour cette exposition, Blood on the Dining-Room Floor, réalisée avec l’assistance de Geoffrey Cottenceau pour la photographie et de Nicolas Ponce pour le montage. Les premières secondes laissent croire à une vidéo d’animation 3D rappelant les mouvements lents et légèrement saccadés des écrans de veille d’ordinateurs obsolètes. Puis, petit à petit, on entre dans l’image comme dans une salle obscure où l’œil peine à se repérer, à discerner les formes et les objets. Des éléments d’architectures apparaissent progressivement à la lumière des spotlights d’une discothèque, mais rapidement on comprend que cet espace n’est qu’illusion. En effet, l’unique objet de la vidéo est l’une des trois maisons miniatures que Denis Savary a présenté à la galerie Bernheim, à Zurich, en 2021 (Ithaca). Devenue surface de projection, elle accueille sur ses murs une autre vidéo, Le Must, que Savary a réalisée en 2004 et qui décrit, en image fixe, un light show à l’intérieur d’une boîte de nuit. Il s’agissait du motif central de son exposition personnelle Baltiques, en 2012, à la Kunsthalle de Berne. Cette mise en abyme dissimule en réalité un jeu volontaire d’inversion, de mouvements et de passages, de l’intérieur vers l’extérieur (inside out), sorte d’interpénétration des espaces privés et publics.

Blood on the Dining-Room Floor emprunte son titre au premier roman policier de Gertrude Stein, rédigé après le succès de L’Autobiographie d’Alice B. Toklas. Stein entreprend l’écriture du roman alors qu’elle séjourne dans une maison de campagne, à Bilignin, dans l’Ain, avec sa compagne Alice, en s’inspirant des faits divers et des intrigues de la vie de ce petit hameau. Avec cette vidéo, Savary revient sur une période spécifique de son travail, celle des vidéos produites au début des années 2000 qui, pour la plupart, étaient filmées depuis ou dans l’environnement immédiat de sa maison familiale. Réalisées en miniDV, un mode de production révolu, ces vidéos représentent une époque où la maison servait d’atelier et de base d’observation du monde. Curieusement, parmi les maisons miniatures de la série Villa, celle choisie pour Blood on the Dining-Room Floor ressemble à la maison dans laquelle a grandi l’artiste.

Dans sa version réalisée pour le site du CEC, la vidéo est accompagnée d’une pièce sonore éponyme, le résultat d’une commande faite aux artistes compositrices Maria Esteves et Mathilde Hansen. Le son et l’image sont fusionnés, mais semblent a priori en décalage, comme une danse off the beat. Ce n’est que progressivement que le mouvement ralenti de la maison révèle la complexité d’un son House, multipiste, d’où émerge une voix qui scande des extraits du roman de Gertrude Stein. La vidéo dissimule un jeu de mots, entre le style musical, la House, et le sujet central du film, la maison d’enfance de l’artiste. Entrainée dans un mouvement de rotation, la Villa de la vidéo Blood on the Dining-Room Floor rappelle les boules à facettes des dancefloors qui projettent des rayons lumineux et colorés : un light show, comme pendant festif aux aurores boréales des affiches de Quiet Clubbing ou aux reflets mystérieux du verre de l’édition Campfire
Denis Savary (1981) vit et travaille à Genève. Son travail a été présenté à l’occasion de nombreuses expositions personnelles, comme récemment : Josy’s Club, avec Pierre-Olivier Arnaud, Synagogue de Delme, Delme (2023) ; Octogone, avec Chloé Delarue, Mayday, Bâle (2023) ; Flower of Fog, GNYP Gallery, Berlin (2022) ; Ithaca, Galerie Maria Bernheim, Zurich (2021) ; Ambarabà Cicci Cocco, avec Alfredo Aceto, Stiftung Kunst Halle Sankt Gallen, Saint Gall (2021) ; Ventimiglia, Galerie Maria Bernheim, Londres (2021) ; Phantom, Lemme, Sion (2021). Parmi ses nombreuses expositions collectives récentes, citons : Temps de Mars, Musée des Beaux-Arts, La Chaux-de-Fonds (2024) ; The Big Chill, Galerie Maria Bernheim, Londres (2023) ; Mirage, MCBA, Lausanne (2023) ; Deep Deep Down, MUDAM Luxembourg, Luxembourg (2023) ; The Puppet Show, Centre d’art contemporaine, Genève (2022) ; Inventaire, Mamco, Genève (2021) ; Ballard in Albisola, Casa Jorn House, Albisola (2021) ; La Suite – Regards sur les artistes des collections des Frac, Institut d’art contemporain, Villeurbanne (2021) ; Body Double, Galerie Maria Bernheim, Londres (2021). En 2024, le travail de Denis Savary fera l’objet de plusieurs expositions personnelles et collectives : Fonderia Artistica Battaglia, Milan ; Denis Savary, Galerie Maria Bernheim, Londres ; Roma, Roma, Roma, Rolex Learning Center, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. En 2025, il sera exposé au KBCB Kunsthaus Biel Centre d’art, Bienne.                               
Zsuzsanna Szabo, chargée de production, suit les projets de transformation numérique pour le CEC (2021-2024).

L’exposition de Denis Savary est réalisée avec le soutien de la Fondation Ernst und Olga Gubler-Hablützel, de la Fondation Leenaards et de l’Office fédérale de la culture, de la République et canton de Genève.

John Armleder
ENCORE TROP

Du 15 mars au 3 mai 2024

Vernissage, jeudi 14 mars 2024, de 18h à 21h (Nuit des Bains)

Quelques monotypes, deux sérigraphies et un multiple


Afin d’essayer de percer les significations que cache le titre de cette exposition, Encore trop, quelques citations de John Armleder rencontrées dans le catalogue récent d’une autre exposition, collective, dont il a été le concepteur, It Never Ends. John M. Armleder & Guests, (Kanal – Centre Pompidou, Bruxelles, septembre 2020). Des titres de ces deux expositions, nous pouvons déduire une perception du temps et de l’espace qui se distancie du définitif. Armleder laisse les propositions, les circonstances et le contexte influencer ses choix : « Je travaille toujours en fonction de la logique de l’endroit et des personnes qui m’invitent […] »1 Nous retrouvons ici une philosophie très seventies, horizontale, de la délégation, où l’existence même de l’œuvre serait partagée entre tous, dans une interaction sans limites, ouverte, pour laquelle les modalités de production, les espaces d’exposition et finalement le spectateur font entièrement partie du processus de création. Et dans le même catalogue, cette phrase choisie comme titre d’une exposition au Museion de Bolzano en 2018 : « Plus ça change, plus c’est la même chose. »2

Un constat qui fait parfaitement écho aux circonstances de l’exposition Encore trop au Centre d’édition, plus de 30 ans après notre première collaboration, en 1992. À l’époque, nous avions édité une série de 21 gravures (eaux-fortes et monotypes) toutes uniques, proposant une déclinaison de plusieurs types d’impressions : surfaces monochromes résultant de l’encrage d’une plaque sablée industriellement, drippings d’acide qui, une fois imprimées, se transformaient en coulures colorées, ou plus simplement colifichets ou paillettes directement jetés sur la plaque avant d’être écrasés et pris dans le papier sous la pression du rouleau de la presse. Commentaire de l’époque (extrait du communiqué de presse de l’exposition) : « La gravure offre à John Armleder la liberté d’utiliser plusieurs fois les mêmes « motifs » sans n’avoir rien à faire – ou presque. À l’inverse de la pratique classique qui permet, grâce à une plaque, de reproduire la même gravure à plusieurs exemplaires, John Armleder part de quatre matrices traitées différemment afin d’obtenir un ensemble de gravures toutes dissemblables. Il peut ainsi choisir diverses combinaisons – superpositions, renversements, encrages de couleur. Aucun système n’est préétabliles décisions se prennent en fonction des circonstances, des défauts et des réussites de chaque tirage. John Armleder retrouve cette liberté de choix où il peut osciller entre gravure et effets picturaux, entre abstraction libre et géométrie, entre nécessaire et relatif, entre style et non-style, entre autocritique et distanciation. »3

Oui, tout change et rien ne change. Les monotypes présentés aujourd’hui au Centre d’édition contemporaine rappellent ceux produits en 1992 : gravures uniques, déclinées en série, où tout est conservé, tel quel. Dans la série Shady Place for Sunny People (2024), trois grandes feuilles présentent des coulures et quatre grands papiers de protection, presque totalement blancs, gardent uniquement, sur les bords, les traces de couleurs résiduelles, en fait de simples débordements résultant de la pression d’un système de poids qui a permis le transfert sur le papier des encres projetées précédemment par l’artiste sur de grandes plaques de plexiglas. Ces taches, stylisées, devenues un motif récurrent dans l’œuvre d’Armleder, font aussi écho aux Splashes sérigraphiés pour cette nouvelle édition, en doré ou en argenté, sur deux jeux de feuilles, roses ou jaunes, marouflées sur un cartonnage, initialement produites pour une édition de 1979, un leporello intitulé Lézards sauvages IIa/ « égouttés », dont plusieurs exemplaires n’avaient pas été reliés. Sur chaque volet de ce dépliant était reproduit un peigne, entier ou cassé, trouvé dans les rues de Genève. Cette récolte avait été pour Armleder l’occasion d’une promenade désinvolte, la rencontre inopinée avec un objet déjà existant ; en bref, une performance, le temps d’un déplacement, et une forme toute faite, une grille, abstraite, conséquence du hasard, donnant lieu à la série.

Notre nouvelle édition garde le même titre, en poursuivant la numérotation commencée en 1979, Lézards sauvages III et IV, (1979) 2024. La récupération d’un matériel vieux de plus de 40 ans suggère un écrasement du temps, entre nostalgie et renouveau, un cycle de création, en continu, entre récupération et autocitation, qui échappe à la linéarité et à la finalité de la rétrospective, brouillant les pistes de la datation, de l’archivage et de la conservation, préférant « le point-virgule, la virgule au point. »4

Quant à la métaphore du peigne, au-delà du ready-made de Duchamp ou de la tresse iconique d’Armleder, portée de manière immuable et sans pause, elle pourrait nous rappeler la notion d’écart, entre les dents du peigne, entre les cheveux séparés, regroupés, mis en forme, comme la philosophie de l’écart et du pas de côté, chère au collectif d’artistes Ecart, fondé dans les années 1970, par Armleder et deux amis, Claude Rychner et Patrick Lucchini. On pourrait aussi imaginer le peigne comme un pinceau simplifié : l’un et l’autre « peignent »… Peindre, mais pas vraiment, peindre comme peigner, d’un geste distancé, ironique, loin de l’expression et du pathos, une forme de peinture mécanisée, misant sur l’aléatoire du dripping et la mécanique du transfert. Mais n’allons pas trop loin dans la recherche de métaphores, artistiques ou linguistiques, Armleder préférant pour sa part rester à distance du texte et de l’analyse : « Dans mon travail, je suis plutôt pour l’évacuation du texte et des contraintes de compréhension. »5

Pour Armleder, disons simplement qu’il y a un rapport d’équivalence puisque la récolte des peignes et les feuilles imprimées pour le leporello de 1979, non-utilisées et récupérées, forment aujourd’hui le fond de nos deux sérigraphies, Lézards Sauvages III et IV, (1979) 2024. À ces différentes étapes, Armleder en ajoute encore une : l’édition d’un multiple, un peigne gravé, Encore trop, comme un retour à l’objet réel car pour lui : « […] l’art n’est pas singulier, il ne sert absolument à rien, l’art est seulement inévitable. »6

Véronique Bacchetta, mars 2023

John Armleder est né à Genève en 1948, où il vit et travaille. Son travail a été présenté dans le cadre de nombreuses expositions personnelles, comme : On ne fait pas ça, Massimo de Carlo Milan (2024) ;Experiences, Kunsthalle Marcel Duchamp, Cully (2023), Pour la planète, Palais Galerie, Neuchâtel (2023), Yakety Yak, Mrac Occitanie, Sérignan (2023) ; Again, Just Again, Rockbound Art Museum, Shanghai (2021) ; « It never ends », Carte Blanche to John M Armleder, KANAL, Centre Pompidou, Bruxelles (2020) ; CA.CA., Schirn Kunsthalle, Frankfurt (2019) ; Spoons, moons and masks, Aspen Art Museum, Aspen (2019), Quicksand II, MAMCO, Genève (2019) ; 360°, MADRE – Museo d’Arte Contemporanea Donnaregina, Naples (2018) ; Plus ça change, plus c’est la même chose, Museion, Bolzano (2018) ; Stockage, Instituto Svizzero di Roma (2017) ; À Rebours, La Salle de Bains, Lyon (2017).
Son travail a également fait partie de nombreuses expositions collectives, notamment : Monotypes, Edition VFO, Kunsthalle Zürich, Zurich (2023) ; &, MAMCO, Genève (2022) ; Stop Painting, Fondazione Prada, Milan (2021) ; Ecart at Art Basel, MAMCO, Genève (2019) ; Medusa – Jewellery and Taboos, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris (2017).
En 2024, le travail de John Armleder fera l’objet de plusieurs expositions personnelles et collectives : On ne fait pas ça, Massimo de Carlo Gallery, Milan ; Never-Nevermore, Lovay Fine Arts, Genève ; Renverser la tâche, Galerie Catherine Issert, Saint-Paul-de-Vence ; Transparents, Musée Barbier-Müller, Genève ; Galerie Elisabeth and Klaus Thomas, Innsbruck.Il est représenté par plusieurs galeries, comme : Massimo de Carlo Gallery, David Kordansky Gallery, Almine Rech Gallery, Galerie Mehdi Chouakri.Ses œuvres font partie des collections permanentes de nombreux musées, dont le Centre Pompidou, Paris ; le Museum of Modern Art, New York ; le Long Museum, Shanghai ; le Getty Research Institute, Los Angeles ; le Kunstmuseum Basel ; la Fondation Museion – Musée d’art moderne et contemporain, Bolzano ; et le Moderna Museet, Stockholm.
1 Quatre entretiens avec John Armleder”, “It Never Ends”, It Never Ends, John M Armleder & Guests, éd. Yann Chateigné Tytelman, KANAL – Centre Pompidou et Lenz, Bruxelles, 2024, p. 192
2 Ibid., p. 193
3 Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse de l’exposition de John Armleder au CGGC/CEC qui a eu lieu du 11 juin au 18 juillet 1992.
4 “Point, virgule, point-virgule”, It Never Ends, John M Armleder & Guests, éd. Yann Chateigné Tytelman, KANAL – Centre Pompidou et Lenz, Bruxelles, 2024, p. 201
5 op.cit. p. 192
6 Extrait d’une citation de John Armleder en exergue de la postface, Yves Goldstein, “It Never Ends (Postface)”, It Never Ends, John M Armleder & Guests, éd. Yann Chateigné Tytelman, KANAL – Centre Pompidou et Lenz, Bruxelles, 2024, p. 212.

Caroline Schattling Villeval
Carences et toute-puissance

Du 19 janvier au 1er mars 2024
Vernissage, jeudi 18 janvier 2024, de 18h à 21h (Rentrée des Bains)

Finissage, jeudi 29 février, de 18h à 20h
Présentation de l’exposition par Caroline Schattling Villeval, 18h30
Au fond d’un lac quasi asséché, des grenouilles sont réunies autour d’une flaque d’eau. Leurs mouvements, au ralenti, presque imperceptibles, donnent vie à ce paysage désertique. Un chien entre dans le champ. Imposant, il déborde du cadre. Sa marche lance un mouvement panoramique.

Ainsi débute la vidéo de Caroline Schattling Villeval When a frog meets a dog, réalisée pour son exposition Carences et toute-puissance1. Cette nouvelle production s’inscrit dans la continuité de l’installation good boy (Hasch, Marseille, 2023) articulée autour du texte fictionnel Vie/Chienne, dans lequel est abordée la question de la domination en partant de l’interaction non consentie entre une personne et un chien à la langue baladeuse2. L’animal est à nouveau un des protagonistes de When a frog meets a dog, mais cette fois aux côtés de grenouilles.

