Caroline Schattling Villeval No, no no healthy trust , 2023
Caroline Schattling Villeval, No, no no healthy trust, 2023, une boîte contenant une épingle à nourrice qui réunit un objet en verre de Murano et deux ou trois chaînes en laiton plaqué argent, emballés dans un papier de soie, dimensions variables, impression noire sur une boîte blanche, 9.2 x 9.2 x 5 cm. Sur le dessous de la boîte est imprimé un QR-code permettant de visionner la vidéo d’animation, No, no no healthy trust, couleur, 2’, 2023. Édition de 100 exemplaires dont 3 e.a. et 2 H.C., numérotés, datés et signés. Assistanat édition : Ilana Winderickx ; modélisation vidéo : Sara Bissen et Caroline Schattling Villeval ; graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Édition du Centre d’édition contemporaine, 2023.
Edition offerte aux membres de l’association pour l’année 2023.
CHF 150.-
Caroline Schattling Villeval, No, no no healthy trust, couleur, 2’15’’, éd. du CEC, 2023
Dans la vidéo No, no no healthy trust, il est toujours question du corps individuel et biologique. La thématique du pouvoir y est abordée à travers le sujet du bien-être. Chez Caroline Schattling Villeval, l’intérêt pour le care s’est manifesté par la découverte des mouvements féministes du self-help des années 1970, initiés en réponse à la domination masculine du système de santé, aussi bien que par des pratiques artistiques contemporaines autour de l’exploration de ces mêmes mouvements. En Europe, le Feminist Health Care Research Group, formé en 2015, à Berlin, par Julia Bonn, Alice Münch et Inga Zimprich, s’est inspiré du West German Health Movement pour créer des espaces de recherches collectifs autour de l’organisation d’expositions, de workshops ou la rédaction des zines, dans l’idée de penser et construire un système de santé radical. L’éducation des individus s’articule autour, notamment, de pratiques DIY dans un contexte communautaire à travers un processus d’empowerment, en vue de proposer une alternative collective au système de santé dominant.
Dans la vidéo No, no no healthy trust, une petite plante verte s’agite dans une transe saccadée. Est-ce le résultat de la consommation de drogues dans un univers festif ou celle de compléments alimentaires pour booster son énergie au quotidien ? Qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, le spectre de l’économie néolibérale semble planer. Les personnages de Caroline Schattling Villeval sont souvent décalés, submergés par un monde qui déborde de possibilités pour aller bien, toujours mieux. Iels sont en quête perpétuelle du bien-être, s’interrogent sur le bonheur. Le bonheur, formulé en 1998 par Martin Seligman, co-fondateur de la psychologie positive aux côtés de Mihaly Csikszentmihalyi, suivant une logique hyperindividualiste : être heureux.se.x dépendrait de notre volonté à entreprendre des actions importantes afin de construire un état de béatitude durable. Une aubaine pour le capitalisme ! Portée par le slogan good vibes only, l’industrie du wellness prend son essor au début des années 2000 : le bonheur s’achète. Yoga, pilate, régimes, cures detox, miracle morning, soins de beauté, méditation, développement personnel, retraites spirituelles : autant de pratiques qui garantissent une meilleure vie, qui évoluent au rythme de l’offre et de la demande, qui norment les corps et les esprits, tout en les détachant de l’engagement collectif. La santé ne se limite plus à lutter contre les maladies, mais à être plus performant.x.es, à s’auto-optimiser, à compenser d’hypothétiques carences. Pour son propre intérêt ?