Immense corps élancé au pelage doré, le chien animé par Caroline Schattling Villeval avance, menaçant. Il semble indifférent à tout, y compris aux amphibiens qui décident de se réunir pour stopper sa marche. Dressés en colonne, ils font masse devant cette manifestation de toute-puissance. Le contre-pouvoir, qui prend corps dans la force du groupe, est balayé d’un coup de patte. Il ne fait pas le poids. Échec cuisant : il pleut des grenouilles. Elles éclaboussent jusqu’à l’espace d’exposition, contaminent la salle. Le pouvoir absolu triomphe sur la force du collectif. Fin de l’histoire ? Dans When a frog meets a dog, les rapports de force s’exercent de manière sous-jacente à travers le processus technique. Un chien, des grenouilles, un bestiaire en modélisation 3D acheté en ligne comme on adopterait un animal : un acte de domination. Vient ensuite l’ordinateur. Loin de fonctionner de manière autonome, l’artiste tire les ficelles de ses pantins virtuels via un logiciel d’animation. Enfin, le chien, jamais entièrement visible, domine les grenouilles comme l’espace. Le chien, la première espèce animale domestiquée par l’Homme – son « meilleur ami » –, que Caroline Schattling Villeval a dressé pour entrer dans sa ronde. L’image tourne en boucle, mais qui mène la danse ? When a frog meets a dog estun tableau dans lequel les rapports de force se superposent en couches infinies.

Au cours de la rencontre entre le chien et les grenouilles, les corps se mêlent et s’entrechoquent. Objets de puissance, ils prennent ou tentent de prendre l’ascendant sur ceux qui les opposent. Dans la vidéo No, no no healthy trust, il est toujours question du corps, ici individuel et biologique. La thématique du pouvoir y est abordée à travers le sujet du bien-être. Chez Caroline Schattling Villeval, l’intérêt pour le care s’est manifesté par la découverte des mouvements féministes du self-help des années 1970, initiés en réponse à la domination masculine du système de santé, aussi bien que par des pratiques artistiques contemporaines autour de l’exploration de ces mêmes mouvements. En Europe, le Feminist Health Care Research Group, formé en 2015, à Berlin, par Julia Bonn, Alice Münch et Inga Zimprich, s’est inspiré du West German Health Movement pour créer des espaces de recherches collectifs autour de l’organisation d’expositions, de workshops ou la rédaction des zines, dans l’idée de penser et construire un système de santé radical. L’éducation des individus s’articule autour, notamment, de pratiques DIY dans un contexte communautaire à travers un processus d’empowerment, en vue de proposer une alternative collective au système de santé dominant.

Dans la vidéo No, no no healthy trust, une petite plante verte s’agite dans une transe saccadée. Est-ce le résultat de la consommation de drogues dans un univers festif ou celle de compléments alimentaires pour booster son énergie au quotidien ? Qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, le spectre de l’économie néolibérale semble planer. Les personnages de Caroline Schattling Villeval sont souvent décalés, submergés par un monde qui déborde de possibilités pour aller bien, toujours mieux. Iels sont en quête perpétuelle du bien-être, s’interrogent sur le bonheur. Le bonheur, formulé en 1998 par Martin Seligman, co-fondateur de la psychologie positive aux côtés de Mihaly Csikszentmihalyi, suivant une logique hyperindividualiste : être heureux.se.x dépendrait de notre volonté à entreprendre des actions importantes afin de construire un état de béatitude durable. Une aubaine pour le capitalisme ! Portée par le slogan good vibes only, l’industrie du wellness prend son essor au début des années 2000 : le bonheur s’achète. Yoga, pilate, régimes, cures detox, miracle morning, soins de beauté, méditation, développement personnel, retraites spirituelles : autant de pratiques qui garantissent une meilleure vie, qui évoluent au rythme de l’offre et de la demande, qui norment les corps et les esprits, tout en les détachant de l’engagement collectif. La santé ne se limite plus à lutter contre les maladies, mais à être plus performant.x.es, à s’auto-optimiser, à compenser d’hypothétiques carences3. Pour son propre intérêt ?

Dernières convulsions : overdose de wellness. Il ne reste plus de la petite plante de No, no no healthy trust qu’un squelette de verre, comme une relique. Une épingle à nourrice et des chaînes servent à suturer les plaies de ce corps blessé. Les restes d’une vie à la recherche du bonheur.
Christine Glassey
1. Parallèlement à son exposition au Centre d’édition contemporaine, Caroline Schattling Villeval présente StéréoMimicry à la Salle Crosnier, Palais de l’Athénée, du 12 janvier au 10 février 2024.
2. Vie/Chienne a été rédigé par Caroline Schattling Villeval en 2023.  Le texte est à paraitre dans [SWISS] Weird & Magic #1 aux éditions Clinamen.
3. Selon le Constitution de l’OMS entrée en vigueur en 1948, « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. »
Née en 1995 à Zürich, Caroline Schattling Villeval vit et travaille à Genève. Son travail a été exposé dans divers espaces en Suisse ainsi qu’à l’étranger dans le cadre d’expositions personnelles, comme : StéréoMimicry, Salle Crosnier, Genève (12.01–10.02.2024) ; good boy, Hasch, Marseille (2023) ; No firing, avec Paul Paillet, Espace 3353, Carouge (2021) ; Chiara Chiara Chiara, Zabriskie Point, Genève (2020) ; Being fucked, Lokal-int, Bienne (2020). Elle a également participé à plusieurs expositions collectives, notamment : Basel Social Club avec Joyfully waiting, Bâle (2023) ; MINIMIRACLES, Sonnenstube, Lugano (2023) ; Bourses déliées – Arts Visuels, Halle Nord, Genève (2022); Prix Kiefer Hablitzel, Art Basel, Bâle (2022) Esprit d’Escalier, avec Paul Paillet, Centre d’édition contemporaine, Genève (2022) ; Plaisirs Minuit, Forde dans le cadre du Fesse-tival, Genève (2022) ; Peeping through the looking glass, Set Space, Londres (2021) ; Fotoromanza, Le Commun, Genève (2021) ; Silicon Malley, Prilly (2020) ; Weaving home, Limbo Space, Genève (2020).
L’exposition de Caroline Schattling Villeval est réalisée avec le soutien du Fonds cantonal d’art contemporain, DCS, Genève, et de l’Office fédérale de la culture, de la République et canton de Genève.

Gina Folly
Dolce Vita

Du 6 octobre au 8 décembre 2023
Vernissage, jeudi 5 octobre 2023, de 18h à 20h

Nuit des Bains, jeudi 9 novembre 2023, de 18h à 21h
Le travail de Gina Folly se concentre sur la vie quotidienne, sur les interactions entre l’espace privé et public, entre l’intime et le social. Elle porte un regard précis, ironique et subtilement critique sur des objets, des messages et des situations qui nous entourent quotidiennement, qu’elle retient, photographie et isole pour les modifier et les déplacer dans le champ de l’art. Ce geste d’appropriation, de transformation et d’exposition interroge leur réelle fonctionnalité, leur but et surtout l’impact épistémologique que ce matériel ordinaire peut avoir sur nos vies. Elle le décortique pour mettre à jour son potentiel poétique, dramatique, son impact psychologique ou politique.

Les objets choisis par Folly questionnent notre condition d’être humain, propulsé dans une société souvent hostile et coercitive. Elle tente de pointer les contradictions intrinsèques, les violences sous-jacentes et imperceptibles, tapies dans les signes de pouvoir qui inondent l’espace social et politique, et parasitent nos vies.

Folly choisit des objets à priori banals, variés, comme des boîtes, des circuits électriques, des chaînes, des cadenas, des ampoules, des ventilateurs, des poignées et serrures, des œilletons ou des tests de grossesse. Elle les extirpe de leur contexte, les transforme ou les duplique, modifie légèrement les matériaux, le format, la couleur ou encore la finition, les recombine à d’autres objets, en accentuant un sentiment de contrainte, d’entrave et d’enfermement.

En 2019, elle est intervenue dans l’espace public pour le Kunsthaus Baselland, à Bâle. Folly a installé en extérieur une grande photographie de la bibliothèque d’un ami chez qui elle avait séjourné. Le titre, Fashion, Sex and Death — Science — Sports, Gardens and Conspicuous Consumption, retranscrit simplement les étiquettes collées sur les rayonnages, indiquant les thématiques de classification, regroupant, par exemple, les mots « mode, sexe avec mort », « sport avec jardin » ou « consommation ostentatoire ». Cet étiquetage propose déjà, sans y toucher, un commentaire et un questionnement politique. Le cadrage de la photographie, très serré sur ces quelques rayonnages, empêche une vue d’ensemble ou d’un intérieur, accentuant la sensation d’étouffement déjà induite par les thèmes choisis pour ranger ces livres. Cette œuvre est emblématique de ce qui sous-tend le travail de Gina Folly et en détermine le champ critique.

À l’occasion de cet accrochage, elle s’exprimait sur son travail et son engagement dans une discussion avec Inès Goldbach, directrice du Kunsthaus Baselland et commissaire d’exposition, qui est parue dans le livre, Listening to Artists (édition VfmK Verlag für moderne Kunst, 2022) :

« My works almost always generate from a photography. I’m keeping a sort of diary, mostly taken with my phone. I document my daily life as an observer. They’re architectural structures, objects and social events that make our daily life easier, disrupt it, make it more complicated, or ones that I don’t understand. Especially because of that, it can become interesting to document them. These moments mostly vanish again in my archive. I go back to them when I’m working on a specific project. They result in mostly approbate objects that I reproduce and specify. These processes are about entering relationships. Be it getting to know the person who produced the object I’m attracted to, or knows the reason of its existence, or to find the right producer to make exact replicas of the respective works. »

En 2023, pour sa série de photographies exposée au Kunstmuseum Basel Gegenwart, Gina Folly opte pour un simple appareil argentique de moyen format avec lequel elle a pris en photo les membres de l’association de personnes à la retraite, Quasitutto qui offre toute sorte de service d’entraide au quotidien. Pour un autre projet également à Bâle, elle a distribué à plusieurs enfants des petits appareils jetables, afin qu’ils puissent prendre en photo leurs œuvres préférées exposées dans la foire off Basel Social Club, qui a lieu pendant ArtBasel 2023. Dans ces deux projets, la prise de vue est simple, à l’échelle 1:1, sans surenchère esthétique, tant au niveau du cadrage, du traitement de l’image, du geste, que de l’intention, de l’enregistrement. L’ensemble de ces paramètres restant le plus important, sans effets de style, de surenchère esthétique, technique, dramatique ou sentimentale. Un simple document, comme une image vue en « vrai », dont le mode d’enregistrement traduit parfaitement cette volonté de Folly de rester en retrait.

Cette absence de pathos permet au spectateur de projeter sur ces images, très neutres et ouvertes, son ressenti, ses souvenirs ou son vécu. Ces images, « en creux », créent un espace ouvert qui permet l’appropriation et la projection. Paradoxalement, elles marquent davantage la mémoire et se rendent plus attachantes.

Souvent les objets choisis par Folly ne font pas partie du commerce habituel, ils sont fabriqués ou transformés par leur utilisateur, pour un usage bien précis, fonctionnel, pratique ; ils sont peu chers, sans luxe ni décorations. A l’exemple des fontaines servant à rafraichir les noix de coco que l’on peut trouver sur les plages. Fabriquées par les exploitants eux-mêmes – sorte de DIY –, adaptées à leur usage et réalisées avec « les moyens du bord ». La fontaine exposée en juin 2023 à l’entrée du Basel Social Club pendant ArtBasel en était la parfaite réplique.

Hans-Peter Feldmann, Jean-Frédéric Schnyder, Fischli et Weiss ou même Ed Ruscha, tous ces artistes ont procédé par série, établissant un principe au préalable, un sujet de collection, un prétexte à la répétition, à la démultiplication d’images ou d’objets, réalisés ou appropriés, en lien avec la vie courante. Mais si ces artistes ont pratiqué cette distanciation, nous offrant à voir notre monde au travers d’une ironie et d’un scepticisme critique et nécessaire, Gina Folly ne se départit pas d’une dimension compassionnelle, d’un geste inclusif, jamais en surplomb. À la simple captation du quotidien, de son environnement, de micro-événements parfois résiduels, si infimes soient-ils, ils portent toujours en eux le témoignage d’une société qui tente de garder un équilibre précaire, une équité et une humanité, si souvent malmenées. Cette empathie et cette conscience de l’altérité est le signe d’un basculement dans une autre époque.

Dans le cadre de son projet d’exposition au Centre d’édition contemporaine, Gina Folly réalisera une édition, une série de bouquets de fleurs stabilisées présentés dans des boîtes en carton enduit d’un vernis qui protège de l’humidité et rend les boîtes brillantes. Chaque boîte porte une inscription, une phrase très courte trouvée de manière aléatoire sur une application d’horoscope qui prédit quotidiennement la journée à venir : des aphorismes un peu simplistes, des conseils, des jugements ou des prophéties triviales, absurdes, qui par leur non-sens, leur naïveté provoque un effet poétique ou carrément comiques. 

Le procédé de stabilisation des fleurs de cette édition consiste à remplacer la sève par de la glycérine afin que le végétal conserve un aspect vivant durant de nombreuses années, sans qu’aucun soin particulier ne soit nécessaire à son entretien. À partir du moment où le bouquet a été stabilisé, aucune intervention extérieure ne s’impose pour que les plantes conservent leur fraîcheur d’origine. Elles sont préservées de la flétrissure, figées dans un état de floraison quasi éternel, toutefois leur couleur en est transformée : les pétales prennent une teinte gris-rose claire, presque en noir/blanc. Une métaphore légère, subtile, raffinée de ce passage de la vie à l’art.

Le deuxième projet de Gina Folly pour son exposition au CEC présentera un cadre contenant un simple sachet de graines du mélange de fleurs « Dolce Vita » – rappelant le titre de l’exposition. Le nom du mélange et la marque de ces graines, SELECT, permet à Folly de mettre en perspective, de manière intuitive et émotionnelle, cette question existentielle et philosophique: qu’est-ce qui détermine nos choix, individuels ou collectifs ? Comment cette multitude infinie de choix – de la croyance au hasard, à la notion de l’inconscient préconditionné, du chaos à la conscience et au libre-choix – influe sur nos parcours et nos vies ?
Gina Folly est née à Zurich en 1983. Elle vit et travaille entre Bâle et Paris. Ces dernières années, elle a présenté plusieurs expositions individuelles, comme : Autofokus. Manor Kunstpreis 2023, Kunstmuseum Basel | Gegenwart, Bâle (2023) ; Solo presentation, Ermes Ermes, Paris Internationale, Paris (2019) ; Fashion, Sex and Death — Science — Sports, Gardens and Conspicuous Consumption, Kunsthaus Baselland, Bâle (2019). Son travail a également été montré dans le cadre d’expositions collectives, comme : CITY SALTS : THE GINA SHOW, Salts, Bâle (2022); WHIMSIES, Essener Kunstverein, Essen (2022); THINK, AND THEN THINK AGAIN, Sgomento Zurigo, Zurich (2022); ORCA – Duo-Show with Philipp Timischl, Fondation Fiminco, Paris(2021); PRK-1U, Tonus, Paris (2021); A Part, Kunstkredit, Kunsthalle Basel, Bâle (2020) ; Reality Companions, Motto Berlin, Berlin (2020) ; Groupshow, Bel Ami, Los Angeles (2019); life and limbs, Swiss Institue, New York (2019).
L’exposition de Gina Folly bénéficie du soutien de la Fondation Ernst und Olga Gubler-Hablützel et de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture.

RM
SOLO TÚ

Du 12 mai au 16 septembre 2023
Vernissage/Nuit des Bains, jeudi 11 mai 2023, 18h – 21h

Visites commentées de l’exposition de RM et présentation d’éditions et de publications récentes

Jeudi 14 septembre 2023, 18h30 (Nuit des Bains)
Samedi 16 septembre 2023, 14h (Geneva Art Week)
The Art Spiel vs. the Real Madrid Deal

Biennale di Veneziá vs. Karim Benzema
Invited by Véronique Bacchetta vs. Federico Santiago Valverde Dipetta
Other People’s Clothes vs. Rodrygo Goes
Étudiants aux Beaux Arts vs. Eden Hazard
Uber Triennale Curatior vs. Vinicius Paixao de Oliveira Junior
Crits’n’Reviews vs. Toni Kroos
Caravaggio’s Chiaroscuro vs. Jesus Vallejo Lazaro
Your Artist Fee vs. Aurélien Tchouaméni
Mille Plateaux vs. Eder Gabriel Militão
RM’s Instagram Erotic vs. Luka Modric
Artistas Unidos Vámonos vs. Daniel Carvajal Ramos


Until the End, Come on Real.

A Play (Off) by Miriam Laura Leonardi, April 2023
SOLO TÚ
RM au CEC 2023

Jusqu’à l’été dernier, nous avions l’habitude de nous présenter sous le nom de Real Madrid, qui s’écrivait comme tel et se prononçait rɪəl məˈdrɪd ou encore ře’al ma’ðrid. Suite à un désaccord juridique avec une entreprise éponyme, nous avons dû renoncer à cette appellation et admettre que nous n’étions que des imitateurs non brevetés. C’était une affaire de temps, il s’agissait de savoir qui avait déposé la marque en premier – pour l’instant, nous utilisons la version phonétique et l’abréviation RM.
Nous tenons à ce que cette exposition soit un contre-baptême, une première contre les génies protégés par le copyright : un point final à cette histoire. Comme un tas de marchandises contrefaites, une cuillérée de minestrone d’idées partagées par tous ou simplement une exposition de plus sur l’identité.  

Les photographies en noir et blanc exposées ont été prises par Mathilde Agius.

RM


(Traduction de Françoise Senger)
L’exposition de RM bénéficie du soutien de la Fondation Ernst und Olga Gubler-Hablützel, de la Fondation Dr. Georg und Josi Guggenheim et de la Ville de Genève.

Liz Craft
Ms. America

Du 5 novembre 2022 au 3 février 2023
Vernissage, samedi 5 novembre 2022 , de 11h à 18h
Week-end GENEVE.ART, samedi 5 et dimanche 6 novembre 2022, de 11h à 18h

Rentrée du Quartier des Bains, jeudi 12 janvier 2023, de 18h à 21h

En 2021, le Centre d’édition contemporaine a édité New York & Beyond, 2017-2019, une publication réunissant une sélection d’œuvres de l’artiste présentées aux États-Unis ou en Europe, ainsi que des souvenirs photographiques de situations vécues et de rencontres, de moments intimes en famille. Autant de souvenirs capturés par Liz Craft et son entourage entre 2017 et 2019. Sorte de diary en images, la brochure couvre sur 40 pages les trois années que l’artiste a passé à New York.

Liz Craft, New York & Beyond, 2017 – 2019, publication, impression numérique, couleur, 40 pages, 15 x 21.2 cm, 500 exemplaires, reliure agrafée. Texte : Paul-Aymar Mourgue d’Algue (anglais). Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2021.

 Pour faire suite à cette publication, le CEC invite Liz Craft à proposer une nouvelle exposition, qui aura lieu du 5 novembre 2022 au 3 février 2023.

Pour cette exposition, Ms. America, Liz Craft réalisera une installation inédite composée d’un groupe d’une vingtaine de figurines de différentes tailles, à l’effigie de Pac-Man, le personnage du jeu vidéo japonais créé en 1980. Probablement inspiré des smileys des années 60, il a été repris dans les années 90 par la culture rave, dont Aphex Twin aka Power-Pill, d’ailleurs tout aussi jaune que nos emoji’s contemporains. Si les jeux du type « Space Invaders » abattaient des extraterrestres et des envahisseurs belliqueux dans une ambiance guerrière, Pac-Man, inventé pour attirer les femmes et augmenter le nombre de joueurs, proposait un petit glouton, tout jaune et en forme de pizza entamée, en apparence inoffensif, dévorant en continu des petites pastilles, coincé dans un labyrinthe et attaqué par des fantômes, qui ne lui laissent quasi jamais de répit. Mais que penser d’un héros qui rencontra un succès phénoménal en Occident, et tout particulièrement aux États-Unis, en étant constamment affamé, insatiable, jamais satisfait et en échec perpétuel ? Comment interpréter ce petit être vorace, consommant sans fin, cherchant non-stop une satisfaction immédiate, passant de courtes phases de plaisirs grâce à une gomme magique, obligé de repartir dans sa course folle à la consommation, dans une accélération sans fin ? Et voilà notre mignon Pac-Man transformé en consommateur compulsif, totalement addict au sucre, à la pharmaceutique et à la drogue, pris dans les filets du « toujours plus » proposé par le grand capital, légal ou illégal.

Les Pac-Man de Liz Craft et de Ms. America ont, comme il se doit, une grosse tête toute jaune, ils portent sur la tête un gros nœud rouge et sont enveloppés dans une grande tunique noire. Présentés en groupe, ils oscillent entre une chorale hurlante et une secte de fous furieux, grotesques et menaçants, implorant qu’on les sorte de cet enfer.

Liz Craft (1970, Los Angeles) vit et travaille à Berlin. Elle a été exposée, entre autres, à la galerie Real Fine Arts, New York, Truth and Consequences, Genève, Jenny’s, Los Angeles, à la Neue Alte Brücke, Frankfort entre 2015 et 2022. Son travail a été présenté dans le cadre de diverses expositions individuelles, comme : Cavern, à la Neue Alte Brücke, Frankfort (2022) ; Do You Love Me Now ? à la Kunsthalle und Kunstmuseum, Bremerhaven (2022) ; Escape From New York à la baby Company, New York (2019) ; QUERELA à la Galeria Zé dos Bois, Lisbonne (2019) ; Watching You Watching Me à la Jenny’s Gallery, Londres (2018). Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives : Kreislaufprobleme à Croy Nielsen, Vienne (2019), Tranted Love au Confort Moderne, Poitiers (2018) ; Sueurs Chaudes au South Way Studio, Marseille (2017) ; Medusa. Bijoux et tabous au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, Paris (2017).

Mai-Thu Perret
My sister’s hand in mine

Exposition du 18 mars au 29 avril 2022
Vernissage, jeudi 17 mars, de 18h à 20h
Nuit des Bains
jeudi 24 mars 2022, de 18h à 21h

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My sister’s hand in mine« 

Marie Angeletti
Ram

Du 26 novembre 2021 au 5 mars 2022
Vernissage, jeudi 25 novembre 2021, de 18h à 20h
Nocturne du Quartier des Bains
jeudi 27 janvier 2022
de 18h à 20h

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Ram« 

Paul Viaccoz
ESPRIT ES-TU LÀ ?

Du 1er octobre au 12 novembre 2021
Vernissage le jeudi 30 septembre 2021, de 14h à 20h

« … Souvent, il séjournait dans cet espace pour trouver le calme et l’inspiration. Dans un carnet, il prenait des notes accompagnées de croquis et de plans pour de futurs projets. Les murs blancs de la maison, la vue sur le jardin et les arbres étaient propices à la méditation et parfois à la lecture. Il pensait qu’un moine jardinier aurait pu se retrouver dans la même situation que lui, à l’écart du monde, du vacarme et des brutales réalités de la vie. Ces murs laiteux ressemblaient à ceux d’une chapelle. Par un jour de printemps, il décida de peindre de petites saynètes et des paysages directement sur ces parois immaculées. … »

Extrait du texte de Paul Viaccoz, ESPRIT ES-TU LÀ ?, paru dans Before publication 5, éd. CEC, 2021.

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ESPRIT ES-TU LÀ ?« 

Guillaume Dénervaud
Surv’Eye

Exposition du 19 mars au 23 avril 2021
Vernissage le 18 mars 2021 (Nuit des Bains)

Constellations

par Dean Kissick

Lorsqu’Élise était à l’école dans la campagne anglaise, dans les années 90, il y avait un flux constant d’OVNI et de crop circles, dans lesquels des motifs compliqués mais harmonieux d’orbes en spirale apparaissaient dans les champs de blé pendant la nuit, et des signalements d’enlèvements célestes sur des routes de campagne isolées. Ces enlèvements se produisaient généralement aux États-Unis, le temps d’une nuit. Des extraterrestres descendaient enlever des hommes américains et les sodomisaient pour leurs propres expérimentations. Les années 90 avaient été fantastiques, pensait-elle. Maintenant, ce vieux sentiment d’excitation et d’ouverture sur le cosmos avait disparu. Il n’y avait plus de lumières dans le ciel, plus de rencontres d’aucun type. Les formes géométriques n’apparaissaient plus dans les fermes. Des monolithes d’acier débarquaient parfois sur les collines et les déserts roumains, mais plus personne ne songeait à l’espace. À quoi pouvait bien servir l’espace désormais?

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Surv’Eye« 

Paul Paillet
Fascination for fire

Exposition du 18 septembre au 12 décembre 2020
Vernissage le jeudi 17 septembre 2020, de 14h à 20h

L’exposition personnelle de Paul Paillet au Centre d’édition contemporaine devait débuter en mars 2020, elle a été repoussée suite au confinement au mois de septembre 2020. Paul Paillet a développé pour cette exposition une proposition nourrie de multiple références qui s’entrecroisent et se superposent pour créer un ensemble de plusieurs pièces : des sculptures et une pièce murale en porcelaine, un journal, une radio et une publication. Chacun de ces éléments héberge plusieurs indices culturels et personnels et construit une sorte de mise en scène. Le propos de Fascination for fire est pour une part autobiographique, participe d’un travail mental du retour sur l’adolescence de l’artiste, ses aventures et des moments plus sombres de son passé, qui induisent des glissements sémantiques, de l’intime vers des implications sociétales et politiques, plus critiques et engagés. Continue reading « Paul Paillet
Fascination for fire« 

Fabian Marti
Such a Good Girl

Exposition du 17 janvier au 7 mars 2020
Vernissage le jeudi 16 janvier 2020, dès 18h, dans le cadre de la Rentrée du Quartier des Bains

Fabian Marti envisage son travail artistique comme une possibilité d’interroger la place de l’artiste et de l’individu dans la société et dans le champ de la production. Ce type de questionnement qui le rapproche de l’art conceptuel permet à Marti d’envisager sa pratique comme un moyen de remettre en cause les cloisonnements entre les techniques traditionnelles, les modes conventionnels de création, les termes habituels de l’échange, jusqu’au statut de l’artiste. Il revient vers des choix techniques plus archaïques, notamment au fait-main, se réappropriant un savoir-faire artisanal comme la céramique. Quant au déplacement de la fonction de l’artiste, Marti s’engage et participe à la création d’espaces d’exposition, d’ateliers d’artistes ou encore de maisons d’édition. L’espace zurichois Hacienda ou TwoHotel, Marti Collection, Marti Ceramics, FM Studio Chairs, représentent à la fois des objets artistiques et de petites « entreprises », lieux ou structures qui facilitent des projets de production, aussi bien pour Fabian Marti lui-même que pour des artistes invités. Continue reading « Fabian Marti
Such a Good Girl
« 

TIMOTHÉE CALAME
ALTERA

Vernissage le jeudi 16 mai 2019 de 18h à 21h (vernissages communs Quartier des Bains)
Exposition du 17 mai au 28 septembre 2019
Prolongation jusqu’au 26 octobre 2019

Le CEC est soutenu par le Département de la culture et du sport de la Ville de Genève, la Loterie Romande, la Fondation Leenaards, la Fondation Ernst & Olga Gubler-Hablützel et une fondation privée genevoise.
L’exposition Timothée Calame Altera est soutenue par le Département de la culture et du sport de la Ville de Genève et le Fonds cantonal d’art contemporain, OCCS – DCS, Genève.

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ALTERA« 

Matthew Lutz-Kinoy
The Meadow

Exposition du 12 octobre 2018 au 8 février 2019
Vernissage le jeudi 11 octobre 2018 de 18h à 21h (Nuit des Bains)
Week-end Genève Art Contemporain : le samedi et dimanche 17 et 18 novembre de 11h à 18h
Vernissages communs du Quartier des Bains : le jeudi 17 janvier 2019, de 18h à 21h

Si le principal médium de Matthew Lutz-Kinoy est la peinture, elle se développe souvent au-delà de l’espace en deux dimensions pour s’étendre à son environnement, se transformer en décor ou en pièces de mobilier. Cette expansion de l’espace pictural s’exprime autant au travers du choix des sujets, que de l’agrandissement et la répétition de motifs stylisés. Ses peintures de très grands formats, souvent installées comme des tapisseries ornementales, des panneaux muraux ou des plafonds suspendus, scénographient l’espace d’exposition dans lequel le spectateur est physiquement immergé. Cette approche très spatiale et physique de la peinture traduit le rapport privilégié qu’entretient Lutz-Kinoy avec le corps, la gestuelle et explicite l’élargissement de son travail à la danse et la performance. À l’occasion de son exposition récente au Consortium, Dijon, un vaste dispositif de peintures murales inspirées des panneaux de François Boucher, qui habillaient les murs d’un boudoir aujourd’hui installés à la Frick Collection de New York, recouvraient la totalité des murs de ce white cube. La fascination pour cette peinture raffinée, sophistiquée et charnelle du XVIIIe siècle convoquait son caractère érotique et transgressif et invitait en arrière fond à une libération sensuelle et sexuelle.

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The Meadow« 

Entrelacs
Victor Man invite Navid Nuur

Exposition du 18 mai au 15 septembre 2018
Vernissage le jeudi 17 mai 2018 de 18h à 21h (Vernissages communs du Quartier des Bains)

Pour son exposition au CEC, Victor Man invite Navid Nuur non pas pour réaliser une œuvre commune mais davantage pour créer un dialogue et souligner des liens de parenté entre leurs pratiques : leur usage de techniques traditionnelles et artisanales – aquarelles pour l’un céramiques pour l’autre -, leurs références communes à des matériaux à forte signification symbolique et poétique – minéraux, eau, feu – leurs parcours personnels et artistiques, mais aussi leur rapport à l’enfance, à la mémoire et peut-être à la nostalgie. Une manière partagée de revisiter des étapes initiatiques qui a rendu ce duo possible et naturel, qui proposera un accrochage en alternance des aquarelles de Victor Man et des céramiques de Navid Nuur. Continue reading « Entrelacs
Victor Man invite Navid Nuur »

Jonathan Monk
Directional Advice

Présentation du 8 décembre 2017 au 3 mars 2018
Vernissage le jeudi 7 décembre 2017,dès 18h

Présentation de l’édition offerte aux membres 2017 de l’association du CEC

Jonathan Monk, Directional Advice, sérigraphie, une couleur, couche de vernis transparent, carton Algro Screen 1260 g/m2, Ø 40 cm, tirée à 150 exemplaires, signés et datés au verso. Sérigraphie : Christian Humbert-Droz, Genève, découpe : Decoform, Genève. Edition du Centre d’édition contemporaine, 2017. Edition offerte aux membres de l’association du Centre d’édition contemporaine pour l’année 2017.
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Editions de Valentin Carron, Marc Camille Chaimowicz, François Curlet, Jason Dodge, Sylvie Fleury, Mathis Gasser, Thomas Hirschhorn, David Hominal, Tobias Kaspar, Jakob Kolding, Oscar Tuazon, Oriol Vilanova, Jean-Michel Wicker, Heimo Zobernig

Thomas Hirschhorn
Flashforward

Le CEC participe au week-end Genève Art Contemporain

Samedi et dimanche 11 et 12 novembre 2017
de 11h à 18h

Présentation de l’édition
Jean-Michel Wicker
#picturebook1

Jeudi 1 juin 2017

Dès 18:00 Présentation de l’édition de Jean-Michel Wicker, #picturebook1, livre d’artiste, offset, 27 × 28, 5 cm, 396 pages, dont 360 pages couleur et 36 pages en noir, sur papier LuxoArt Silk 150 g/m2, couverture couleur brillante, papier LuxoArt Silk 350 g/ m2, 10 inserts, couleur, 26,5 × 28 cm, papier LuxoArt Silk 130 g/m2, publication d’un « arbre de vie» réalisé par Jean-Michel Wicker en collaboration avec Marlie Mul, d’un texte de Harry Burke et d’une recette alsacienne de tarte aux quetsches par Charlotte Wicker (français), anglais, tiré à 500 exemplaires. Graphisme : Maximage Société Suisse, Londres. Imprimeur: DZA Druckerei zu Altenburg, Altenburg. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, Juin 2017.

Jakob Kolding
The Outside or the Inside of the Internalised Externalised

Exposition du 19 mai au 30 septembre 2017
Vernissage le jeudi 18 mai 2017, dès 18h (Nuit des Bains)

L’exposition de Jakob Kolding proposera une scénographie rappelant les dioramas du XIXème siècle ou les photomontages du théâtre d’Alfred Jarry, un petit théâtre qui occupera l’ensemble de nos espaces d’exposition et sera visible de l’extérieur, à la fois installation et œuvre publique. Cette scène regroupera plusieurs silhouettes « en pied », sur ou sous-dimensionnées, construisant un jeu de juxtapositions et d’écarts. Chaque figure représentera un personnage historique ou anonyme, emblématique du corpus de références littéraires, philosophiques, artistiques ou personnelles de Jakob Kolding, qui impliquent un questionnement sociologique, culturel et esthétique de l’appropriation de l’espace. Si ses premiers travaux étaient davantage en lien avec les phénomènes de transformation de l’espace urbain et de gentrification, plus récemment Kolding envisage ces notions d’espace de manière plus large, ouverte et ambivalente, comme un lieu où les interrogations identitaires seraient à la fois plus complexes, fluides et multiples. Continue reading « Jakob Kolding
The Outside or the Inside of the Internalised Externalised« 

Jean-Michel Wicker
BBiblioteca ffanafffantastica

Vernissage le jeudi 23 mars 2017 de 18h à 21h
Exposition du 24 mars au 6 mai 2017

L’exposition de Jean-Michel Wicker BBiblioteca ffanafffantastica réunira plusieurs imprimés déclinés librement : fanzines, scrapbooks, books, antibooks, book-objects ou flyers. Le display de cette exposition proposera aussi des supports liés au livre, comme des extensions du geste de consultation, de lecture ou d’écriture ou même de la fonction de stockage : bibliothèques, présentoirs, vitrines, tables, chaises. D’autres objets ou matériaux utilitaires ; fils électriques, vêtements, porte-clefs, néons, lampes, bâches seront transformés, bricolés et combinés à une multitude de supports attendus ou détournés : papier, carton, plastique, papier mâché, coquillages. Continue reading « Jean-Michel Wicker
BBiblioteca ffanafffantastica« 

Valentin Carron
Deux épaisseurs un coin

Vernissage le jeudi 15 septembre 2016 de 18h à 21h
Exposition du 16 septembre au 26 novembre 2016

Valentin Carron explore le principe de réalité par des gestes d’appropriation, reproduisant presque à l’identique des éléments issus de la culture populaire, de l’art du monument, du quotidien ou de son environnement proche. Le décalage signifiant se situe probablement davantage au niveau du choix des référents que de leur simple déplacement dans le champ de l’art. Carron occulte la fonction, émousse l’aspect décoratif et revisite la fabrication artisanale de ces objets qui oscillent entre ironie, affection et fascination et semblent se densifier au contact de l’art, se charger d’une reconnaissance commune et de la nostalgie d’une histoire perdue. Continue reading « Valentin Carron
Deux épaisseurs un coin« 

Mathis Gasser
Sept sont tombés vers le ciel
Travaux sur papier

Vernissage le jeudi 19 mai 2016 de 18h à 21h
Exposition du 20 mai au 3 septembre 2016

 

Mathis Gasser puise et entrecroise des milliers d’images issues de ses archives personnelles, patiemment collectionnées et triées, des références trouvées autant dans l’art, l’architecture, le cinéma, la BD, la SF, les magazines, que l’actualité. Dans cette pratique du collage très élaborée, des milliers de signes s’entrechoquent et se démultiplient en combinaisons explosives, en effet miroir ou gigogne, diffractées par l’immatérialité du numérique et l’invasion de l’information. L’impact recherché par Gasser au travers de ce corpus d’images réappropriées, réassociées, souvent retravaillées au dessin et à la peinture, prises dans un turnover soutenu et invasif, oscille entre une vision nihiliste et une interrogation sur les limites d’un monde miné par la tentation des archaïsmes, la résurgence de peurs primitives, les délires sectaires, les théories du complot, et les extravagances hyper technologiques, futuristes et prophétiques. Continue reading « Mathis Gasser
Sept sont tombés vers le ciel
Travaux sur papier »

Jason Dodge

Vernissage le jeudi 28 mai 2015, 18h – 21h
(durant la Nuit des Bains)
Du 28 mai au 5 septembre, Jason Dodge présentera des chaussures conçues pour une personne à trois jambes.

Conférence I want to talk again about the birds that are deaf from fireworks. En collaboration avec la HEAD-Genève le mercredi 27 mai 2015, à 18h.

David Maljkovic
avec
Konstantin Grcic
Negatives

Exposition du 20 mars au 16 mai 2015
Vernissage le jeudi 19 mars 2015, 18h – 21h

Pour son exposition au CEC, David Maljkovic a réalisé, en collaboration avec le designer allemand Konstantin Grcic, une série de travaux intitulée Negatives, qui a vu le jour en 2011 avec son exposition Temporary Projections. Pour ce projet, l’artiste avait créé un atelier fictif, visible de l’extérieur et sous la forme d’une projection, à l’intérieur était installée entre autres éléments, une « fausse » table de travail. A l’occasion de cette collaboration avec Grcic, cette table se transforme en un objet « réel ». Ce qui n’était que périphérique devient un point central du travail. Negatives réunit plusieurs tables conçues par Grcic, que Maljkovic va « utiliser » comme des surfaces de travail, en y découpant du papier à l’aide d’une lame, il laissera des entailles sur la surface tendre des plateaux de table. Il en résulte tout un réseau de lignes qui s’entrecroisent et créent une abstraction géométrique. Selon un procédé simple d’impression : un papier est posé sur cette surface enduite d’une encre rouge, une fois le papier retiré, seules restent des traces résiduelles rouge vif. Ce « négatif » offre un espace au processus d’édition.

Continue reading « David Maljkovic
avec
Konstantin Grcic
Negatives « 

Raphaël Julliard
Chromozone

Exposition du 19 septembre au 29 novembre 2014
Vernissage le 18 septembre 2014 dès 18h

Exposition d’une installation de grands dessins au crayon sur rouleau de papier et de mobiles en fil de fer, et édition d’un livre d’artiste intitulé RREPTILES, produit et édité par le CEC

Raphaël Julliard est un artiste polygraphe. Pratiquant à la fois le dessin, la peinture, l’installation, la vidéo ou la performance, son travail part, plutôt que d’une forme et d’un concept prédéfinis, d’une impulsion initiale la plus libre et autonome possible, pour arriver à la configuration induite par cette même idée et son processus de réalisation. Son travail interroge parfois la démarche d’autres artistes, qu’ils soient des figures centrales ou moins connues. Il semble cependant s’inspirer avant tout des choses quotidiennes, petites, banales, dont l’existence est a priori classée dans la catégorie des insignifiants. Il aura ainsi rejoué la gestation d’un classique sandwich jambon-beurre, du grain semé au sandwich dévoré, en passant par l’abattoir pour le cochon et le barattage du beurre (Mon Sandwich, vidéo HD, 2010). Il aura entrepris, en collaboration avec Martina-Sofie Wildberger et Jérémy Chevalier, une recherche de l’événement proche de zéro, du geste nul, dont la vacuité produirait au final un potentiel créatif inespéré (GNIQ – le Grand N’Importe Quoi, performance, février 2011). Continue reading « Raphaël Julliard
Chromozone« 

Oriol Vilanova
Renoncer à te décrire

Inauguration et apéritif
le jeudi 22 mai 2014 (pendant la Nuit des Bains) dès 17h.
Vernissage de l’exposition dès 18h.
Exposition du 23 mai au 11 juillet 2014.

L’artiste comme collectionneur, Oriol Vilanova est un collectionneur de cartes postales, ce support de communication, touristique et désuet, qui porte en lui-même les traces d’une mémoire tant individuelle que collective. L’image d’Épinal, de monuments, de lieux iconiques et historiques, imprimée sur un simple carton, offre une vision idéalisée du monde, chargée de nostalgie, de sujets immuables et témoignant pourtant d’un temps irrémédiablement perdu. Oriol Vilanova travaille le plus souvent sur les notions de mémoire individuelle et collective, de temps perdu, d’immortalité de la figure héroïque et iconique, de monument et de stéréotype, rejouant par l’écrit, la performance ou l’installation une documentation très riche en images – films, publications, imprimés, cartes postales – et créant des télescopages et des va-et-vient temporels entre passé, présent, futur.

Continue reading « Oriol Vilanova
Renoncer à te décrire« 

David Hominal
Through The Windows

Exposition du 7 juin au 19 octobre 2013

David Hominal manipule des images issues le plus souvent d’archives personnelles, de la presse ou plus largement de références historiques et politiques. Il procède par associations libres qui mêlent des flashbacks liés autant à l’actualité, à un vécu personnel intense qu’à ses curiosités littéraires et cinématographiques. Il pratique une peinture librement figurative ou abstraite. Les sujets sont traités de manière graphique, dans un geste rapide et immédiat, empruntant davantage à la photographie, à la publicité, à la presse qu’à la peinture elle-même. Continue reading « David Hominal
Through The Windows« 

Jonathan Monk
Egg

Vernissage le mercredi 20 février dès 18h
Exposition du 21 février au 27 avril 2013

JM: « For a little book that I just made with Galerie Yvon Lambert, The Making of Ten Posters, Ten Languages, Ten Colours, Ten Words, Ten Euros, we asked the printers if they would photograph their process. Actually, it started with a poster project that we had printed in Riga. Without us asking anything, the printers sent us photographs of the posters coming out of the press and of the printers holding them up. Upon seeing these pictures, we thought it would be perfect to make a book out of them. It’s really simple, basically to just show how the printers made the posters. But then we decided to ask the printers of the book, in Montreuil, to take pictures. We sent them a Polaroid camera and they agreed to document their whole process of making the book » Dans cette conversation s’explique un ou un des systèmes élaborés par Jonathan Monk. Monk procède par formule, déclinaison. Il élabore des partitions qui, une fois établies, sont réalisées, cette seconde partie n’étant pas forcément l’étape la plus importante. Continue reading « Jonathan Monk
Egg« 

Oscar Tuazon

Exposition du 22 juin au 27 octobre 2012
Vernissage le jeudi 21 juin 2012 dès 18h

Oscar Tuazon ou le potentiel libérateur de la construction

Le travail de Oscar Tuazon semble être un prolongement naturel de l’enfance, aussi évident que la construction d’une cabane ou une expédition en forêt. Sans jamais aller jusqu’à l’architecture, Tuazon reste toujours en deçà des règles de construction, dans la liberté de bâtir, à l’instinct, avec le plaisir de prendre possession d’un lieu, d’en faire pour un temps son lieu de vie, sa maison ; un bâti comme une extension de soi-même, de son corps et de ses mouvements. Le geste et le processus de montage sont contenus dans ses réalisations, qu’il faut comprendre comme des formes d’appropriation, d’expérimentation, « de vécu ». Tuazon précisait dans une interview parue dans son catalogue I can’t see : « I want to make something with its own life, its own needs, a living thing ».
Continue reading « Oscar Tuazon »

Jeffrey Vallance
The Vallance Bible

Du 30 mars au 5 mai 2012
Performance le jeudi 29 mars 2012 à 20h, Chapelle Saint-Léger,
20 rue Saint-Léger, 1204 Genève

Issu de la contre-culture, Jeffrey Vallance (né en 1955, il vit et travaille à Reseda/Los Angeles) est un artiste californien qui revisite les rituels religieux, le folklore et les pratiques fétichistes. Endossant tour à tour le costume d’ambassadeur, d’anthropologue, d’explorateur, d’écrivain, de professeur ou encore de chercheur en phénomènes paranormaux, Vallance est un collectionneur compulsif qui alimente son fonds de commerce de mythologies personnelles et collectives. Marqué par la figure de son aïeul Emil Knudsen (1872-1956), célèbre médium norvégien, il croit fermement à la part d’inspiration de son travail, souvent perçu comme un dialogue avec l’au-delà. Aussi fait-il de son quotidien un monde enchanté, ouvert aux actes de foi, aux mystères et aux révélations. Elevé dans la stricte tradition luthérienne et versé dans un art contemporain flirtant avec l’hérésie, Vallance résout cette apparente contradiction dans sa nature dyslexique, qui lui permet de faire coexister harmonieusement des croyances contradictoires. Continue reading « Jeffrey Vallance
The Vallance Bible« 

Aaron Flint Jamison

Du 9 décembre 2011 au 11 février 2012

Aaron Flint Jamison est un artiste particulièrement investi dans le domaine de l’édition. Son travail artistique se décline comme autant de réflexions sur le livre et sur l’objet. Il peut être tout à la fois imprimeur, typographe, éditeur et bien sûr artiste.

Son travail procède souvent par assemblage et par combinaison : une pièce de mobilier, une affiche ou une publication, où le rapport entre représentation, production, fonctionnalité, présentation et diffusion est poussé à l’extrême de sa simplicité, de son évidence et de son impact. Chaque objet concentre un potentiel aussi bien technique, esthétique qu’une précision conceptuelle. Jamison se situe entre l’artiste et le technicien, l’artisan et l’inventeur. Continue reading « Aaron Flint Jamison »

Philippe Decrauzat
NYSTAGMUS

Du 23 septembre au 20 novembre 2011

Comme le spectateur d’un cinéma 3D, le travail de Philippe Decrauzat glisse tout en maîtrise d’une dimension à l’autre. Sous forme de peintures murales et de peintures au sol, de shaped canvas, d’installations et de jeux de lumière, on oscille entre calibrage scientifique et l’effet vibrant des lunettes bicolores rouge et bleu. Tout en embrassant la tradition abstraite léguée par le constructivisme et le suprématisme, les jeux d’illusion de l’Op Art et le minimalisme, son travail traduit un intérêt plus vaste pour les origines de l’abstraction. Continue reading « Philippe Decrauzat
NYSTAGMUS« 

Gerard Byrne
For example; a sketch of Five Elevations, 1971-72

Exposition du 5 mai au 16 juillet 2011
Vernissage le mercredi 4 mai 2011 dès 18h

Gerard Byrne, vue de l'exposition <em srcset=
For example; a sketch of Five Elevations, 1971-72, Centre d’édition contemporaine, Genève, 2011. Photo: © Sandra Pointet  » width= »1200″ height= »800″> Gerard Byrne, vue de l’exposition For example; a sketch of Five Elevations, 1971-72

L’oeuvre de Gerard Byrne (né en 1969 à Dublin où il vit et travaille) se construit autour de documents – publicités, presse quotidienne, magazines spécialisés – datant généralement des années d’après guerre et, de préférence, entre les années 1960 et 1970, souvent parcellaires et oubliés. A la suite de recherches dans les archives, Byrne exploite ces documents, les transforme et leur donne une seconde vie. Ces nouvelles images ou mises en scène sont à la fois le fruit d’une déconstruction et d’une reconstruction critique, souvent théâtralisée, interrogeant les codes de la représentation et de l’image, médiatique ou artistique. Continue reading « Gerard Byrne
For example; a sketch of Five Elevations, 1971-72« 

Sgrafo vs Fat Lava
Céramiques et porcelaines Made in West Germany, 1960-1980

Du 5 novembre 2010 au 5 février 2011

Céramiques et porcelaines Made in West Germany, 1960-1980
Environnement sonore de Seth Price

Pour ce début du mois de novembre 2010, nous passerons du champ de l’art à celui de l’objet, ne quittant pas tout à fait et complètement le premier pour le deuxième, avec l’exposition d’une collection de céramiques historiques des années 1960 – 1980. La presque centaine de pièces, couvrant plusieurs styles et procédés de fabrication, nous fera découvrir au travers d’objets utilitaires et décoratifs une multitude de déclinaisons esthétiques d’une période à la fois prolifique et très libre stylistiquement, où le goût commun se permettait d’être kitsch et délirant. Une époque d’avant la suprématie du design, qui formatera la plupart de nos objets quotidiens. Continue reading « Sgrafo vs Fat Lava
Céramiques et porcelaines Made in West Germany, 1960-1980″

Susanne M. Winterling
They Called Each Other Horses

23 avril – 26 juin 2010
Vernissage le 22 avril 2010

Susanne M. Winterling est une artiste qui aime à revisiter des personnages de l’histoire de l’art, des architectes ou des intellectuels du XXe siècle, souvent du début de ce siècle, dont elle admire le travail et s’en inspire : Berenice Abbott, Eileen Gray, Edward Krasinski, Le Corbusier, Annemarie Schwarzenbach, figures artistiques romanesques, radicales, d’un autre monde, celui qui a vu la naissance de la modernité. Continue reading « Susanne M. Winterling
They Called Each Other Horses« 

Erik van Lieshout
The Assistant

Exposition du 19 juin au 10 octobre 2009
Vernissage : le jeudi 18 juin 2009, dès 18h

Actuellement considéré comme l’un des artistes néerlandais les plus importants, Erik van Lieshout est connu principalement pour ses installations et ses vidéos. L’artiste développe néanmoins une pratique régulière de la peinture et surtout du dessin. Il puise son inspiration dans la culture urbaine, ses brassages socioculturels et sa violence, n’hésitant pas à s’immerger, au cours de longues pérégrinations, dans des zones de non-lieu (périphéries, frontières…) et à se perdre dans des dérives personnelles, des auto-analyses débridées, ouvertement dépressives, allant parfois jusqu’au morbide et à l’état de crise. Ces épisodes autobiographiques surjoués, désinhibés, souvent provocateurs sont restitués avec humour et intensité dans une production continue, inextinguible et rythmée de dessins et de collages, qui représente l’expression libre et directe du refoulé et qui tend un miroir émancipateur aux introspections et au vécu de chacun. Continue reading « Erik van Lieshout
The Assistant« 

Trisha Donnelly

Exposition du 10 octobre au 4 décembre 2008
Ouverture : le jeudi 9 octobre 2008, dès 18h
Finissage (en présence de l’artiste) : le jeudi 4 décembre 2008, dès 18h

Si les œuvres de Trisha Donnelly peuvent aussi bien être des dessins, des photographies, des vidéos que des pièces sonores ou des performances, son travail ne peut être réduit à une déclinaison de techniques. Tous les supports avec lesquels elle travaille représentent davantage des réservoirs de réflexions. Même l’espace et le temps de l’exposition sont envisagés comme des réceptacles de références – historiques, géographiques, symboliques et spirituelles –, d’associations d’idées et de réminiscences.
Au-delà de l’idée que l’œuvre de Trisha Donnelly serait mystérieuse et hermétique, ne faut-il pas plutôt y voir des tentatives d’échapper aux contraintes inhérentes à la production de tout objet et à sa matérialisation, ainsi qu’aux limites spatiales et temporelles qu’impose l’exposition ? Trisha Donnelly ne serait-elle pas simplement là où on ne l’attend pas ? Continue reading « Trisha Donnelly »

Olivier Bardin
You belong to me I belong to you

Exposition du 28 mars au 24 mai 2008
Vernissage le jeudi 27 mars, dès 18h.

Les expositions d’Olivier Bardin mettent à l’épreuve l’image de la personne. Les spectateurs sont invités dans un lieu d’exposition souvent vide. L’exposition commence lorsque l’artiste les invite oralement à devenir les seules images à voir. L’image de soi devient alors objet d’exposition. Le dispositif artistique révèle la manière dont cette image est construite par le regard de l’autre. En regardant et en étant regardé, les spectateurs participent à la constitution d’une communauté respectueuse et équilibrée. Continue reading « Olivier Bardin
You belong to me I belong to you« 

Anne-Julie Raccoursier
Wireless World, BAC, Genève

Exposition du 13 octobre au 16 décembre 2007
Vernissage le vendredi 12 octobre 2007, dès 18h

C’est bien connu, les Finlandais n’ont pas froid aux yeux. Ils sont souvent friands de compétitions sportives insolites : le lancer de téléphone portable, le porter d’épouse, l’écrasement de moustiques ou l’endurance au sauna. Dans un même esprit, se tient tous les ans, non loin du Cercle polaire, une épreuve de guitare électrique imaginaire à laquelle Anne-Julie Raccoursier a consacré un travail vidéo. Intitulé Noodling (2006, 7’20’’), il révèle, en gros plan, des concurrents aux looks très étudiés, clones improbables de Frank Zappa ou de Billy Idol. Ils singent la gestuelle de ces musiciens au point culminant de leurs shows. L’état d’exaltation des candidats est tempéré par l’absence de bande sonore. Une distance supplémentaire nous éloigne d’eux : au ralenti, leurs mouvements, parfois cachés dans le hors champ de l’image, semblent chargés d’un affect qui suggère autant le plaisir (solitaire) que la douleur, l’extase que l’hystérie. Continue reading « Anne-Julie Raccoursier
Wireless World, BAC, Genève »

Markus Schinwald, BAC, Genève

Exposition du 20 avril au 3 juin 2007
Vernissage le jeudi 19 avril 2007, dès 18h

Markus Schinwald est un artiste dont le travail est protéiforme et sans hiérarchie des genres. Inspiré autant par l’univers de la mode, de la danse ou de l’opéra et, plus largement, par celui du spectacle, il passe aisément de la performance au film, de la photographie à la production de vêtements. Ses escarpins sans talons (Low Heels, 1998) et baskets en peau de serpent (Snakers, 1998) – objets fétichistes par excellence – suggèrent un conditionnement plus subtil du corps. Car l’univers de Markus Schinwald oscille entre ceux de Lynch, Cronenberg et de Chalayan, et ses vêtements peuvent devenir des instruments de contrainte, se transformer en prothèses et même se substituer au corps. Ce dédoublement ou deuxième corps exprime les fantasmes cachés et fait remonter à la surface la complexité des profondeurs de l’inconscient. Continue reading « Markus Schinwald, BAC, Genève »

Andreas Dobler
In Deep Ink, BAC, Genève

Exposition du 2 février au 1er avril 2007
Vernissage le jeudi 1er février 2007, dès 18h

La démarche d’Andreas Dobler (1963, Zurich) se caractérise par des incursions récurrentes dans des domaines aussi variés que l’illustration de fanzines, le batik sur tissu, l’encre de Chine sur papier, la musique hard rock ou ambient ainsi que l’écriture de scénarios pour le cinéma et le théâtre. Si la peinture reste l’élément privilégié de son activité, il garde un grand intérêt pour la pratique du dessin. Son univers oscille entre des représentations oppressantes, souvent empruntées à l’imagerie fantastique de la science-fiction, comme à la culture psychédélique, à l’esthétique de la bande dessinée, au kitsch petit-bourgeois ou encore à l’exotisme touristique. Continue reading « Andreas Dobler
In Deep Ink, BAC, Genève »

Gianni Motti
Perpetual Channel

Exposition du 17 novembre 2006 au 10 février 2007
Vernissage le jeudi 16 novembre 2006, dès 18h

Une horloge digitale récemment installée sur le fronton de l’entrée du Palais de Tokyo égrène le compte à rebours des 5 milliards d’années qui nous séparent de l’explosion du soleil, et donc de la disparition de toute vie sur terre. Big Crunch Clock (1999) nous rappelle l’inexorable fin de toutes choses. Un savon réalisé avec les graisses superflues de Silvio Berlusconi, récupérées à la suite d’une liposuccion dans une clinique suisse de chirurgie esthétique : Mani pulite (2005), premier savon de la marque Berlusconi qui lave « plus blanc que blanc » ? Qu’en est-il de la réplique du drapeau américain planté sur la lune (Tranquillity Base, 1999), une fois transposé dans l’espace du white cube ? figure-t-il la conquête poétique – mais non moins absurde – du vide ou de l’art contemporain ? autant dire de la lune ! qu’en est-il encore de la plaque commémorative des 759 victimes de Guantanamo (The Victims Of Guantanamo Bay (Memorial), 2006), prisonniers – ou plutôt otages – parqués dans un espace de non droit, littéralement soustraits aux regards de la société.

Continue reading « Gianni Motti
Perpetual Channel« 

Marie Velardi
Futurs antérieurs, 20006

Exposition du 3 février au 18 mars 2006
Vernissage le 2 février 2006

Marie Velardi, <em srcset=
Vue 9 (deux eaux), 2006″ width= »1000″ height= »1000″> Marie Velardi, Vue 9 (deux eaux)

Lancement de l’édition – Futurs Antérieurs, XXIe siècle – retraçant l’histoire du XXIe siècle d’après des textes et des scénarios d’anticipation.
40 x 500 cm
Version française et version anglaise
Avec la collaboration de Pedro Jiménez Morrás pour la traduction et celles de Gidon Mead, Frédéric Favre, Céline Mangeat et de Francesca Whitman pour la relecture. Continue reading « Marie Velardi
Futurs antérieurs, 20006« 

Christophe Rey
Ocean Bluff

Exposition du 28 octobre au 17 décembre 2005
Vernissage le jeudi 27 octobre 2005 dès 18h
Présentation de l’exposition par l’artiste à 19h15

Christophe Rey, <em srcset=
Ocean Bluff, 2005.  » width= »1063″ height= »711″> Christophe Rey, Ocean Bluff

Christophe Rey est un artiste qui s’intéresse particulièrement à la photographie et à son histoire ainsi qu’au cinéma, à l’architecture et à la littérature. De longs périples – de préférence au Canada et aux Etats-Unis – lui ont permis de réunir une importante archive photographique qui constitue la source d’inspiration de son écriture. Ses textes, souvent concis, traduisent une profonde introspection. Mais, sans se limiter au seul aspect autobiographique, l’artiste porte un regard qui va bien au-delà des impressions de voyage, un regard affûté et porteur d’une charge sociale, morale ou politique puisée, le plus souvent, au cœur des villes. Continue reading « Christophe Rey
Ocean Bluff« 

Florian Pumhösl
Héliogravures et film

Exposition du 29 octobre 2004 au 29 janvier 2005
Vernissage le 28 octobre 2004 dès 18h00

Florian Pumhösl, vue de l'exposition <em srcset=
Héliogravures et film, Centre d’édition contemporaine, Genève, 2004  » width= »1200″ height= »900″> Florian Pumhösl, vue de l’exposition Héliogravures et film

Dans un des derniers films de Florian Pumhösl, Untitled (Mixed Exhibits), 2003, des images d’une cité abandonnée se succèdent lentement, hors du temps, dans un sentiment d’attente, de menace, de fin. Comme un diaporama en fondu enchaîné, on passe des murs extérieurs d’une immense forteresse à un jardin intérieur en friche ; au fond un cyclope, seul, immobile, assis dans une semi-obscurité. On ressort au niveau du sol, sous les murs, parmi des blocs de pierres et de béton. On glisse sans ruptures de l’artificialité rocailleuse du jardin d’hiver à l’aride pierrier extérieur. Les pierres «naturelles» filmées dans un long plan presque arrêté, se chargent d’une densité minérale. Cette matérialité immobile et radicale est accentuée par cette référence au Cyclope, qui fige le temps et enferme le spectateur dans ce monde arrêté, un non-lieu, un hors temps. L’œil unique, mobile dans sa cavité monstrueuse, nous fixe comme un « oeil-caméra », nous laissant seuls dans un espace vide et obscurci. Continue reading « Florian Pumhösl
Héliogravures et film« 

M/M (Paris)
Pour hoM/Me,
printemps-été 2004

Présentation d’été du 22 juin au 25 septembre 2004
Ouverture de l’exposition : mardi 22 à 14h (sans vernissage)
Heures d’ouverture : du mardi au vendredi de 14h à 18h et le samedi de 14h à 17h
Fermeture annuelle: du 26 juillet au 23 août 2004

M/M (Paris), vue de l'exposition <em srcset=
M/M Pour hoM/Me, printemps-été 2004, Centre d’édition contemporaine, Genève, 2004″ width= »1200″ height= »899″> M/M (Paris), vue de l’exposition M/M Pour hoM/Me, printemps-été 2004

Série de 6 affiches, sérigraphies 4 couleurs, 120 x 176 cm, édition de 25 exemplaires chacune, Co-édition Cneai (Chatou/Paris) et Centre d’édition Contemporaine (Genève)

En proposant une collection de vêtements pour homme, les deux graphistes parisiens, M/M (Paris), questionnent leur travail de faiseurs d’images et de signes dans un esprit d’avant-garde moderniste. Les modèles ne seront jamais commercialisés, restant au stade d’esquisses utopiques. Continue reading « M/M (Paris)
Pour hoM/Me,
printemps-été 2004
« 

Mai-Thu Perret
Love thy sister like thyself

Exposition du 9 avril au 12 juin 2004
Vernissage le 8 avril 2004 à 18h

Mai-Thu Perret, vue de l'exposition <em srcset=
Love thy sister like thyself, Centre d’édition contemporaine, Genève, 2004.  » width= »1000″ height= »1000″> Mai-Thu Perret, vue de l’exposition Love thy sister like thyself,

Mai-Thu Perret construit depuis 1999 l’histoire d’une communauté utopique et autonome constituée exclusivement de femmes, localisée au Nouveau-Mexique. New Ponderosa Year Zero existe déjà sous plusieurs formes : un texte-manifeste, les journaux intimes de certaines de ces femmes, une série d’objets produits par cette communauté (mobilier, objets décoratifs, sculptures, vêtements, décors de fêtes et résidus d’événements). Tous ces éléments constituent petit à petit un réseau d’indices qui témoigne de l’existence de cette microsociété. Continue reading « Mai-Thu Perret
Love thy sister like thyself« 

Haroutioun Simonian
Performance (à huis clos) & installation vidéo

Vernissage le 29 janvier dès 18h00 au Centre d’édition contemporaine (cec)
Exposition du 30 janvier au 27 mars 2004
ouvert du mardi au vendredi de 14h à 18h et le samedi de 14h à 17h

Haroutioun Simonian, vue de l'exposition, cec, 2004
Haroutioun Simonian, vue de l’exposition, cec, 2004

Haroutioun Simonian (vit et travaille à Erevan, Arménie) présentera dans l’espace d’exposition du cec le témoignage vidéo d’une performance réalisée à huis clos et au préalable, transformé en un théâtre privé, sorte de black box dont l’intérieur enduite de vaseline est rendue impraticable. Cette action, entre le Body Art et la danse, mettra l’artiste dans une situation de déséquilibre constant, toujours à la limite de la chute.
Ce corps en perte d’équilibre sert ici et pour Haroutioun Simonian de métaphore et de commentaire à la perte de repères aussi bien politiques, culturels qu’identitaires, consécutifs au vide moral laissé par la fin du système politique autoritaire soviétique. Continue reading « Haroutioun Simonian
Performance (à huis clos) & installation vidéo« 

Jakob Kolding

exposition du 28 mars au 10 mai 2003
vernissage le 27 mars dès 18h00

Jakob Kolding, vue de l'exposition, Centre d'édition contemporaine, Genève, 2003
Jakob Kolding, vue de l’exposition

Editions
Posters, publication d’artiste, porte-documents contenant 18 imprimés pliés : reproductions de photos d’affiches en situation, plusieurs textes anglais/français dont une introduction de l’artiste, une sélection de textes sur des projets antérieurs, un texte de Doreen Massey (géographe), les traductions en français des textes de certains posters, 21 x 29,7 cm, offset, noir/blanc, sur papier couché demi-mat blanc 115 gm2, porte-documents sur papier Invercote G –Print couché mat un côté 280 gm2, 22 x 30,5 cm, 700 exemplaires, édition du Centre d’édition contemporaine, 2003.

Affiche, offset, noir/blanc, sur papier affiche couché blanc brillant 135 gm2, 60 x 84 cm, tirée à 700 exemplaires, non numérotés, non datés et non signés, édition du Centre d’édition contemporaine, 2003. Continue reading « Jakob Kolding »

Amy O’Neill et Emmanuel Piguet
Dm-melkenburg

Du 31 janvier au 7 mars 2003
Vernissage le 30 janvier dès 18h00, présentation de l’édition dm-melkenburg (téléchargeable sur le site www.dm-melkenburg.info)

 

Créée en 1995, la bourse du Centre d’édition contemporaine (anciennement bourse du Centre genevois de gravure contemporaine) permettait chaque année à des artistes de réaliser un projet d’édition dans le domaine de l’art contemporain, d’encourager une réflexion contemporaine sur des médias tels que l’offset, la sérigraphie, le livre d’artiste, l’imprimé et le multiple, …et d’offrir aux artistes de nouvelles possibilités de production.
Cette bourse de CHF 6’000.-, distribuée jusqu’en 1998 à deux artistes, fut attribuée à partir de 1999 à un seul lauréat, lui permettant de travailler sur un projet d’édition plus conséquent.

La dernière session de cette bourse a eu lieu en 2001 et le prix a été attribué à Amy O’Neill (GE/US) et Emmanuel Piguet (GE) pour leur projet d’édition: Dm-melkenburg, par un jury composé d’Anne-Belle Brejnik-Lecoultre, Vidya Gastaldon, Catherine Pavlovic, Jean-Louis Venni et Véronique Bacchetta. Continue reading « Amy O’Neill et Emmanuel Piguet
Dm-melkenburg« 

Karl Holmqvist
Soirée tropicale

Jeudi 21 novembre 2002 à 20:00

Karl Holmqvist, vue de l’exposition Soirée tropicale, Centre d’édition contemporaine, Genève, 2002.

Jeudi 21 novembre 2002
à 20:00
au centre d’édition contemporaine, 18 st-léger, 1204 genève,
pour la présentation de son édition, Ceci n’est qu’une illusion, offerte aux membres de l’association du cec et à tous les autres.

Vidéos
Worldsaver (Chiang Mai 2002, 15’30’’),
Green Party (Chiang Mai 2002, 60’),
De Kongelige Elefanter (Copenhague 2002, 23’20)

Posters et publications
Aesthetic movement, REAL Art & Poetry etc.

Musique
CHA-BASHIRA L?K?O MusicsystemM,
Greatest Hits ACE OF BASE,
Tigerman TEDDYBEARS STHLM,
Djurens Parad PLUXUS Villa Lecitin
and others

Poésie
SPOKEN WORD: Les Fleurs du Mal Continue reading « Karl Holmqvist
Soirée tropicale« 

Monica Bonvicini
Bonded Eternmale

Exposition du 26 janvier au 30 mars 2002
Vernissage le 25 janvier 2002

Monica Bonvicini, vue de l'exposition <em srcset=
Bonded Eternmale, Centre d’édition contemporaine, Genève, 2002″ width= »946″ height= »1000″> Monica Bonvicini, vue de l’exposition Bonded Eternmale

Première présentation de la nouvelle publication de Monica Bonvicini, Eternmale , réunissant 13 reproductions des collages de la série Drawings for Eternmale (2000) et une interview de Monica Bonvicini par Beatrix Ruf, offset sur papier Patinata blanc opaque, 200 gm2, couleur, 14 pages reliées par une spirale, 50 x 60 cm (même format que le calendrier Pirelli), 1000 exemplaires, produit par la galerie Emi Fontana, Milan et coédités par le Kunsthaus Glarus et le Centre d’édition contemporaine, Genève, 2002. Continue reading « Monica Bonvicini
Bonded Eternmale« 

Fabrice Gygi
VITRINES et PITON UNIVERSEL

Vernissage le jeudi 3 mai dès 18h.
Exposition du 4 mai au 23 juin 2001

Fabrice Gygi, vue extérieure de l'exposition <em srcset=
VITRINES et PITON UNIVERSEL, Centre d’édition contemporaine, Genève, 2001.  » width= »1200″ height= »876″> Fabrice Gygi, vue extérieure de l’exposition VITRINES et PITON UNIVERSEL

Fabrice Gygi est un artiste genevois qui a pris depuis quelques années une nouvelle place sur la scène de l’art contemporain en Suisse et plus récemment à l’étranger. En effet, son travail a été présenté dans plusieurs expositions collectives – Nonchalance, Centre PasquArt, Bienne, Freie Sicht aufs Mittelmeer, Kunsthaus de Zürich, Dogdays are over, Centre Culturel Suisse, Paris, Xn00, Espace des Arts, Chalon-sur-Saône – et personnelles, au Centre d’Art de Neuchâtel et au Magasin-Centre National d’Art Contemporain de Grenoble. Il a également réalisé plusieurs interventions dans l’espace public à l’occasion de Over the Edges à Gent, à Fribourg sur une initiative de la Kunsthalle et à Bienne pour Transfer. Ses œuvres récentes sont régulièrement exposées à la galerie Bob bon Orsouw de Zürich et à la galerie Chantal Crousel à Paris. Continue reading « Fabrice Gygi
VITRINES et PITON UNIVERSEL« 

Vidya Gastaldon & Jean-Michel Wicker

Du 15 février au 21 avril 2001

Vidya Gastaldon & Jean-Michel Wicker, Chromolux Landscape, 2000
Vidya Gastaldon & Jean-Michel Wicker, Chromolux Landscape, 2000

Exposition de l’édition Chromolux Landscape et de Asymétriade

Chromolux Landscape
Vidya Gastaldon & Jean-Michel Wicker, deux jeunes artistes français, vivent respectivement à Genève et à Nice, travaillant à la fois en duo et en solo. Ils poursuivent ensemble ou séparément un dialogue poétique et esthétique avec des sources aussi diverses que les architectures organiques et utopiques des années 60/70, les textes de Terence McKenna, la musique techno ou encore le spectre de couleurs de Verner Panton, en y mêlant autant le bon que le mauvais goût, le fait main que le high-tech. Ils mêlent aisément des formes et des couleurs à la candeur naturelle et enfantine à une abstraction plus sophistiquée, futuriste et psychédélique. L’ensemble de leur travaux communs ose simplement le beau, se joue de la hiérarchie des techniques, des genres et des styles. Continue reading « Vidya Gastaldon & Jean-Michel Wicker »

KLAT
Evil Talk: Beyond the pleasure principle

Le 13 décembre 1999 en soirée, à Forde, espace d’art contemporain, Genève.

"Klat<em/

Concert-installation à l’occasion de la présentation de l’édition Evil Talk avec un concerto pour orgue interprété par Julien Cupelin et un bar où était servi du Jägermeister.

Klat
Evil Talk
Affiche sérigraphiée, noir et blanc phosphorescent, sur papier affiche, 50 x 100 cm, tirée à 300 exemplaires, non numérotés, non datés et non signés, sérigraphiés par Inkorporate, Londres. Coédition Centre genevois de gravure contemporaine et Forde, espace d’art contemporain, Genève, 1999.
Édition 1999 offerte aux membres de l’association du Centre genevois de gravure contemporaine.

Thomas Hirschhorn

Exposition du 5 novembre au 12 décembre 1999

Présentation de Integrated Videos lors de la 8e Biennale de l’image en mouvement, Centre pour l’image contemporaine, Saint-Gervais Genève.

Integrated Videos, 1995-1999

Compilation de l’ensemble des vidéos intégrées par Thomas Hirschhorn à ses installations entre 1995 et 1999, vidéo, VHS PAL, 15’, couleurs, son, montée et réalisée par Coraly Suard-Hirschhorn, produite par le Centre pour l’image contemporaine, Saint-Gervais Genève en collaboration avec le Centre genevois de gravure contemporaine, éditée par bdv, Paris, 1999.

Elke Krystufek
In the Arms of Luck

Exposition du 24 septembre au 20 novembre 1999
Vernissage le 24 septembre 1999

L’exposition présente une installation composées d’oeuvres récentes: peintures, mannequins de vitrine, photographies, vidéos et musique.

Présentation du livre de Elke Krystufek, In the Arms of Luck. Entretien-conférence entre Elke Krystufek et Véronique Bacchetta à propos de sa pratique du dessin et du livre In the Arms of Luck, à l’occasion de la soirée Prospect consacrée à Elke Krystufek, proposée par Stéphanie Moisdon-Trembley en collaboration avec le Centre genevois de gravure contemporaine et le Centre national de l’estampe et de l’art imprimé (Cneai). Centre national de la photographie, Paris. Le 23 juin 1999 en soirée. Continue reading « Elke Krystufek
In the Arms of Luck« 

Elena Montesinos
Tune out, Turn off, Drop in

Vendredi 28 novembre 1997
Elena Montesinos, Tune out, Turn off, Drop in, 1997
Elena Montesinos, Tune out, Turn off, Drop in, 1997

Présentation des éditions, Love It de Elena Montesinos et FUJI 4 de Alexandre Bianchini (publication éditée par Véronique Bacchetta), sous-titre de l’événement : « MXP Live electronics, non-stop drinks + noise ». Vendredi 28 novembre 1997, en soirée et dans le contexte de l’exposition Été 97.

Elena Montesinos, Love it, buvard, plastique, 8,2 × 12,1 cm, 300 exemplaires numérotés et signés. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1998.
Edition offerte aux membres 1997 de l’association du Centre genevois de gravure contemporaine.

Stan Douglas
Photographies

Exposition du 16 juin au 18 juillet 1997
Vernissage le 14 juin 1997
Stan Douglas, <em srcset=
Photographies, 1997″ width= »1000″ height= »774″> Stan Douglas, Photographies, 1997

[…] Le plus souvent, les films de Stan Douglas sont montrés sous forme d’installation où s’entrecroisent musique, texte et images. Chaque projection mobilise la totalité de l’espace, impliquant le spectateur dans une mise en scène subjective, qui plonge celui-ci dans un univers historique et culturel où se mêle aux nouvelles technologies informatiques une esthétique chargée de références, souvent nostalgiques. Ces divers aspects traversent ses dispositifs d’exposition, mais également ses actes de parasitage. En effet, deux ensembles de vidéos de courte durée, Television Spots (1987-88) et Monodramas (1991), ont été réalisés afin d’infiltrer les programmes de publicité télévisée. Ces films ont un double statut : d’une part, ils imitent la structure narrative et le montage des publicités ou des séries ; d’autre part, l’absurdité des scènes tourne autour du thème redondant de l’incommunicabilité. En interrompant le flot des images télévisuelles, ces ruptures créent des intervalles vides de sens, décevant le spectateur habituel et rapprochant ce processus de la technique du collage. Cet éclatement du sujet et ces juxtapositions de séquences, reproduits au niveau du mode de présentation, redonnent souvent une place au suspense. Par exemple, dans Subject to a Film : « Marnie » qui fait clairement allusion aux découpages de Hitchcock, le sujet principal de l’intrigue reste un objet invisible qui nous échappe pendant toute la durée du film et qui, grâce à un montage en boucle, nous prive de la solution de l’énigme. Cette simple feinte cinématographique permet d’introduire une tension et de laisser à chacun sa liberté d’interprétation. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Heimo Zobernig

Exposition du 7 novembre au 21 décembre 1996
Vernissage le 6 novembre 1996

Heimo Zobernig, Sans titre, 1996
Heimo Zobernig, Sans titre, 1996

Avec des objets que l’on hésite à qualifier d’artistiques ou d’utilitaires, Heimo Zobernig interroge à la fois les lieux de l’art (l’exposition, le catalogue) et l’environnement quotidien (un bar, une façade). Ces déplacements créent des croisements entre des objets de nature architecturale qui, dans un cadre artistique, se résument à des signes renvoyant à une fonction et des décors qui théâtralisent des lieux de vie. Zobernig s’approprie un territoire et en resitue le cadre, faisant glisser les différents modes – peinture, architecture, sculpture… – les uns vers les autres en mettant en évidence le flottement entre la réalité et sa reproduction. C’est à cette limite que l’artiste place ses objets – structures architecturales, pièces de mobilier – qui représentent davantage par leur réductivisme esthétique (matériaux pauvres, à l’état brut, non fini) une architectonique traduisant les indices d’une fonction élémentaire ou d’une monumentalité. On pourrait d’ailleurs qualifier ces objets de strict minimum, comme s’il se résumait simplement à un art de la construction. […] Cette littéralité a également guidé le motif de l’édition. Continue reading « Heimo Zobernig »

Kristin Oppenheim

Exposition du 4 Mai au 15 juin 1996
Vernissage le 3 mai 1996
Kristin Oppenheim, vue de l'exposition, 1996
Kristin Oppenheim, vue de l’exposition, 1996

En 1994, Kristin Oppenheim, jeune artiste américaine, proposait à la galerie 303 de New-York un espace vide occupé seulement par quatre haut-parleurs diffusant en permanence une petite chanson des années 1970, Sail on, Sailor, 1994. […] La pureté et la quasi-religiosité des pièces sonores de Kristin Oppenheim induisent une approche de l’espace plus sculpturale et minimale que performative. Les titres de ces propositions (Starry Night, 1993, et Behind a Cloudy Sky, 1994) osent une poésie et une introspection rares. […] Sa pratique artistique se situe dans une zone infra-mince où chaque acte, réduit au minimum – son, ligne, lumière – est réitéré inlassablement. La répétition insinue une recherche du point de rupture où la maîtrise cède à l’humanité du geste et de la voix. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Kristin Oppenheim, Slip, six lithographies, noir/blanc, sur BFK Rives 300 g/m2, 80 × 60 cm, 8 exemplaire, 2 e.a. et 2 H.C., numérotés, datés et signés. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1996.

Rosemarie Trockel

Exposition du 29 février au 20 avril 1996
Vernissage le 28 février 1996

Présentation de diverses éditions (1992-1994) et des eaux-fortes éditées par le Centre.

Pour l’édition du Centre genevois de gravure contemporaine, Rosemarie Trockel reprend les éléments qui ont parcouru son travail. Si, dans ses « tableaux », des plaques électriques de cuisinière ou des patterns tricotés remplaçaient d’une manière triviale et ludique les formes du minimalisme, pour cette série de gravures de longs fils de laine pris dans le vernis organisent des réseaux de lignes maladroites et tremblées – réseaux de lignes qui transforment une grille ou des motifs décoratifs plusieurs fois répétés en une écriture stylisée. Cette distanciation à l’égard des codes de la peinture abstraite se retrouve dans une approche de la gravure extrêmement pragmatique et immédiate où un objet est reproduit littéralement dans sa texture. A nouveau, les qualités artisanales de la technique sont utilisées non pas pour leurs effets de matière, mais plutôt avec cette objectivité et ce détachement amusé qui caractérisent souvent les œuvres de Rosemarie Trockel. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Thomas Hirschhorn
Les Plaintifs, les Bêtes, les Politiques

Exposition du 30 novembre 1995 au 27 janvier 1996
Vernissage le 29 novembre 1995

Une des salles sera occupée par un immense « stand » (Les Plaintifs, les Bêtes, les Politiques). […] Les autres salles seront traversées de part en part d’un mur de carton où Thomas Hirschhorn interviendra directement par des collages de photographies, de coupures de presse et de pages issues de ses précédents catalogues. Les commentaires qu’il y ajoutera lui permettront de réintervenir et de documenter à nouveau ses expositions. Ce mode de présentation lui donne la possibilité non seulement de réexposer son travail mais de le soumettre à une autocritique, le justifiant encore et encore, en brisant la classification des genres – expositions, vidéos, catalogues, textes, éditions – afin de différer la clôture du travail. Les œuvres sont réutilisées et rediscutées, à l’instar du matériel constitutif des cartons, dévoilant une pratique artistique qui s’énonce également sur le mode de la récupération et du recyclage. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Karen Kilimnik
Tiger

Du 12 octobre au 18 novembre 1995
Vernissage le 11 octobre 1995

[…] Karen Kilimnik s’approprie les amours et les frasques de personnages médiatiques : stars, princesses et top-models, de Elizabeth Taylor à Michael Jackson en passant par Caroline de Monaco ou Kate Moss. […] Elle transpose ses fascinations et ses fantaisies schizophréniques qui oscillent entre la fraîcheur, l’innocence et la violence, l’horreur du thriller, le tragique d’événement célèbres, qu’il s’agisse des crimes de la famille Manson, de l’assassinat de John Kennedy, de l’occupation de Paris… Certains de ses « décors » surchargés d’une multitude d’objets et d’images semblent émerger d’une catastrophe, proche des résultats d’une action ou d’un happening, nous rappelant les jeux de hasard de Fluxus ou de l’art in progress. Mais cette recherche identitaire et cette fascination pour un monde suranné et glamour peuvent basculer très vite dans le drame quand Karen Kilimnik va jusqu’à arroser son accrochage à peine terminé d’une rafale de mitraillette. Les sept lithographies noir/blanc sont rassemblées dans un coffret au luxe un peu clinquant, recouvert de fausse fourrure tigrée et doublé de satin brillant. Cette boîte contient sept sujets en partie copiés ou inspirés des pages people des revues spécialisées. […] Ces lithographies, imprimées sans respecter l’inversion inhérente à ce mode de reproduction, retrouveront leur lisibilité grâce à un miroir glissé dans une pochette confectionnée dans la même fausse fourrure que celle de la boîte. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Karen Kilimnik, Tiger, 7 lithographies, noir/blanc, sur papier Velin BFK Rives 250 g/m2, blanc, 70 × 50 cm, une sérigraphie sur papier Pop’set Californie 240 g/m2, 35 × 49,5 cm, un miroir en plastique et une plaque en plexiglas, servant d’achevé d’imprimer, dans une boîte recouverte de fausse fourrure et doublée de satin, 54 × 74 cm, 10 exemplaires, 2 e.a. et 2 H.C., numérotés, datés et signés. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1995.

Luc Tuymans
Le Verdict

« Édition-exposition » du 1er juin au 15 juillet 1995
Vernissage le 31 mai 1995

Luc Tuymans repose au travers de la représentation la question du statut de la peinture dans le champ actuel de l’art. Inspiré tant par le cinéma que par la photographie, il traduit le monde de résurgences et de phantasmes, intimes et désenchantés, liés à la mémoire collective et à des souvenirs personnels. Ces images sont souvent malmenées par un traitement peu précis qui rend une impression à la fois de flou et d’instantané. Les figures sont traitées plus par le détail et l’allusion que par une recherche du réel, elles se perdent ainsi dans une indétermination distancée entre le motif et le représenté. […] [L’édition] sera doublement mise en situation, à la fois dans les espaces d’exposition et en rapport avec la mémoire du lieu. En effet, Luc Tuymans, s’inspirant du passé de la maison et de ses anciens occupants, produira plusieurs images, imprimées sur des bandes de papier maculature qui parcourront horizontalement les murs de chaque espace. Les images directement collées sur les murs en émergeront, un peu comme les séquences d’un film imaginaire. Proche de l’univers de ses peintures, il ressort de cette suite une impression contradictoire de religiosité, d’intimité et de pureté, mêlée à une violence contenue et à un sentiment de menace. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Luc Tuymans, Le Verdict, 11 colour lithographs, printed on 7 strips of blotting paper, 50 × 590 cm, 50 × 569 cm, 50 × 506 cm, 50 × 210 cm, 50 × 195 cm and 50 × 200 cm, edition of 8 plus 2 A.P. and 2 H.C., numbered, signed and dated. Edition of the Centre genevois de gravure contemporaine, Geneva, 1995.
Strip No 1: Strip with 3 lithographs, 50 × 569 cm.
Sold out
Strip No 2: Strip with 2 lithographs, 50 × 590 cm.
Sold out
Strip No 3: Strip with 2 lithographs, 50 × 506 cm.
Sold out
Strip No 4: Strip with 1 lithograph, 50 × 380 cm.
Sold out
Strip No 5: Strip with 1 lithograph, 50 × 210 cm.
Sold out
Strip No 6: Strip with 1 lithograph, 50 × 195 cm.
Sold out
Strip No 7: Strip with 1 lithograph, 50 × 200 cm.
Sold out

Olivier Mosset

Exposition du 27 octobre au 10 décembre 1994
Vernissage le 26 octobre 1994
Olivier Mosset, vue de l'exposition, 1994
Olivier Mosset, vue de l’exposition, 1994

Présentation de l’édition de vingt-cinq gravures uniques, monochromes en cinq couleurs et cinq formes.

En combinant cinq formes (une étoile, un disque, un pentagone, un octogone, un hexagone) et cinq couleurs (le rouge, le bleu, le jaune, le noir, le blanc), Olivier Mosset réalise une édition composée de 25 monochromes uniques. Il ajoute ainsi un aspect ludique à l’idée de multiple et se permet un clin d’œil à l’estampe traditionnelle en choisissant d’encadrer chacune de ces gravures « découpées » d’un cadre laqué et en couleur. Ce jeu combinatoire entre ces formes et ces couleurs permet de brouiller et de neutraliser toutes les évocations et les références qui pourraient être liées à certaines martingales. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Claude Closky

Exposition du 19 mai au 9 juillet 1994
Vernissage le 18 mai 1994 dès 18h
Claude Closky, deux séries de 80 livres, 1994
Claude Closky, deux séries de 80 livres, 1994

L’exposition n’aura pas lieu du 27 janvier au 26 mars 1994. Le vernissage ne sera pas le 26 janvier avant 18h. Il n’y aura pas d’édition de huit séries de 20 livres d’artiste intitulés « 1440 nombres qui servent à donner l’heure ». Fermé le dimanche, fermé le samedi avant 14h et après 17h, du lundi au vendredi avant 14h et après 18h.  Édition de deux séries de 80 livres d’artiste intitulés « 8560 nombres qui ne servent pas à donner l’heure ». Du lundi au vendredi de 14h à 18h, le samedi de 14h à 17h et sur rendez-vous. (Recto verso du carton d’invitation rédigé par Claude Closky)

Chacun des 80 livres reproduit, sur 216 pages, une minute inexistante en chiffres copiés sur une horloge digitale. Pour le premier livre : 00:60, 00:61, 00:62, …, 00:98, … La systématisation et la précision mathématique de cette accumulation lui donne un statut de démonstration qui joue en fait avec une proposition imaginaire. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Claude Closky, 8560 nombres qui ne servent pas à donner l’heure, 2 séries de 80 livres de 214 pages sur papier Data Copy Coated 100gm2, 21 × 15 cm, une série dissociable, une série indissociable. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1994.

Alex Hanimann
Peintures, édition

Exposition du 27 janvier au 26 mars 1994
Vernissage le 26 janvier 1994

"Alex

Exposition et édition d’un livre objet, 235.604-1789.

Les textes ou fragments de textes utilisés par Alex Hanimann sont souvent tirés indifféremment de modes d’emploi, de maximes philosophiques ou de slogans politiques. La décontextualisation et la transposition de ces phrases, dans un espace d’exposition ou dans un livre d’artiste, créent un brouillage du sens. Les mots perdent de leur évidence et le texte est, en définitive, réduit à l’état d’objet : EVERYTHING IS CERTAIN, I BELIEVE YOUR ARE RIGHT, IT IS STILL UNCERTAIN, I CAN BE CERTAIN AFTER HAVING TALKED WITH YOU ou encore : BROT SAGEN, IDEE SAGEN, NICHTS SAGEN, JEDER MANN FRAU, WISSEN UND NICHT WISSEN, GOTT SEI DANK, SURELY THERE IS NO REASON TO ASSUME THAT HISTORY REPEATS ITSELF. Cette neutralité, loin de l’engagement d’Art & Language, des préceptes philosophiques de Joseph Kosuth ou encore des adages moraux de Jenny Holzer, transforme les mots en des éléments formels et matériels et nous rappelle l’incertitude toujours présente des rapports que le langage entretient avec la réalité. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Alex Hanimann, 235.604 – 1789, 112 linogravures sur papier carton d’ivoire satiné 240 g/m2, noires et rouges, présentées dans une boîte noire, 32,5 × 24 cm, 20 exemplaires, 2 e.a., 2 H.C., numérotés, datés et signés. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1994.

Giuseppe Penone
Images de pierres

Exposition du 15 octobre au 18 décembre 1993
Vernissage le 14 octobre 1993
Giuseppe Penone, <em srcset=
Images de Pierre, 1993″ width= »714″ height= »947″> Giuseppe Penone, vue de l’exposition, 1993

Présentation des lithographies éditées par le Centre ainsi que de Images de pierres, installation (composée des cinq plaques de marbre encrées ayant servi à l’édition), 300 x 100 cm, 1993, et de Sans titre, quatre plaques de verre, terre de Sienne brûlée, bande adhésive, 4 x 34 x 40 cm, 1990-1991. Exposition organisée en parallèle avec celle du Musée-Château de la Ville d’Annecy et en collaboration avec l’École des Beaux-Arts d’Annecy.

L’édition Images de pierres produite par le Centre genevois de gravure contemporaine et coéditée avec l’École des Beaux-Arts d’Annecy, est composée de cinq estampes tirées sur la base d’un procédé lithographique à partir de cinq plaques de marbre, choisies et retravaillées par Giuseppe Penone. Cette technique particulièrement expérimentale, très empirique, permet de retrouver et d’imprimer les veines naturelles du marbre qui constituent la matrice et le motif de cette série. […] Ce travail sur la mémoire des éléments naturels s’était déjà exprimé dans ses frottages des années 1970. Giuseppe Penone, qui aborde ici la technique de l’estampe, reste fidèle à une recherche d’authenticité fondée sur le lien entre art et nature. Ses sculptures ont toujours attesté cette pensée où les éléments naturels, minéraux ou végétaux – pierres, arbres, feuilles et tubercules – sont en fait les positifs ou les négatifs du monde qui nous entoure, un monde où tout serait fossile. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Giuseppe Penone, Images de pierres, lithographie tirée à partir d’une plaque de marbre, 85 × 63 cm, 19 exemplaires, 2 e.a., 4 H.C., numérotés, datés et signés. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1993.

Sigurdur Arni Sigurdsson
Peintures, dessins

Exposition du 17 juin au 30 juillet 1993
Vernissage le 16 juin 1993

Présentation conjointe de peintures, de dessins et de l’édition du Centre (livre et portfolio)

Sigurdur Arni Sigurdsson, jeune peintre islandais, aborde la peinture figurative sans un discours préalable, ni sur la « peinture-peinture » ni sur un soi-disant retour à la représentation. Ses sujets sont des archétypes extrêmement simplifiés (lacs, nuages, animaux) ou des formes abstraites (boules, cercles, ovales). […] Ces objets schématisés flottent sur une surface monochrome, souvent froide et lumineuse, suggèrant une atmosphère boréale, qu’ils trouent, créant ainsi une confrontation entre l’espace plan et l’espace illusionniste. L’espace schizophrénique et les formes en suspension qui naissent de ces surfaces pures et transparentes nous transportent dans un imaginaire de contes et légendes. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Sigurdur Arni Sigurdsson, Corrections, série de 6 phototypies, noir/blanc, sur papier phototype, 30 × 30 cm, 60 exemplaires, 2 e.a. et 4 H.C., numérotés, datés et signés. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1993.
Sigurdur Arni Sigurdsson, Réserve, livre d’artiste, 6 doubles pages, eau-forte sur BFK Rives et papier japon, 22 × 17 cm, 60 exemplaires, 2 e.a. et 4 H.C., numérotés, datés et signés. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1993.

Ian Anüll
Dessins, sérigraphies et éditions

Exposition du 3 avril au 15 mai 1993
Vernissage le 2 avril 1993

Ian Anull, <em/><figcaption id=O.T., 1993″ width= »686″ height= »1000″> Ian Anull, O.T.(sérigraphie sur toile), 1993

Présentation de la série de sérigraphies éditées par le Centre ainsi que de dessins et d’éditions.

Le point d’ancrage conceptuel du travail de Ian Anüll pourrait se résumer par cette phrase en forme de manifeste, qui est déjà apparue sur l’une de ses toiles : « l’art n’est pas une alternative ». Pour Ian Anüll, l’art fait partie intégrante de la société, il n’est ni une alternative à la réalité ou à la banalité du monde ni un sujet de mystification. Son œuvre oscille toujours entre le vrai et le faux, le message et l’ironie, l’art et le non-art. Comme chez Andy Warhol, les images des médias et les objets de consommation sont récupérés et souvent transformés par un réel sens esthétique et plastique, jamais pesant ni trop appuyé, qui allie souvent à une rigueur « constructiviste », un ludisme proche du dadaïsme. Mais si ces manipulations poétiques, comparaisons entre le commerce, la publicité et le monde l’art, sont réalisés dans un but critique, ils ne font pas non plus l‘objet d’une systématisation et d’un réel engagement politique. […] Ian Anüll cultive plutôt une indépendance et une impertinence qui lui permettent de percevoir et de mettre à jour avec rapidité d’esprit et clairvoyance les absurdités, les non-sens et les pièges du conformisme artistique ainsi que de la société. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Claude Gaçon

Exposition du 12 février au 27 mars 1993
Vernissage le 11 février 1993

Installations, dessins, sculptures, objets divers et édition.

Depuis 1985, Claude Gaçon poursuit une collection de boules. Il fabrique et récupère un nombre infini d’objets sphériques, composés de matériaux aussi divers et étranges qu’inattendus : papier, marbre, lave, fil de fer, plastique, cristal, fourrure, etc. Cette accumulation construit un catalogue jamais exhaustif de toutes les combinaisons formelles possibles et imaginables entre le plein et le vide, le lourd et le léger, le précieux et le banal. La forme pure est aussi le point de départ de jeux conceptuels et d’investigation, entre l’intérieur et l’extérieur, le contenu et le contenant, l’ordre et le désordre, la pureté et l’impureté, la dispersion et la concentration… Commun dénominateur, elle permet aussi à Claude Gaçon d’investir d’autres propositions propre à la gestion administrative de sa collection : archivage, étiquetage, mise en boîte. […] Dans une esthétique souvent proche des représentations scientifiques et biologiques – virus, atomes, planches anatomiques, cartes et planisphères – Claude Gaçon cherche sans fin à figurer, à schématiser, à comprendre et à maîtriser cette forme tridimensionnelle insaisissable. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Claude Gaçon, Sans cible, série de 6 gravures, eau-forte et offset, noir/blanc, sur Vélin BFK Rives 280 g/m2, 50 × 50 cm, 8 exemplaires, 2 H.C., numérotés, signés et datés. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1993.

John M Armleder

Exposition du 11 juin au 18 juillet 1992
Vernissage le 10 juin 1992
John M Armleder, vue de l'exposition, 1992
John M Armleder, vue de l’exposition, 1992

Présentation d’une série de vingt-et-une gravures uniques.

L’œuvre de John Armleder est restée longtemps aussi proche de Fluxus que la peinture néo-géométrique. Ses références picturales sont multiples : de Picabia et de El Lissitzky à Blinky Palermo, Helmut Federle et Olivier Mosset en passant par Sigmar Polke. Quant au choix des Furniture Sculpture, il s’étend du bon goût bourgeois art-déco au kitsch californien. En fait, ce matériel référentiel est, comme il le dit lui-même, « un réservoir personnel de connaissances » dont il joue et rejoue avec ironie, voire cynisme, mais toujours avec distance. Si John Armleder se permet l’autocitation, ce n’est jamais pour répéter la même expérience, car son attitude le pousse continuellement à éviter l’effet de style. […] La gravure offre à John Armleder la liberté d’utiliser plusieurs fois les mêmes « motifs » sans avoir rien à faire – ou presque. En effet, à l’inverse de la pratique classique qui permet, grâce à une plaque, de reproduire la même gravure à plusieurs exemplaires, John Armleder part de quatre matrices traitées différemment afin d’obtenir un ensemble de gravures toutes dissemblables. Il peut ainsi choisir diverses combinaisons – superpositions, renversements, encrages de couleur. Aucun système n’est préétabli, les décisions se prennent en fonction des circonstances, des défauts et des réussites de chaque tirage. John Armleder retrouve cette liberté de choix où il peut osciller entre gravure et effets picturaux, entre abstraction libre et géométrie, entre nécessaire et relatif, entre style et non-style, entre autocritique et distanciation. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

John M Armleder, Sans titre, 21 gravures (eaux-fortes et monotypes) uniques, couleurs, sur papier Arches, datées et signées, 200 × 100 cm. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1992.

Stephan Landry

Exposition du 14 février au 7 mars 1992
Vernissage le 13 février 1992
Stephan Landry, vue de l'exposition, 1992
Stephan Landry, vue de l’exposition, 1992

Dessins, interventions murales et livre d’artiste.

Lithographies imprimées au Centre par Laurent Mathelin, typographie de la première de couverture, page de titre et de l’achevé d’imprimé réalisée par l’Imprimerie des Arts, Genève, reliure par Artisan Relieur, Jean-Pierre Netz, Genève. Centre genevois de gravure contemporaine, 1991.

Laurence Pittet

Exposition du 6 décembre 1991 au 11 janvier 1992
Vernissage le 5 décembre 1991

"Laurence

Lithographies et peintures, 1991.
Lithographies imprimées au Centre par Laurent Mathelin. Centre genevois de gravure contemporaine, 1991.

Laurence Pittet, Sans titre, série de 3 lithographies, couleurs, sur papier Arches (1 noire, 1 rouge, 1 bleue), 50 × 65 cm, 9 exemplaires de chaque couleur et une H.C., numérotés, signés. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1991.
CHF 200.– la lithographie
Laurence Pittet, Sans titre, série de 3 lithographies, couleurs, sur papier journal (1 rouge, 1 bleue, 1 jaune), 64,5 × 94 cm, 9 exemplaires de chaque couleur et 3 H.C., numérotés, signés. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1991.
CHF 200.– la lithographie 
Laurence Pittet, Sans titre, lithographie, couleurs, sur papier Arches. 38 × 46,5 cm, 20 exemplaires, signés et numérotés, et 1 H.C. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1991.
CHF 100.– la lithographie

Suzanne Lafont
Photographies

Exposition du 11 octobre au 23 novembre 1991
Vernissage le 10 octobre 1991
Suzanne Lafont, vue de l'exposition, 1991
Suzanne Lafont, vue de l’exposition, 1991

[…] Une continuité presque cinématographique se tisse entre ces portraits. Son travail repose sur une opposition entre l’instantané et la pose. Le modèle tient la pose six à sept secondes, tandis que l’image reste celle du fragment d’un regard, d’un mouvement de tête fugitif, à peine esquissé. Suzanne Lafont déplace ainsi le sens de ses images entre le « pris sur le vif » et la scénographie, entre l’unique et la série, entre le pictural et le cinématographique. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Marcel Broodthaers
Œuvres graphiques, 1964-1975

Exposition du 31 mai au 20 juillet 1991
Vernissage le 30 mai 1991
Marcel Broodthaers, vue de l'exposition, 1991.
Marcel Broodthaers, vue de l’exposition, 1991

Présentation de l’ensemble des éditions de Marcel Broodthaers (sauf Le Corbeau et le Renard, 1967). En collaboration avec Philippe Cuenat, Genève.

Le sens de cette manifestation telle que nous la concevons est avant tout de restituer et de corréler deux des formes les plus accessibles de cette œuvre (les éditions et les films) pour dénoncer non pas les hiérarchies et les rapports de force qui déterminent encore le champ des pratiques artistiques contemporaines, mais les phénomènes de fragmentation du regard et de cloisonnement qui en résultent et qui empêchent d’en constater l’étendue et les effets pernicieux. En 1976, Broodthaers écrivait : « Qu’est-ce qui caractérise une édition d’art ? Les éditions exposées dans cette salle ne répondent pas à cette question pour la simple raison que, le plus souvent, il n’existe qu’une différence formelle entre une édition d’art et ce qui ne l’est pas. » Il semble qu’aujourd’hui encore certaines valeurs et une hiérarchie des genres plus illusoire à terme que celle qui, dans l’ordre académique, distinguait la peinture d’histoire, le portrait, le paysage et la nature-morte, ne permettent pas de comprendre en quoi réellement elles diffèrent, quel est par conséquent leur sens véritable et pourquoi – a fortiori – une édition ou un film d’art restent institutionnellement moins visibles qu’une peinture ou une sculpture. (Véronique Bacchetta et Philippe Cuenat, extrait de l’introduction au livre-catalogue Marcel Broodthaers. L’Œuvre graphique, essais)

Jean-Michel Othoniel
¡ Capotes !

Exposition du 15 février au 6 avril 1991
Vernissage le 14 février 1991
Jean-Michel Othoniel, vue de son exposition au Centre genevois de gravure contemporaine, 1991.
Jean-Michel Othoniel, vue de l’exposition, 1991.

Présentation de cinq gravures encadrées et d’un objet en soufre moulé avec yeux de taureau, Histoire d’yeux.

[…] Sans vouloir revenir à des archaïsmes ou à une certaine nostalgie attachée trop souvent aux techniques traditionnelles de la gravure (en l’occurrence la technique du lavis sur cuivre à la fleur de soufre datant du XVIIIe siècle), les caractéristiques qu’offre l’attaque directe du cuivre par le soufre (sans intervention d’acide) s’adaptent parfaitement au travail de Jean-Michel Othoniel et à ses recherches pour cette édition. L’artiste cherche en effet à reproduire des marques, des fantômes d’objets : vêtements, tissus. Imprégnés de cette pâte de soufre, ces fantômes laisseront leurs négatifs sur la plaque de cuivre, créant ainsi à l’impression un positif en vraie grandeur. L’utilisation de la fleur de soufre, appelée aussi « soufre sublimé », trouve une résonance particulière dans certaines de ces œuvres recourant souvent à partir de 1988 à ce matériau ainsi qu’à l’étain, au verre et à la cire – matériaux que l’artiste combine avec des objets manufacturés faisant partie du quotidien ou du fétichisme populaire. Jean-Michel Othoniel recherche, au travers d’un cheminement littéraire et poétique qui mêle diverses références mythologiques et contemporaines, une nouvelle mythification de ces matériaux chargés, pour la plupart, d’un mystère alchimique et d’un potentiel « sulfureux ». (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Roman Signer
Installation hélicoptère, 1990

Exposition du 26 octobre au 8 décembre 1990
Vernissage le 25 octobre 1990
Roman Signer, <em srcset=
Installation hélicoptère, 1990, 1990″ width= »1200″ height= »818″> Roman Signer, Installation hélicoptère, 1990, 1990

[…] Roman Signer intervient sur les éléments naturels – eau, feu, air, terre – et parfois sur des objets manufacturés ou industrialisés tels des caisses, des bidons, des ballons ou des meubles, en les faisant voler, tomber, exploser, se remplir, se vider, etc., à l’instar de Richard Serra lorsqu’il proposait, en 1967-1968, sa fameuse liste de verbes d’action « rouler, rabattre, plier, tordre, fendre, couper… » Roman Signer privilégie le déroulement, le processus et l’idée de sculpture en mouvement. Son dernier film retrace une action de plus d’un mois, Aktion mit einer Zündschnur, entre Appenzell et Saint-Gall. Une mèche de 20 km, placée le long de la voie de chemin de fer, reliait les deux villes. La mise à feu était donnée à la gare d’Appenzell, le parcours se terminait à la gare de Saint-Gall. Roman Signer et son équipe devaient surveiller le parcours de la flamme et la faire exploser tous les 100 mètres. Il y eut donc 200 explosions, toutes les 4 heures 30, la vitesse de la flamme étant d’un quart d’heure par mètre. Loin d’un petit problème de calcul, cette action confrontait la violence de chaque explosion, la répétition dérisoire du même bref incident avec l’étirement du temps total (35 jours). Elle prenait l’allure d’un parcours initiatique où un équilibre entre la concentration de l’énergie et sa libération devait être maintenu. Roman Signer recherche une certaine domination de l’espace et du temps qui lui demande, lors de chaque action, une attention et des dispositions psychiques qui vont s’exprimer au travers de jeux souvent violents et dangereux, mais toujours poétiques, magiques et humoristiques. Roman Signer n’est donc pas seulement une espèce d’artificier de génie, mais un artiste qui s’intéresse à des situations de tension, afin de créer des mouvements et des formes esthétiques qui exploitent les diverses capacités physiques de chaque « objet » choisi. L’événement peut être d’une remarquable simplicité comme cette Boîte aux feuilles mortes (1982) posée sous des arbres, qui se remplit de feuilles au fur et à mesure que la saison automnale avance. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Jean-Marc Meunier
Sapins de Noël, 1988-1989

Exposition du 31 mai au 14 juillet 1990
Vernissage le 30 mai 1990
Jean-Marc Meunier, <em srcset=
Sapins de Noël, 1988-1989, 1990″ width= »1000″ height= »668″> Jean-Marc Meunier, Sapins de Noël, 1988-1989, 1990

Jean-Marc Meunier est avant tout photographe de paysage : en 1984, sa première série importante est consacrée aux quartiers en transformation du sud-est de Londres, qui lui offrent des paysages entiers en chantier, moitié sauvages, moitié industriels. Il se concentre ensuite sur la végétation, particulièrement la végétation d’agrément des zones suburbaines et des quartiers résidentiels, et sur son entremêlement avec l’architecture et les aménagements publics. Sa série sur les sapins de Noël, réalisée entre novembre 1988 et janvier 1989 dans la région genevoise, poursuit ce même thème. Le sapin y joue un double rôle. Il est d’abord le sujet principal de chaque image, avec toutes les idées qui peuvent lui être associées : incarnation d’un goût – ou aujourd’hui peut-être d’un dégoût – commun, image d’une tradition déconnectée, d’une tentative dérisoire d’embellissement et d’animation d’espaces de toute façon indifférents, rappel contradictoire de l’enfance et de l’année en plus, kitsch pesant d’un arbre à la fois mort et resplendissant, dont le statut même d’objet de fête ou de déchet n’est pas toujours très sûr… Mais il est aussi et surtout, pour Jean-Marc Meunier, un prétexte à décrire de façon plus systématique l’espace urbain et suburbain. Ayant ici pour première qualité de se trouver partout, il justifie par sa présence la photographie de lieux a priori indifférents et la prise en compte et l’organisation autour de lui de quantité d’éléments parfaitement anodins de l’environnement quotidien : mobilier urbain, installations électriques, etc. Souvent incongru dans le cadre où il se trouve parachuté, il rend à son tour curieux l’ensemble de ce qui l’environne (des barrières qui le protègent, le désordre qui le noie, le vide d’une pelouse). L’ironie des images porte ainsi moins sur l’arbre lui-même que sur ce qui l’entoure. Cadré dans de vastes portions d’espace et mis en rapport avec des éléments parfois lointains, il fait surtout apparaître la complexité visuelle, le caractère composite de cet environnement, dès lors qu’on le saisit – ce que l’on ne fait jamais dans la vie réelle – comme ensemble, comme tissu de relations, comme paysage. (Olivier Lugon, communiqué de presse)

Anne Pesce
Pêcheur, c’est lui qui devient un poisson

Exposition du 30 mars au 12 mai 1990
Vernissage le 29 mars 1990

"Anne

Anne Pesce cherche à retrouver une définition de la peinture dans le contexte si nihiliste de ces dernières années. Évitant de se confondre avec les mouvements « néo » et autres post-modernismes qui n’en finissent pas de tuer la peinture, Anne Pesce essaie de l’aborder par un biais plus poétique et philosophique. Elle crée des liens métaphoriques entre la peinture, les mots, la pensée critique et le monde : « Peindre pour ne plus penser me plaît, penser pour peindre n’est qu’une singerie de la grande marée de l’esprit. » Pour Anne Pesce, son nom fut d’abord un alibi simple et direct pour commencer à peindre « quelque chose ». Mais, en fait, les thèmes de la mer, du poisson, des nourritures marines servent de traduction poétique à sa recherche de l’identité de la peinture. […] Son livre d’artiste se compose de textes qui représentent pour elle une étape nécessaire, un besoin de prendre la parole, non pas pour expliquer, conceptualiser, mais pour que la peinture et le verbe ne forment qu’un tout. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Anne Pesce, Pêcheur, c’est lui qui devient un poisson, livre d’artiste avec un texte de l’artiste, offset sur papier vergé Conqueror 100 g/m2 et 220 g/m2, 21 × 19 cm, 150 exemplaires et 20 H.C., numérotés, datés et signés. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1990.

Andreas Hofer
Installation – édition

Exposition du 12 février au 24 mars 1990
Vernissage le 10 février 1990

Présentation de l’édition et installation dans le Parc de Malagnou, devant le Centre, des six panneaux recto verso (restée en place de 1989 à 2000)

Dans le parc, devant le Centre, sera installée une série de panneaux équivalents à ceux utilisés pour la signalisation routière, sauf que les disques ne présenteront pas les sigles conventionnels, mais des signes abstraits, perforés ou émaillés. Plantés les uns à la suite des autres, ces six panneaux se transformeront en une succession de cibles, apportant une confusion sur la réelle fonction de l’ensemble et un trait ironique à l’omniprésence dans nos villes de la signalétique et de son cortège d’interdits. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Emmett Williams
Multiples

Sérigraphies (1978-1979)
Du 18 septembre au 28 octobre 1989
Emmett Williams, <em srcset=
La Dernière Pomme frite et autres poèmes des fifties et sixties, 1989″ width= »1000″ height= »793″> Emmett Williams, La Dernière Pomme frite et autres poèmes des fifties et sixties, 1989

Présentation de l’édition et sérigraphies : Shakespeare’s xxxth, suite de dix sérigraphies, 1979 ; A Journey, suite de dix sérigraphies, 1979 ; Eros, suite de cinq sérigraphies, 1979 ; Incidental Music for Yo-Yo Ma, suite de dix sérigraphies, 1979 ; Graphic Portraits, suite de treize sérigraphies, 1978. Du 18 septembre au 28 octobre 1989 (vernissage le 16 septembre 1989). Le 15 septembre 1989 en soirée, à l’UGDO (aujourd’hui l’Usine) : performance de Emmett Williams dans le cadre du Festival de Poésie sonore, La Bâtie 1989. Le 5 octobre 1989 en soirée : concert de István Matuz, flûtiste : Voices de László Sáry, pièce pour flûte seule et bande magnétique, dans le cadre du Festival Extasis.

Emmett Williams
La Dernière Pomme frite et autres poèmes des fifties et sixties

Livre-objet en trois volets cartonnés pliables, imprimé recto verso, offset, noir/blanc et couleurs, 66 x 50,5 cm ouvert, 22 x 50,5 cm plié, comprenant un jeu de langage avec 4 petites boîtes collées sur les 4 angles du volet intérieur gauche remplies de fiches imprimées, réparties en deux groupes (les mots, Sounds, et les images, Projections), un texte de Robert Filliou (« 5000 New Ways in French », Paris, octobre 1963), les règles du jeu en anglais ainsi que 12 planches dont 11 poèmes sonores et visuels avec l’achevé d’imprimé, 66 x 20,5 cm, offset, noir/blanc et couleurs, sur papier Flora 200 gm2, 1000 exemplaires numérotés de 1 à 1000 et 100 H.C. numérotés de I à C, signés, imprimés par l’imprimerie du Cachot, Genève, montage par l’Atelier de Reliure de Champ-Dollon, Genève, copyright Emmett Williams, Jean-Marie Antenen & Centre genevois de gravure contemporaine. Centre genevois de gravure contemporaine, 1989.
Édition 1989 offerte aux membres de l’association du Centre genevois de gravure contemporaine.

Henri Michaux
Encres, gouaches, aquarelles, lavis

Exposition du 1er juin au 15 juillet 1989
Vernissage le 31 mai 1989

Pendant l’exposition: présentation au Centre du film Images du monde visionnaire d’Henri Michaux, réalisé par Eric Duvivier (1963).
Le 14 juin 1989 en soirée: Concert du Nouveau Quatuor de Genève, 5e Quatuor de Giacinto Scelsi dédié à Henri Michaux et les œuvres de H. Villa Lobos et Anton Webern

Aujourd’hui, il nous semble primordial de rendre compte par des textes de cette volonté de produire et d’expérimenter qui fut celle de Michaux, avec toujours la même honnêteté face au signe en mouvement et au signe abstrait, au même titre que ses points de vue cinématographiques, donnés à voir, dans leur profusion, comme un livre d’images. Michaux ne déclare-t-il pas : « C’est le cinéma que j’apprécie le plus dans la peinture » ? Mais évoquer Michaux en tant que peintre est indissociable de son rapport à l’écriture, tous les articles du présent ouvrage en témoignent. Nous souhaitons que ce catalogue puisse apporter quelques éléments de réponse à la question toujours ouverte de la relation entre peinture et écriture chez Henri Michaux…(Anne Patry et Paul Viaccoz, tiré de l’introduction du catalogue Henri Michaux, 1899-1984)

Henri Michaux, catalogue: Introduction d’Anne Patry et Paul Viaccoz, textes de Jean Starobinski, Alfred Pacquement, Alain Jouffroy, René Micha, Raymond Bellour et biographie de Geneviève Bonnefoi, cinquante-deux pages, 32 x 24 cm, offset sur papier Biber 65 mat 150 gm2, seize ill. noir/blanc et deux ill. couleurs, sept-cent exemplaires, imprimés par Victor Chevalier Imprimerie Genevoise SA, édités par le Centre, Genève, 1989

 

 

Andreas Gursky
Photographies

Exposition du 6 avril au 20 mai 1989
Vernissage le 5 avril 1989
Andreas Gursky, <em srcset=
Photographies, 1989″ width= »1200″ height= »987″> Andreas Gursky, Photographies, 1989

Photographies de 1984 à 1989.

Les paysages de Andreas Gursky sont des terrains de football, des piscines, des montagnes, des lacs artificiels, des aires de jeu, des zones intermédiaires entre ville et campagne, des lieux de promenade dominicale. L’homme est au centre de ces photographies, même si le paysage est omniprésent. […] Les cadrages, très ouverts, déterminent des visions presque panoramiques où chaque silhouette semble réduite à la taille d’un insecte perdu dans l’immensité. Les détails sont traités avec une très grande précision – le dernier plan est toujours aussi net que le premier – et avec une intensité qui rend tout équivalent. Cette qualité accentue l’impression de vide, renforce la sensation de distance qui sépare le photographe du paysage et isole les figures. La lumière, portée sur toute la surface, produit une clarté froide et presque insoutenable qui met encore plus le sujet humain à distance, dominé par cette brillance implacable. Les couleurs, souvent claires, sont travaillées plutôt dans les verts et jaunes, les rouges sont isolés et plus violents. Les ciels virent au blanc, dématérialisant et idéalisant ces grandes vues. Une contradiction s’élève entre l’hédonisme de ces lieux de sport, de plaisirs, découverts au travers de cette légèreté lumineuse et colorée et cette implacable réalité matérialisée par une technique glacée. Cette contradiction s’étend au médium photographique dont l’essence instantanée prend incidemment des effets de pose, parfois très appuyés. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Stéphane Brunner

Exposition du 25 février au 2 avril 1989
Vernissage le 25 février 1989

Présentation de la série complète des 35 estampes grand format éditées par le Centre et exposées en 1988 (Stéphane Brunner, Gravures, du 17 mars au 23 avril 1988) et de peintures, Musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds.

Après plusieurs mois de recherche autour des différentes possibilités de l’eau-forte, Stéphane Brunner utilise finalement des mélanges d’encre typographique noire et remplace les effets de l’aquatinte par un sablage industriel de la plaque. Stéphane Brunner part alors d’un module géométrique déterminé, qu’il recompose à chaque tirage, pour obtenir une série de 35 estampes uniques – chaque estampe comprenant plusieurs impressions de surfaces noires de qualités différentes. Comparable à ses encres de Chine, ce lent travail de couches superposées qui évolue subtilement d’un tirage à l’autre joue donc sur l’ambiguïté des conditions et des modalités qu’une pratique doit remplir pour répondre à sa définition. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)

Mori Shigeru
Estampes

Exposition du 18 novembre 1988 au 14 janvier 1989
Vernissage le 17 novembre 1988

"Mori

Le Centre genevois de gravure contemporaine, en 1985, avait exposé plusieurs travaux de jeunes artistes genevois, issus de l’École supérieure des arts visuels de Genève. Sans être à la chasse aux jeunes talents, le Centre aimerait montrer que la gravure est encore aujourd’hui un terrain d’investigation pour de nouvelles préoccupations formelles ou conceptuelles. Mori Shigeru, né au Japon en 1952, élève de l’atelier de gravure de l’École supérieure des arts visuels de Genève depuis 1985, travaille avec une technique traditionnelle, particulièrement spectaculaire – la manière noire à l’aquatinte – qu’il utilise dans une perspective « moderne » avec des rapports de formes abstraites et minimales. (Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse)