Giulia Essyad
Giulia Essyad, Unspeakable (i’m ready), 2023-2024, 5 fac-similés de photographies au collodion humide, impression sur plexiglas, pelliculage, 12 x 10 cm, chaque fac-similé étant emballé séparément dans une boîte thermoformée, 16 x 12,2 cm, les 5 fac-similés de chaque exemplaire de l’édition reliés par un élastique, remerciements à Krishanu Chatterjee et Kanike Studio, Bengaluru, 13 ex., dont 2 H.C. et 3 e.a., étiquetés et numérotés, édition Centre d’édition contemporaine, 2024.
Giulia Essyad
INNARDS
Du 27 septembre au 25 octobre 2024
Vernissage, jeudi 26 septembre 2024, de 18h à 20h
Présentation de l’exposition par l’artiste, jeudi 24 octobre 2024, 18h30
say you love bitch, CEC, 2024 © Sandra Pointet
Unspeakable (free at last), CEC, 2024 © Sandra Pointet
without you i’m nothing, CEC, 2024 © Sandra Pointet
temple-piss19.psd, CEC, 2024 © Sandra Pointet
Giulia Essyad transforme son corps en un outil d’exploration et un espace de projection qu’elle immerge dans des univers fantastiques et cinématographiques, entre légendes médiévales, pop culture et esthétique cyborg. Ce corps technologique, composite et hybride, lui permet d’échapper à la classification binaire de genre. En revendiquant ultra-sensualité et glamour, en surdéterminant les codes de l’extrême féminité, Essyad invite également à une déconstruction critique de la représentation de soi et du corps contemporain. Celui-ci devient un vecteur iconique militant, libéré des tabous, des canons, des stéréotypes esthétiques, une manière de s’affranchir des tendances essentialistes et naturalistes, et des dualismes simplistes du type nature/culture, homme/femme, humains/animaux…
Dans un syncrétisme très libre, l’artiste convoque des notions qui vont de l’animisme au polythéisme, en passant par la fantasy. Elle s’inspire aussi de phénomènes naturels aussi bien que surnaturels, de mythes comme de croyances plus traditionnelles et anciennes, dans un champ élargi et multiculturel. Dans cet univers multiforme, à la fois digital et archaïque, l’artiste crée des avatars d’elle-même, métamorphosés en support marketing, dignes des publicités les plus surproduites. Ces avatars oscillent entre une animalité amusée, revendiquée, et une sophistication qui font d’Ann Lee ou de Betty Boop des sœurs, numériques ou hollywoodiennes. Nymphes antiques ou ondines modernes, poupées transformées en guerrières, leur corps est libéré des codes de la beauté classique et des normes imposées.
Giulia Essyad n’en est pas à sa première collaboration avec le Centre d’édition contemporaine. En 2015 et 2016, elle y proposait deux lectures à l’occasion de la présentation de l’édition sonore collective Artists’ Voices (2016) : celle d’un poème, Poetry Reading December 2016, et celle d’un texte, Prophecy Podcast 1. En 2022, le Centre d’édition publiait Blueberry Studies. Before Publication 8 qui fait partie de la collection Before publication liée au catalogue L’Effet papillon, 2008-2025, ainsi qu’un imprimé, temple-piss19.psd, 2020, édition offerte aux membres de l’association du Centre pour l’année 2022.
Giulia Essyad présente aujourd’hui un nouveau corpus d’œuvres spécialement produites pour l’exposition Innards, ainsi qu’une nouvelle édition Unspeakable (i’m ready), 2023-2024. Celle-ci se compose de reproductions photographiques d’une série de nus réalisés dans le cadre d’une résidence Pro Helvetia effectuée en 2022 à Bengaluru, en Inde. Unspeakable (i’m ready) comprend cinq photographies de l’artiste expérimentant sur elle-même la technique du bondage japonais, le shibari. Cette pratique sexuelle s’est popularisée au Japon au cours des années 1950, avant de devenir peu à peu un « art » réalisé par des maîtres, dont les techniques se sont exportées et popularisées en Occident. Giulia Essyad les réinterprète de manière plus personnelle et empirique, comme elle a pu le faire dans le cadre de la performance Rosabel… Believe (Perrrformat, Zurich, 2022).
D’un point de vue technique, ces photographies de Unspeakable (i’m ready) sont des reproductions en noir et blanc d’images produites grâce à la méthode du collodion humide – une technique photographique remontant aux années 1850, rendue célèbre, notamment, par le photographe Eadweard Muybridge, précurseur de la chronophotographie –, au format carte postale, sur de fines plaques de plexiglas. Elles ont été reproduites à 65 exemplaires, emballées individuellement dans des boites en plastique transparent contre-formées, conditionnées comme des produits informatiques, avant d’être réunies à l’aide d’un simple élastique par groupe de cinq photographies.
Unspeakable (i’m ready), tel un pack de nudes proposés à la vente, est présentée dans un display s’inspirant des dispositifs utilisés dans les magasins d’électronique ou de téléphonie mobile – une référence qui vaut pour l’espace d’exposition lui-même… Ainsi, au centre de la salle, plusieurs téléphones sont disposés sur une table ; en réalité, de petites lightboxes bricolées : des objets DIY composés de colle chaude et de coques de protections récupérées, qui reproduisent de manière rudimentaire des smartphones. Essyad imite ces outils de communication indispensables à notre quotidien dans un fait-main volontairement vite fait, mal fait, non sans un plaisir parfaitement jubilatoire. Le boitier des smartphones se transforme en support exclusif de ses autoportraits, de ses mises en scène d’elle-même et de son personnage : autant d’écrins low-tech pour un corps à la fois déconstruit et augmenté, désinhibé, futuriste et cyborg. Pour Essyad, les outils informatiques (téléphones, câbles USB), comme les terminologies (mémoire vive, disques durs externes) sont autant de métaphores du corps humain, de son système veineux, nerveux, de sa mémoire, de son cerveau et de ses entrailles (INNARDS).
L’artiste elle-même, figure centrale d’un travail provocateur et décomplexé, s’oppose aux dictats d’un physique parfait, en exposant la nudité d’un corps qui outrepasse les normes imposées par la société contemporaine, les réseaux sociaux et des standards totalement hors de portée. Elle détourne à son profit les outils de l’ultra-communication, avec humour, en les modifiant de manière volontairement bâclée. Elle s’en moque, essaye de les détruire de l’intérieur, consciente qu’il est presque impossible de s’en affranchir complètement. Son personnage surexposé et hypersexualisé revendique un droit à la différence et à l’autodétermination, comme un moyen d’être totalement soi-même à travers une théâtralité joyeuse et exubérante, faisant face à un univers qui se veut totalement transparent mais qui produit, paradoxalement, par un effet double bind, de la coercition, du contrôle et de l’intolérance.
Née en 1992 à Lausanne, Giulia Essyad est une artiste suisse qui vit et travaille à Genève. Son travail a été exposé dans divers espaces en Suisse ainsi qu’à l’étranger, lors d’expositions personnelles : INNARDS, CEC, Genève (2024); Tunnel Vision III, Tunnel Tunnel, Cinema Bellevaux, Lausanne (2023); Chocolate Factory, Cherish, Genève (2020); Blue Period, Lokal Int, Bienne (2020); A Selene Blues, Fri Art Kunsthalle, Fribourg (2020); Herstory, Tunnel Tunnel, Lausanne (2016); Faces of the Goddess, Quark, Genève (2016); Immortality, Forde, Genève (2015); Hunter, MJ Gallery, Genève (2014). Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives : Bourses de la Ville de Genève 2024, Centre d’art contemporain, Genève (2024); Of Bodies in Digital Life, Kunsthaus, Langenthal (2024); Swiss Media Art – Pax Art Awards, HeK, Bâle (2024); Swiss Art Awards, BAK, Bâle (2023); Jane of All Trades, Schmorévaz, Paris (2023) ; A performer’s misfits, Oxyd, Winterthour (2023); Ja, wir kopieren, Kunstmuseum Solothurn, Soleure (2023); Prix Mobilière, Art Geneva, Genève (2023); Claustrophobia Alpina, curated by Varun Kumar, Forde, Genève (2022) ; Unbetrauerbar, For, Bâle (2022); Biennale de l’Image en Mouvement, CAC, Genève (2021); Octobre Numérique: Faire Monde, pays d’Arles (2021); Fotoromanza, Le Commun, Genève (2021); Contrology, Kunsthaus Riehen, Bâle (2021).
L’exposition de Giulia Essyad est réalisée avec le soutien de la Fondation Erna und Curt Burgauer, de la Fondation Dr. Georg und Josi Guggenheim et d’Inarema.
Denis Savary
Blood on the Dining-Room Floor
Denis Savary, Blood on the Dining-Room Floor, vidéo, son, 8’53”, boucle, 2024
Blood on the Dining-Room Floor emprunte son titre au premier roman policier de Gertrude Stein, rédigé après le succès de L’Autobiographie d’Alice B. Toklas. Stein entreprend l’écriture du roman alors qu’elle séjourne dans une maison de campagne, à Bilignin, dans l’Ain, avec sa compagne Alice, en s’inspirant des faits divers et des intrigues de la vie de ce petit hameau. Avec cette vidéo, Savary revient sur une période spécifique de son travail, celle des vidéos produites au début des années 2000 qui, pour la plupart, étaient filmées depuis ou dans l’environnement immédiat de sa maison familiale. Réalisées en miniDV, un mode de production révolu, ces vidéos représentent une époque où la maison servait d’atelier et de base d’observation du monde. Curieusement, parmi les maisons miniatures de la série Villa, celle choisie pour Blood on the Dining-Room Floor ressemble à la maison dans laquelle a grandi l’artiste.
La vidéo est accompagnée d’une pièce sonore éponyme, le résultat d’une commande faite aux artistes compositrices Maria Esteves et Mathilde Hansen. Le son et l’image sont fusionnés, mais semblent a priori en décalage, comme une danse off the beat. Ce n’est que progressivement que le mouvement ralenti de la maison révèle la complexité d’un son House, multipiste, d’où émerge une voix qui scande des extraits du roman de Gertrude Stein. La vidéo dissimule un jeu de mots, entre le style musical, la House, et le sujet central du film, la maison d’enfance de l’artiste. Entrainée dans un mouvement de rotation, la Villa de la vidéo Blood on the Dining-Room Floor rappelle les boules à facettes des dancefloors qui projettent des rayons lumineux et colorés.
Denis Savary (1981) vit et travaille à Genève. Son travail a été présenté à l’occasion de nombreuses expositions personnelles, comme récemment : Josy’s Club, avec Pierre-Olivier Arnaud, Synagogue de Delme, Delme (2023) ; Octogone, avec Chloé Delarue, Mayday, Bâle (2023) ; Flower of Fog, GNYP Gallery, Berlin (2022) ; Ithaca, Galerie Maria Bernheim, Zurich (2021) ; Ambarabà Cicci Cocco, avec Alfredo Aceto, Stiftung Kunst Halle Sankt Gallen, Saint Gall (2021) ; Ventimiglia, Galerie Maria Bernheim, Londres (2021) ; Phantom, Lemme, Sion (2021). Parmi ses nombreuses expositions collectives récentes, citons : Temps de Mars, Musée des Beaux-Arts, La Chaux-de-Fonds (2024) ; The Big Chill, Galerie Maria Bernheim, Londres (2023) ; Mirage, MCBA, Lausanne (2023) ; Deep Deep Down, MUDAM Luxembourg, Luxembourg (2023) ; The Puppet Show, Centre d’art contemporaine, Genève (2022) ; Inventaire, Mamco, Genève (2021) ; Ballard in Albisola, Casa Jorn House, Albisola (2021) ; La Suite – Regards sur les artistes des collections des Frac, Institut d’art contemporain, Villeurbanne (2021) ; Body Double, Galerie Maria Bernheim, Londres (2021). En 2024, le travail de Denis Savary fera l’objet de plusieurs expositions personnelles et collectives : Fonderia Artistica Battaglia, Milan ; Denis Savary, Galerie Maria Bernheim, Londres ; Roma, Roma, Roma, Rolex Learning Center, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. En 2025, il sera exposé au KBCB Kunsthaus Biel Centre d’art, Bienne.
Ce projet bénéficie du soutien de l’Office fédéral de la culture et de la République et canton de Genève, de la Fondation Leenaards et la Fondation Ernst und Olga Gubler-Hablützel.
Denis Savary
Campfire
Campfire, éd. du CEC, 2024 © Sandra Pointet
Campfire, éd. du CEC, 2024 © Sandra Pointet
Campfire, éd. du CEC, 2024 © Sandra Pointet
Campfire, éd. du CEC, 2024 © Sandra Pointet
Campfire, éd. du CEC, 2024 © Sandra Pointet
Campfire, éd. du CEC, 2024 © Sandra Pointet
Campfire, éd. du CEC, 2024 © Sandra Pointet
Denis Savary, Campfire, 7 objets, verre, particules de bois, couleur, dimensions variables, deux objets réservés comme 1 e.a. et 1 H.C., certificat d’authenticité numéroté, daté et signé par l’artiste, édition du CEC, 2024.
CHF 8’000.-
Mini VOLUMES 2024 – Summer Edition
Samedi 8 juin 2024, de 12h à 20h
Durant le Zurich Art Weekend
Rampe du Löwenbräukunst
Limmatstrasse 268
8005 Zurich
volumeszurich.ch
Le CEC participe à mini VOLUMES 2024 – Summer Edition
Avec des éditions, des livres d’artistes et des multiples de Marie Angeletti, John Armleder, Artists’ Voices, Paul Bernard, Laurence Bonvin, Harry Burke, Yann Chateigné Tytelman, Liz Craft, Guillaume Dénervaud, Anne Dressen/Nick Mauss, Giulia Essyad, Mathis Gasser, David Hominal, Dorothy Iannone, Victor Man, Paul Paillet, Caroline Schattling Villeval, Susan Te Kahurangi King, Paul Viaccoz
Denis Savary
Quiet Clubbing
Du 17 mai au 23 août 2024
Vernissage, jeudi 16 mai 2024, de 18h à 21h (Nuit des Bains)
Nocturne d’été des Bains, mercredi 10 juillet 2024, de 18h à 21h
Présentation de l’exposition par l’artiste, 18h30
Quiet Clubbing, CEC, 2024 © Sandra Pointet
Quiet Clubbing, CEC, 2024 © Sandra Pointet
Quiet Clubbing, CEC, 2024 © Sandra Pointet
Chacune des œuvres de Denis Savary est le fruit de recherches approfondies sur des champs aussi variés que l’histoire, l’histoire de l’art, la littérature, la musique, le folklore et parfois même la science. Il en résulte des pièces aux références croisées, dont l’hybridation se joue également au niveau technique. Savary aime en effet collaborer avec des artisan.e.s issu.e.s de différents corps de métiers (verre, menuiserie, céramique, tapisserie, etc.), l’occasion pour lui d’explorer des savoir-faire et d’expérimenter des techniques. De prime abord éclaté, son travail produit un monde foisonnant et hétéroclite, parcouru d’objets eux-mêmes chargés de mythologies, patchwork de souvenirs personnels et de références constamment transformées ou réinterprétées.
C’est dans ce foisonnement et les phases d’exploration ludiques qui le préparent que se situe, a priori, le travail de Savary : il s’agit de mettre l’accent sur la fabrication des objets avant que ceux-ci ne se transforment en œuvres d’art. Le processus est donc fondamental, comme un système de recherche, à la fois empirique et expérimental, un mouvement sans fin de la pensée, toute proposition risquant toujours, même au moment de l’accrochage, d’être retravaillée, recombinée et modifiée. Savary fait partie des artistes qui favorisent le continuum au définitif, une manière d’échapper à la finitude de l’œuvre, de rester curieux et réceptif à de nouveaux récits.
Le titre même de son exposition, Quiet Clubbing, sert de fil rouge à plusieurs éditions qui se rejoignent dans une atmosphère nocturne et festive, traversée de jets de lumières, de jeux de transparence et de mouvements dansants : un ensemble d’objets en verre, une vidéo et une série d’affiches. Les objets de Savary, transformés et décalés, chargés de références et modifiés par des manipulations techniques poussées aux limites de la faisabilité, sont le produit du plaisir sensuel du savoir-faire et de la manipulation de la matière. Savary n’inventerait-il pas des objets ultra-pop, sortes de jouets géants, irréels, qui construisent, d’une exposition à l’autre, un théâtre des étrangetés ?
Pour l’édition du Centre d’édition contemporaine, Campfire, Savary a convoqué l’image du feu de bois. Cette édition forme une série de sept objets en verre produits par l’atelier du maître verrier Vincent Breed, à Brussieu, dans le Lyonnais, avec qui Savary collabore depuis 2013. Le choix du feu de camp permet d’évoquer une des origines du verre. Selon Pline l’Ancien, le premier verre serait né par accident, environ 2000 ans av. J. C., de l’inventivité de marchands de nitre (carbonate de sodium) phéniciens qui allumaient un feu sur une plage. La chaleur des flammes entrant en contact avec le nitre et la silice contenue dans le sable aurait causé une réaction chimique et permis la formation du verre.
L’idée de ce projet remonte à 2021, alors que l’artiste entamait une session de travail expérimental autour du verre. Une des collaborations menées par Denis Savary et le maître verrier consistait à couvrir de verre en fusion différents objets en bois, puis d’en récupérer le moulage. C’est en suivant ce même procédé que Savary a conçu son édition. Les sept formes uniques ont été réalisées comme un challenge technique : reproduire en verre un feu de camp fait d’éléments de bois. Il s’agissait de recouvrir ce matériau hautement inflammable de verre en fusion afin d’en obtenir une empreinte : détruire et créer par le feu, faire émerger de cette matière incandescente une silhouette en verre, transparente, liquide, un fantôme qui contiendrait les traces, l’âme du bois et du feu – une prouesse qui évoque l’alchimie… l’artiste comme alchimiste. Ces objets de verre, d’allure aquatique, produisent des effets de diffractions lumineuses qui répondent à une série d’images installées en panorama : aurores boréales vues d’une plage enneigée, entre ciel et mer, entre l’ombre de la nuit du Grand Nord et les vagues de lumière spectrale et iridescente de l’aurore.
Ce passage à la lumière s’inverse dans une nouvelle vidéo, produite spécialement pour cette exposition, Blood on the Dining-Room Floor, réalisée avec l’assistance de Geoffrey Cottenceau pour la photographie et de Nicolas Ponce pour le montage. Les premières secondes laissent croire à une vidéo d’animation 3D rappelant les mouvements lents et légèrement saccadés des écrans de veille d’ordinateurs obsolètes. Puis, petit à petit, on entre dans l’image comme dans une salle obscure où l’œil peine à se repérer, à discerner les formes et les objets. Des éléments d’architectures apparaissent progressivement à la lumière des spotlights d’une discothèque, mais rapidement on comprend que cet espace n’est qu’illusion. En effet, l’unique objet de la vidéo est l’une des trois maisons miniatures que Denis Savary a présenté à la galerie Bernheim, à Zurich, en 2021 (Ithaca). Devenue surface de projection, elle accueille sur ses murs une autre vidéo, Le Must, que Savary a réalisée en 2004 et qui décrit, en image fixe, un light show à l’intérieur d’une boîte de nuit. Il s’agissait du motif central de son exposition personnelle Baltiques, en 2012, à la Kunsthalle de Berne. Cette mise en abyme dissimule en réalité un jeu volontaire d’inversion, de mouvements et de passages, de l’intérieur vers l’extérieur (inside out), sorte d’interpénétration des espaces privés et publics.
Blood on the Dining-Room Floor emprunte son titre au premier roman policier de Gertrude Stein, rédigé après le succès de L’Autobiographie d’Alice B. Toklas. Stein entreprend l’écriture du roman alors qu’elle séjourne dans une maison de campagne, à Bilignin, dans l’Ain, avec sa compagne Alice, en s’inspirant des faits divers et des intrigues de la vie de ce petit hameau. Avec cette vidéo, Savary revient sur une période spécifique de son travail, celle des vidéos produites au début des années 2000 qui, pour la plupart, étaient filmées depuis ou dans l’environnement immédiat de sa maison familiale. Réalisées en miniDV, un mode de production révolu, ces vidéos représentent une époque où la maison servait d’atelier et de base d’observation du monde. Curieusement, parmi les maisons miniatures de la série Villa, celle choisie pour Blood on the Dining-Room Floor ressemble à la maison dans laquelle a grandi l’artiste.
Dans sa version réalisée pour le site du CEC, la vidéo est accompagnée d’une pièce sonore éponyme, le résultat d’une commande faite aux artistes compositrices Maria Esteves et Mathilde Hansen. Le son et l’image sont fusionnés, mais semblent a priori en décalage, comme une danse off the beat. Ce n’est que progressivement que le mouvement ralenti de la maison révèle la complexité d’un son House, multipiste, d’où émerge une voix qui scande des extraits du roman de Gertrude Stein. La vidéo dissimule un jeu de mots, entre le style musical, la House, et le sujet central du film, la maison d’enfance de l’artiste. Entrainée dans un mouvement de rotation, la Villa de la vidéo Blood on the Dining-Room Floor rappelle les boules à facettes des dancefloors qui projettent des rayons lumineux et colorés : un light show, comme pendant festif aux aurores boréales des affiches de Quiet Clubbing ou aux reflets mystérieux du verre de l’édition Campfire.
Denis Savary (1981) vit et travaille à Genève. Son travail a été présenté à l’occasion de nombreuses expositions personnelles, comme récemment : Josy’s Club, avec Pierre-Olivier Arnaud, Synagogue de Delme, Delme (2023) ; Octogone, avec Chloé Delarue, Mayday, Bâle (2023) ; Flower of Fog, GNYP Gallery, Berlin (2022) ; Ithaca, Galerie Maria Bernheim, Zurich (2021) ; Ambarabà Cicci Cocco, avec Alfredo Aceto, Stiftung Kunst Halle Sankt Gallen, Saint Gall (2021) ; Ventimiglia, Galerie Maria Bernheim, Londres (2021) ; Phantom, Lemme, Sion (2021). Parmi ses nombreuses expositions collectives récentes, citons : Temps de Mars, Musée des Beaux-Arts, La Chaux-de-Fonds (2024) ; The Big Chill, Galerie Maria Bernheim, Londres (2023) ; Mirage, MCBA, Lausanne (2023) ; Deep Deep Down, MUDAM Luxembourg, Luxembourg (2023) ; The Puppet Show, Centre d’art contemporaine, Genève (2022) ; Inventaire, Mamco, Genève (2021) ; Ballard in Albisola, Casa Jorn House, Albisola (2021) ; La Suite – Regards sur les artistes des collections des Frac, Institut d’art contemporain, Villeurbanne (2021) ; Body Double, Galerie Maria Bernheim, Londres (2021). En 2024, le travail de Denis Savary fera l’objet de plusieurs expositions personnelles et collectives : Fonderia Artistica Battaglia, Milan ; Denis Savary, Galerie Maria Bernheim, Londres ; Roma, Roma, Roma, Rolex Learning Center, Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. En 2025, il sera exposé au KBCB Kunsthaus Biel Centre d’art, Bienne.
Zsuzsanna Szabo, chargée de production, suit les projets de transformation numérique pour le CEC (2021-2024).
L’exposition de Denis Savary est réalisée avec le soutien de la Fondation Ernst und Olga Gubler-Hablützel, de la Fondation Leenaards et de l’Office fédérale de la culture, de la République et canton de Genève.
John Armleder
ENCORE TROP
ENCORE TROP, éd. du CEC, 2024 © Sandra Pointet
John Armleder, ENCORE TROP, multiple, peigne gravé en acier inoxydable, 21 x 2.9 x 0.1 cm, glissé dans un étui avec cuvette et ruban, gris/noir, 24 x 6 x 1.5 cm, 10 ex. dont 1 ex. réservé à John Armleder et 1 ex. au Centre d’édition contemporaine, numérotés et signés sur une carte servant de colophon, imprimée à chaud (métallisé argenté), édition Centre d’édition contemporaine, 2024.
CHF 2’000.- (le multiple)
John Armleder
Lézards Sauvages III &
Lézards Sauvages IV
Lézards Sauvages III, (1979) 2024, et,
Lézards Sauvages IV, (1979) 2024, éd. du CEC, 2024 © Sandra Pointet
John Armleder, Lézards Sauvages III (1979) 2024, sérigraphie, une couleur (or) sur 6 feuilles de papier (jaune ou rose, impression offset, 42 x 20 cm), tirées de la réserve d’imprimés non utilisés de l’édition Lézards Sauvages IIa/ « égouttés » (leporello, édition Galerie Marika Malacorda, Genève, 1979), collées sur des feuilles de carton 300 g/m2, 85 x 65 cm, 20 ex., 3 e.a. et 2 H.C., titrés, numérotés, datés et signés, édition du Centre d’édition contemporaine, 2024.
CHF 3’000.- (la sérigraphie)
John Armleder, Lézards Sauvages IV (1979) 2024, sérigraphie, une couleur (argent) sur 6 feuilles de papier (jaune ou rose, impression offset, 42 x 20 cm), tirées de la réserve d’imprimés non utilisés de l’édition, Lézards Sauvages IIa/ « égouttés » (leporello, édition Galerie Marika Malacorda, Genève, 1979), collées sur des feuilles carton de 300 g/m2, 85 x 65 cm, 20 ex., 3 e.a. et 2 H.C., titrés, numérotés, datés et signés, édition du Centre d’édition contemporaine, 2024.
CHF 3’000.- (la sérigraphie)
John Armleder
ENCORE TROP
Du 15 mars au 3 mai 2024
Vernissage, jeudi 14 mars 2024, de 18h à 21h (Nuit des Bains)
ENCORE TROP, CEC, 2024 © Sandra Pointet
ENCORE TROP, CEC, 2024 © Sandra Pointet
ENCORE TROP, CEC, 2024 © Sandra Pointet
ENCORE TROP, CEC, 2024 © Sandra Pointet
Quelques monotypes, deux sérigraphies et un multiple
Afin d’essayer de percer les significations que cache le titre de cette exposition, Encore trop, quelques citations de John Armleder rencontrées dans le catalogue récent d’une autre exposition, collective, dont il a été le concepteur, It Never Ends. John M. Armleder & Guests, (Kanal – Centre Pompidou, Bruxelles, septembre 2020). Des titres de ces deux expositions, nous pouvons déduire une perception du temps et de l’espace qui se distancie du définitif. Armleder laisse les propositions, les circonstances et le contexte influencer ses choix : « Je travaille toujours en fonction de la logique de l’endroit et des personnes qui m’invitent […] »1 Nous retrouvons ici une philosophie très seventies, horizontale, de la délégation, où l’existence même de l’œuvre serait partagée entre tous, dans une interaction sans limites, ouverte, pour laquelle les modalités de production, les espaces d’exposition et finalement le spectateur font entièrement partie du processus de création. Et dans le même catalogue, cette phrase choisie comme titre d’une exposition au Museion de Bolzano en 2018 : « Plus ça change, plus c’est la même chose. »2
Un constat qui fait parfaitement écho aux circonstances de l’exposition Encore trop au Centre d’édition, plus de 30 ans après notre première collaboration, en 1992. À l’époque, nous avions édité une série de 21 gravures (eaux-fortes et monotypes) toutes uniques, proposant une déclinaison de plusieurs types d’impressions : surfaces monochromes résultant de l’encrage d’une plaque sablée industriellement, drippings d’acide qui, une fois imprimées, se transformaient en coulures colorées, ou plus simplement colifichets ou paillettes directement jetés sur la plaque avant d’être écrasés et pris dans le papier sous la pression du rouleau de la presse. Commentaire de l’époque (extrait du communiqué de presse de l’exposition) : « La gravure offre à John Armleder la liberté d’utiliser plusieurs fois les mêmes « motifs » sans n’avoir rien à faire – ou presque. À l’inverse de la pratique classique qui permet, grâce à une plaque, de reproduire la même gravure à plusieurs exemplaires, John Armleder part de quatre matrices traitées différemment afin d’obtenir un ensemble de gravures toutes dissemblables. Il peut ainsi choisir diverses combinaisons – superpositions, renversements, encrages de couleur. Aucun système n’est préétabli, les décisions se prennent en fonction des circonstances, des défauts et des réussites de chaque tirage. John Armleder retrouve cette liberté de choix où il peut osciller entre gravure et effets picturaux, entre abstraction libre et géométrie, entre nécessaire et relatif, entre style et non-style, entre autocritique et distanciation. »3
Oui, tout change et rien ne change. Les monotypes présentés aujourd’hui au Centre d’édition contemporaine rappellent ceux produits en 1992 : gravures uniques, déclinées en série, où tout est conservé, tel quel. Dans la série Shady Place for Sunny People (2024), trois grandes feuilles présentent des coulures et quatre grands papiers de protection, presque totalement blancs, gardent uniquement, sur les bords, les traces de couleurs résiduelles, en fait de simples débordements résultant de la pression d’un système de poids qui a permis le transfert sur le papier des encres projetées précédemment par l’artiste sur de grandes plaques de plexiglas. Ces taches, stylisées, devenues un motif récurrent dans l’œuvre d’Armleder, font aussi écho aux Splashes sérigraphiés pour cette nouvelle édition, en doré ou en argenté, sur deux jeux de feuilles, roses ou jaunes, marouflées sur un cartonnage, initialement produites pour une édition de 1979, un leporello intitulé Lézards sauvages IIa/ « égouttés », dont plusieurs exemplaires n’avaient pas été reliés. Sur chaque volet de ce dépliant était reproduit un peigne, entier ou cassé, trouvé dans les rues de Genève. Cette récolte avait été pour Armleder l’occasion d’une promenade désinvolte, la rencontre inopinée avec un objet déjà existant ; en bref, une performance, le temps d’un déplacement, et une forme toute faite, une grille, abstraite, conséquence du hasard, donnant lieu à la série.
Notre nouvelle édition garde le même titre, en poursuivant la numérotation commencée en 1979, Lézards sauvages III et IV, (1979) 2024. La récupération d’un matériel vieux de plus de 40 ans suggère un écrasement du temps, entre nostalgie et renouveau, un cycle de création, en continu, entre récupération et autocitation, qui échappe à la linéarité et à la finalité de la rétrospective, brouillant les pistes de la datation, de l’archivage et de la conservation, préférant « le point-virgule, la virgule au point. »4
Quant à la métaphore du peigne, au-delà du ready-made de Duchamp ou de la tresse iconique d’Armleder, portée de manière immuable et sans pause, elle pourrait nous rappeler la notion d’écart, entre les dents du peigne, entre les cheveux séparés, regroupés, mis en forme, comme la philosophie de l’écart et du pas de côté, chère au collectif d’artistes Ecart, fondé dans les années 1970, par Armleder et deux amis, Claude Rychner et Patrick Lucchini. On pourrait aussi imaginer le peigne comme un pinceau simplifié : l’un et l’autre « peignent »… Peindre, mais pas vraiment, peindre comme peigner, d’un geste distancé, ironique, loin de l’expression et du pathos, une forme de peinture mécanisée, misant sur l’aléatoire du dripping et la mécanique du transfert. Mais n’allons pas trop loin dans la recherche de métaphores, artistiques ou linguistiques, Armleder préférant pour sa part rester à distance du texte et de l’analyse : « Dans mon travail, je suis plutôt pour l’évacuation du texte et des contraintes de compréhension. »5
Pour Armleder, disons simplement qu’il y a un rapport d’équivalence puisque la récolte des peignes et les feuilles imprimées pour le leporello de 1979, non-utilisées et récupérées, forment aujourd’hui le fond de nos deux sérigraphies, Lézards Sauvages III et IV, (1979) 2024. À ces différentes étapes, Armleder en ajoute encore une : l’édition d’un multiple, un peigne gravé, Encore trop, comme un retour à l’objet réel car pour lui : « […] l’art n’est pas singulier, il ne sert absolument à rien, l’art est seulement inévitable. »6
Véronique Bacchetta, mars 2023
John Armleder est né à Genève en 1948, où il vit et travaille. Son travail a été présenté dans le cadre de nombreuses expositions personnelles, comme : On ne fait pas ça, Massimo de Carlo Milan (2024) ;Experiences, Kunsthalle Marcel Duchamp, Cully (2023), Pour la planète, Palais Galerie, Neuchâtel (2023), Yakety Yak, Mrac Occitanie, Sérignan (2023) ; Again, Just Again, Rockbound Art Museum, Shanghai (2021) ; « It never ends », Carte Blanche to John M Armleder, KANAL, Centre Pompidou, Bruxelles (2020) ; CA.CA., Schirn Kunsthalle, Frankfurt (2019) ; Spoons, moons and masks, Aspen Art Museum, Aspen (2019), Quicksand II, MAMCO, Genève (2019) ; 360°, MADRE – Museo d’Arte Contemporanea Donnaregina, Naples (2018) ; Plus ça change, plus c’est la même chose, Museion, Bolzano (2018) ; Stockage, Instituto Svizzero di Roma (2017) ; À Rebours, La Salle de Bains, Lyon (2017).
Son travail a également fait partie de nombreuses expositions collectives, notamment : Monotypes, Edition VFO, Kunsthalle Zürich, Zurich (2023) ; &, MAMCO, Genève (2022) ; Stop Painting, Fondazione Prada, Milan (2021) ; Ecart at Art Basel, MAMCO, Genève (2019) ; Medusa – Jewellery and Taboos, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris (2017).
En 2024, le travail de John Armleder fera l’objet de plusieurs expositions personnelles et collectives : On ne fait pas ça, Massimo de Carlo Gallery, Milan ; Never-Nevermore, Lovay Fine Arts, Genève ; Renverser la tâche, Galerie Catherine Issert, Saint-Paul-de-Vence ; Transparents, Musée Barbier-Müller, Genève ; Galerie Elisabeth and Klaus Thomas, Innsbruck.Il est représenté par plusieurs galeries, comme : Massimo de Carlo Gallery, David Kordansky Gallery, Almine Rech Gallery, Galerie Mehdi Chouakri.Ses œuvres font partie des collections permanentes de nombreux musées, dont le Centre Pompidou, Paris ; le Museum of Modern Art, New York ; le Long Museum, Shanghai ; le Getty Research Institute, Los Angeles ; le Kunstmuseum Basel ; la Fondation Museion – Musée d’art moderne et contemporain, Bolzano ; et le Moderna Museet, Stockholm.
1 Quatre entretiens avec John Armleder”, “It Never Ends”, It Never Ends, John M Armleder & Guests, éd. Yann Chateigné Tytelman, KANAL – Centre Pompidou et Lenz, Bruxelles, 2024, p. 192
2 Ibid., p. 193
3 Véronique Bacchetta, extrait du communiqué de presse de l’exposition de John Armleder au CGGC/CEC qui a eu lieu du 11 juin au 18 juillet 1992.
4 “Point, virgule, point-virgule”, It Never Ends, John M Armleder & Guests, éd. Yann Chateigné Tytelman, KANAL – Centre Pompidou et Lenz, Bruxelles, 2024, p. 201
5 op.cit. p. 192
6 Extrait d’une citation de John Armleder en exergue de la postface, Yves Goldstein, “It Never Ends (Postface)”, It Never Ends, John M Armleder & Guests, éd. Yann Chateigné Tytelman, KANAL – Centre Pompidou et Lenz, Bruxelles, 2024, p. 212.
Caroline Schattling Villeval
When a frog meets a dog
Caroline Schattling Villeval, When a frog meets a dog, vidéo d’animation, 5′, boucle, 2024
Au fond d’un lac quasi asséché, des grenouilles sont réunies autour d’une flaque d’eau. Leurs mouvements, au ralenti, presque imperceptibles, donnent vie à ce paysage désertique. Un chien entre dans le champ. Imposant, il déborde du cadre. Sa marche lance un mouvement panoramique.
Ainsi débute la vidéo de Caroline Schattling Villeval When a frog meets a dog, réalisée pour son exposition Carences et toute-puissance1. Cette nouvelle production s’inscrit dans la continuité de l’installation good boy (Hasch, Marseille, 2023) articulée autour du texte fictionnel Vie/Chienne, dans lequel est abordée la question de la domination en partant de l’interaction non consentie entre une personne et un chien à la langue baladeuse2. L’animal est à nouveau un des protagonistes de When a frog meets a dog, mais cette fois aux côtés de grenouilles.
Immense corps élancé au pelage doré, le chien animé par Caroline Schattling Villeval avance, menaçant. Il semble indifférent à tout, y compris aux amphibiens qui décident de se réunir pour stopper sa marche. Dressés en colonne, ils font masse devant cette manifestation de toute-puissance. Le contre-pouvoir, qui prend corps dans la force du groupe, est balayé d’un coup de patte. Il ne fait pas le poids. Échec cuisant : il pleut des grenouilles. Elles éclaboussent jusqu’à l’espace d’exposition, contaminent la salle. Le pouvoir absolu triomphe sur la force du collectif. Fin de l’histoire ? Dans When a frog meets a dog, les rapports de force s’exercent de manière sous-jacente à travers le processus technique. Un chien, des grenouilles, un bestiaire en modélisation 3D acheté en ligne comme on adopterait un animal : un acte de domination. Vient ensuite l’ordinateur. Loin de fonctionner de manière autonome, l’artiste tire les ficelles de ses pantins virtuels via un logiciel d’animation. Enfin, le chien, jamais entièrement visible, domine les grenouilles comme l’espace. Le chien, la première espèce animale domestiquée par l’Homme – son « meilleur ami » –, que Caroline Schattling Villeval a dressé pour entrer dans sa ronde. L’image tourne en boucle, mais qui mène la danse ? When a frog meets a dog estun tableau dans lequel les rapports de force se superposent en couches infinies.
1. Parallèlement à son exposition au Centre d’édition contemporaine, Caroline Schattling Villeval présente StéréoMimicry à la Salle Crosnier, Palais de l’Athénée, du 12 janvier au 10 février 2024.
2. Vie/Chienne a été rédigé par Caroline Schattling Villeval en 2023. Le texte est à paraitre dans [SWISS] Weird & Magic #1 aux éditions Clinamen.
Née en 1995 à Zürich, Caroline Schattling Villeval vit et travaille à Genève. Son travail a été exposé dans divers espaces en Suisse ainsi qu’à l’étranger dans le cadre d’expositions personnelles, comme : StéréoMimicry, Salle Crosnier, Genève (12.01–10.02.2024) ; good boy, Hasch, Marseille (2023) ; No firing, avec Paul Paillet, Espace 3353, Carouge (2021) ; Chiara Chiara Chiara, Zabriskie Point, Genève (2020) ; Being fucked, Lokal-int, Bienne (2020). Elle a également participé à plusieurs expositions collectives, notamment : Basel Social Club avec Joyfully waiting, Bâle (2023) ; MINIMIRACLES, Sonnenstube, Lugano (2023) ; Bourses déliées – Arts Visuels, Halle Nord, Genève (2022); Prix Kiefer Hablitzel, Art Basel, Bâle (2022) Esprit d’Escalier, avec Paul Paillet, Centre d’édition contemporaine, Genève (2022) ; Plaisirs Minuit, Forde dans le cadre du Fesse-tival, Genève (2022) ; Peeping through the looking glass, Set Space, Londres (2021) ; Fotoromanza, Le Commun, Genève (2021) ; Silicon Malley, Prilly (2020) ; Weaving home, Limbo Space, Genève (2020).
Ce projet bénéficie du soutien de la Ville de Genève, et de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.
P.A.G.E.S. 2024
Vendredi 2 février 2024, de 16h à 21h
Samedi 3 février 2024, de 12h à 19h
Dimanche 4 février 2024, de 12h à 17h
HEAD – Genève
Espace Hippomène
7 avenue de Châtelaine,
1203 Geneva, Switzerland
p-a-g-e-s.ch
Le CEC participe à P.A.G.E.S. 2024
Avec des publications et des éditions de Marie Angeletti, Artists’ Voices, Paul Bernard, Laurence Bonvin, Harry Burke, Yann Chateigné Tytelman, Liz Craft, Keren Cytter, Guillaume Dénervaud, Anne Dressen/Nick Mauss, Giulia Essyad, Mathis Gasser, David Hominal, Dorothy Iannone, Tobias Kaspar, Victor Man, Paul Paillet, Caroline Schattling Villeval, Susan Te Kahurangi King, Paul Viaccoz, Jean-Michel Wicker
Caroline Schattling Villeval
Carences et toute-puissance
Du 19 janvier au 1er mars 2024
Vernissage, jeudi 18 janvier 2024, de 18h à 21h (Rentrée des Bains)
Finissage, jeudi 29 février, de 18h à 20h
Présentation de l’exposition par Caroline Schattling Villeval, 18h30
Carence et toute-puissance, CEC, 2024 © Sandra Pointet
Carence et toute-puissance, CEC, 2024 © Sandra Pointet
Carence et toute-puissance, CEC, 2024 © Sandra Pointet
Carence et toute-puissance, CEC, 2024 © Sandra Pointet
Au fond d’un lac quasi asséché, des grenouilles sont réunies autour d’une flaque d’eau. Leurs mouvements, au ralenti, presque imperceptibles, donnent vie à ce paysage désertique. Un chien entre dans le champ. Imposant, il déborde du cadre. Sa marche lance un mouvement panoramique.
Ainsi débute la vidéo de Caroline Schattling Villeval When a frog meets a dog, réalisée pour son exposition Carences et toute-puissance1. Cette nouvelle production s’inscrit dans la continuité de l’installation good boy (Hasch, Marseille, 2023) articulée autour du texte fictionnel Vie/Chienne, dans lequel est abordée la question de la domination en partant de l’interaction non consentie entre une personne et un chien à la langue baladeuse2. L’animal est à nouveau un des protagonistes de When a frog meets a dog, mais cette fois aux côtés de grenouilles.
Immense corps élancé au pelage doré, le chien animé par Caroline Schattling Villeval avance, menaçant. Il semble indifférent à tout, y compris aux amphibiens qui décident de se réunir pour stopper sa marche. Dressés en colonne, ils font masse devant cette manifestation de toute-puissance. Le contre-pouvoir, qui prend corps dans la force du groupe, est balayé d’un coup de patte. Il ne fait pas le poids. Échec cuisant : il pleut des grenouilles. Elles éclaboussent jusqu’à l’espace d’exposition, contaminent la salle. Le pouvoir absolu triomphe sur la force du collectif. Fin de l’histoire ? Dans When a frog meets a dog, les rapports de force s’exercent de manière sous-jacente à travers le processus technique. Un chien, des grenouilles, un bestiaire en modélisation 3D acheté en ligne comme on adopterait un animal : un acte de domination. Vient ensuite l’ordinateur. Loin de fonctionner de manière autonome, l’artiste tire les ficelles de ses pantins virtuels via un logiciel d’animation. Enfin, le chien, jamais entièrement visible, domine les grenouilles comme l’espace. Le chien, la première espèce animale domestiquée par l’Homme – son « meilleur ami » –, que Caroline Schattling Villeval a dressé pour entrer dans sa ronde. L’image tourne en boucle, mais qui mène la danse ? When a frog meets a dog estun tableau dans lequel les rapports de force se superposent en couches infinies.
Au cours de la rencontre entre le chien et les grenouilles, les corps se mêlent et s’entrechoquent. Objets de puissance, ils prennent ou tentent de prendre l’ascendant sur ceux qui les opposent. Dans la vidéo No, no no healthy trust, il est toujours question du corps, ici individuel et biologique. La thématique du pouvoir y est abordée à travers le sujet du bien-être. Chez Caroline Schattling Villeval, l’intérêt pour le care s’est manifesté par la découverte des mouvements féministes du self-help des années 1970, initiés en réponse à la domination masculine du système de santé, aussi bien que par des pratiques artistiques contemporaines autour de l’exploration de ces mêmes mouvements. En Europe, le Feminist Health Care Research Group, formé en 2015, à Berlin, par Julia Bonn, Alice Münch et Inga Zimprich, s’est inspiré du West German Health Movement pour créer des espaces de recherches collectifs autour de l’organisation d’expositions, de workshops ou la rédaction des zines, dans l’idée de penser et construire un système de santé radical. L’éducation des individus s’articule autour, notamment, de pratiques DIY dans un contexte communautaire à travers un processus d’empowerment, en vue de proposer une alternative collective au système de santé dominant.
Dans la vidéo No, no no healthy trust, une petite plante verte s’agite dans une transe saccadée. Est-ce le résultat de la consommation de drogues dans un univers festif ou celle de compléments alimentaires pour booster son énergie au quotidien ? Qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, le spectre de l’économie néolibérale semble planer. Les personnages de Caroline Schattling Villeval sont souvent décalés, submergés par un monde qui déborde de possibilités pour aller bien, toujours mieux. Iels sont en quête perpétuelle du bien-être, s’interrogent sur le bonheur. Le bonheur, formulé en 1998 par Martin Seligman, co-fondateur de la psychologie positive aux côtés de Mihaly Csikszentmihalyi, suivant une logique hyperindividualiste : être heureux.se.x dépendrait de notre volonté à entreprendre des actions importantes afin de construire un état de béatitude durable. Une aubaine pour le capitalisme ! Portée par le slogan good vibes only, l’industrie du wellness prend son essor au début des années 2000 : le bonheur s’achète. Yoga, pilate, régimes, cures detox, miracle morning, soins de beauté, méditation, développement personnel, retraites spirituelles : autant de pratiques qui garantissent une meilleure vie, qui évoluent au rythme de l’offre et de la demande, qui norment les corps et les esprits, tout en les détachant de l’engagement collectif. La santé ne se limite plus à lutter contre les maladies, mais à être plus performant.x.es, à s’auto-optimiser, à compenser d’hypothétiques carences3. Pour son propre intérêt ?
Dernières convulsions : overdose de wellness. Il ne reste plus de la petite plante de No, no no healthy trust qu’un squelette de verre, comme une relique. Une épingle à nourrice et des chaînes servent à suturer les plaies de ce corps blessé. Les restes d’une vie à la recherche du bonheur.
Christine Glassey
1. Parallèlement à son exposition au Centre d’édition contemporaine, Caroline Schattling Villeval présente StéréoMimicry à la Salle Crosnier, Palais de l’Athénée, du 12 janvier au 10 février 2024.
2. Vie/Chienne a été rédigé par Caroline Schattling Villeval en 2023. Le texte est à paraitre dans [SWISS] Weird & Magic #1 aux éditions Clinamen.
3. Selon le Constitution de l’OMS entrée en vigueur en 1948, « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. »
Née en 1995 à Zürich, Caroline Schattling Villeval vit et travaille à Genève. Son travail a été exposé dans divers espaces en Suisse ainsi qu’à l’étranger dans le cadre d’expositions personnelles, comme : StéréoMimicry, Salle Crosnier, Genève (12.01–10.02.2024) ; good boy, Hasch, Marseille (2023) ; No firing, avec Paul Paillet, Espace 3353, Carouge (2021) ; Chiara Chiara Chiara, Zabriskie Point, Genève (2020) ; Being fucked, Lokal-int, Bienne (2020). Elle a également participé à plusieurs expositions collectives, notamment : Basel Social Club avec Joyfully waiting, Bâle (2023) ; MINIMIRACLES, Sonnenstube, Lugano (2023) ; Bourses déliées – Arts Visuels, Halle Nord, Genève (2022); Prix Kiefer Hablitzel, Art Basel, Bâle (2022) Esprit d’Escalier, avec Paul Paillet, Centre d’édition contemporaine, Genève (2022) ; Plaisirs Minuit, Forde dans le cadre du Fesse-tival, Genève (2022) ; Peeping through the looking glass, Set Space, Londres (2021) ; Fotoromanza, Le Commun, Genève (2021) ; Silicon Malley, Prilly (2020) ; Weaving home, Limbo Space, Genève (2020).
L’exposition de Caroline Schattling Villeval est réalisée avec le soutien du Fonds cantonal d’art contemporain, DCS, Genève, et de l’Office fédérale de la culture, de la République et canton de Genève.
Caroline Schattling Villeval
No, no no healthy trust , 2023
No, no no healthy trust, éd. du CEC, 2023 © Sandra Pointet
No, no no healthy trust, éd. du CEC, 2023 © Sandra Pointet
No, no no healthy trust, éd. du CEC, 2023 © Sandra Pointet
Caroline Schattling Villeval, No, no no healthy trust, 2023, une boîte contenant une épingle à nourrice qui réunit un objet en verre de Murano et deux ou trois chaînes en laiton plaqué argent, emballés dans un papier de soie, dimensions variables, impression noire sur une boîte blanche, 9.2 x 9.2 x 5 cm. Sur le dessous de la boîte est imprimé un QR-code permettant de visionner la vidéo d’animation, No, no no healthy trust, couleur, 2’, 2023. Édition de 100 exemplaires dont 3 e.a. et 2 H.C., numérotés, datés et signés. Assistanat édition : Ilana Winderickx ; modélisation vidéo : Sara Bissen et Caroline Schattling Villeval ; graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Édition du Centre d’édition contemporaine, 2023.
Edition offerte aux membres de l’association pour l’année 2023.
CHF 150.-
No, no no healthy trust, couleur, 2’15’’, éd. du CEC, 2023
Dans la vidéo No, no no healthy trust, il est toujours question du corps individuel et biologique. La thématique du pouvoir y est abordée à travers le sujet du bien-être. Chez Caroline Schattling Villeval, l’intérêt pour le care s’est manifesté par la découverte des mouvements féministes du self-help des années 1970, initiés en réponse à la domination masculine du système de santé, aussi bien que par des pratiques artistiques contemporaines autour de l’exploration de ces mêmes mouvements. En Europe, le Feminist Health Care Research Group, formé en 2015, à Berlin, par Julia Bonn, Alice Münch et Inga Zimprich, s’est inspiré du West German Health Movement pour créer des espaces de recherches collectifs autour de l’organisation d’expositions, de workshops ou la rédaction des zines, dans l’idée de penser et construire un système de santé radical. L’éducation des individus s’articule autour, notamment, de pratiques DIY dans un contexte communautaire à travers un processus d’empowerment, en vue de proposer une alternative collective au système de santé dominant.
Dans la vidéo No, no no healthy trust, une petite plante verte s’agite dans une transe saccadée. Est-ce le résultat de la consommation de drogues dans un univers festif ou celle de compléments alimentaires pour booster son énergie au quotidien ? Qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, le spectre de l’économie néolibérale semble planer. Les personnages de Caroline Schattling Villeval sont souvent décalés, submergés par un monde qui déborde de possibilités pour aller bien, toujours mieux. Iels sont en quête perpétuelle du bien-être, s’interrogent sur le bonheur. Le bonheur, formulé en 1998 par Martin Seligman, co-fondateur de la psychologie positive aux côtés de Mihaly Csikszentmihalyi, suivant une logique hyperindividualiste : être heureux.se.x dépendrait de notre volonté à entreprendre des actions importantes afin de construire un état de béatitude durable. Une aubaine pour le capitalisme ! Portée par le slogan good vibes only, l’industrie du wellness prend son essor au début des années 2000 : le bonheur s’achète. Yoga, pilate, régimes, cures detox, miracle morning, soins de beauté, méditation, développement personnel, retraites spirituelles : autant de pratiques qui garantissent une meilleure vie, qui évoluent au rythme de l’offre et de la demande, qui norment les corps et les esprits, tout en les détachant de l’engagement collectif. La santé ne se limite plus à lutter contre les maladies, mais à être plus performant.x.es, à s’auto-optimiser, à compenser d’hypothétiques carences. Pour son propre intérêt ?
VOLUMES – Art Publishing Days 2023
Samedi 18 novembre 2023, de 12h à 20h
Dimanche 19 novembre 2023, de 12h à 19h
Zentralwäscherei
Neue Hard 12
8005 Zurich
volumeszurich.ch
Le CEC participe à VOLUMES – Art Publishing Days 2023.
Avec des publications et des éditions de Marie Angeletti, Artists’ Voices, Paul Bernard, Laurence Bonvin, Harry Burke, Yann Chateigné Tytelman, Liz Craft, Keren Cytter, Guillaume Dénervaud, Anne Dressen/Nick Mauss, Giulia Essyad, Mathis Gasser, David Hominal, Dorothy Iannone, Matthew Lutz-Kinoy, Victor Man, Paul Paillet, Mai-Thu Perret, Susan Te Kahurangi King, Paul Viaccoz
Gina Folly
Don’t look at your phone first thing in the morning, boîte, carton vernis, sept roses grises stabilisées, 34 x 31 x 9 cm, édition du CEC, 2023
CHF 1’000.-
You are not for everyone, boîte, carton vernis, quatre tubéreuses roses stabilisées, 30 x 12,5 x 15 cm, édition du CEC, 2023
CHF 800.-
Prepare the new normal, boîte, carton vernis, vingt roses grises stabilisées, 20 x 23 x 24 cm, édition du CEC, 2023
Epuisée
Human nature is no excuse, boîte, carton vernis, une rose bordeaux stabilisée, 26,5 x 22,5 x 22,5 cm, édition du CEC, 2023
CHF 800.-
Emotions come and go, boîte, carton vernis, quatre roulettes pivotantes, deux gerberas blanches stabilisés, 44 x 30 x 30 cm, édition du CEC, 2023
CHF 1’200.-
Don’t underestimate the power of staying in bed, boîte, carton vernis, une rose grise stabilisée, 37, 5 x 25, 5 x 24 cm, édition du CEC, 2023
CHF 1’000.-
Dreams are the raw material of reality, trois boîtes, carton vernis, quatre zinnias orange stabilisés, 35,5 x 31 x 17,5 cm, édition CEC, 2023
CHF 1’000.-
You don’t know how powerful you are, plaques, carton vernis, trois roses grises stabilisées, 60 x 37 x 5 cm, édition du CEC, 2023
CHF 1’200.-
Love is a Time Machine, deux boîtes, carton vernis, huit tubéreuses roses stabilisées, 45 x 39 x 28, 5 cm, édition du CEC, 2023
CHF 1’200.-
Gina Folly
Dolce Vita
Du 6 octobre au 8 décembre 2023
Vernissage, jeudi 5 octobre 2023, de 18h à 20h
Nuit des Bains, jeudi 9 novembre 2023, de 18h à 21h
Dolce Vita, CEC, 2023 © Sandra Pointet
Dolce Vita, CEC, 2023 © Sandra Pointet
Dolce Vita, CEC, 2023 © Sandra Pointet
Dolce Vita, CEC, 2023 © Sandra Pointet
Le travail de Gina Folly se concentre sur la vie quotidienne, sur les interactions entre l’espace privé et public, entre l’intime et le social. Elle porte un regard précis, ironique et subtilement critique sur des objets, des messages et des situations qui nous entourent quotidiennement, qu’elle retient, photographie et isole pour les modifier et les déplacer dans le champ de l’art. Ce geste d’appropriation, de transformation et d’exposition interroge leur réelle fonctionnalité, leur but et surtout l’impact épistémologique que ce matériel ordinaire peut avoir sur nos vies. Elle le décortique pour mettre à jour son potentiel poétique, dramatique, son impact psychologique ou politique.
Les objets choisis par Folly questionnent notre condition d’être humain, propulsé dans une société souvent hostile et coercitive. Elle tente de pointer les contradictions intrinsèques, les violences sous-jacentes et imperceptibles, tapies dans les signes de pouvoir qui inondent l’espace social et politique, et parasitent nos vies.
Folly choisit des objets à priori banals, variés, comme des boîtes, des circuits électriques, des chaînes, des cadenas, des ampoules, des ventilateurs, des poignées et serrures, des œilletons ou des tests de grossesse. Elle les extirpe de leur contexte, les transforme ou les duplique, modifie légèrement les matériaux, le format, la couleur ou encore la finition, les recombine à d’autres objets, en accentuant un sentiment de contrainte, d’entrave et d’enfermement.
En 2019, elle est intervenue dans l’espace public pour le Kunsthaus Baselland, à Bâle. Folly a installé en extérieur une grande photographie de la bibliothèque d’un ami chez qui elle avait séjourné. Le titre, Fashion, Sex and Death — Science — Sports, Gardens and Conspicuous Consumption, retranscrit simplement les étiquettes collées sur les rayonnages, indiquant les thématiques de classification, regroupant, par exemple, les mots « mode, sexe avec mort », « sport avec jardin » ou « consommation ostentatoire ». Cet étiquetage propose déjà, sans y toucher, un commentaire et un questionnement politique. Le cadrage de la photographie, très serré sur ces quelques rayonnages, empêche une vue d’ensemble ou d’un intérieur, accentuant la sensation d’étouffement déjà induite par les thèmes choisis pour ranger ces livres. Cette œuvre est emblématique de ce qui sous-tend le travail de Gina Folly et en détermine le champ critique.
À l’occasion de cet accrochage, elle s’exprimait sur son travail et son engagement dans une discussion avec Inès Goldbach, directrice du Kunsthaus Baselland et commissaire d’exposition, qui est parue dans le livre, Listening to Artists (édition VfmK Verlag für moderne Kunst, 2022) :
« My works almost always generate from a photography. I’m keeping a sort of diary, mostly taken with my phone. I document my daily life as an observer. They’re architectural structures, objects and social events that make our daily life easier, disrupt it, make it more complicated, or ones that I don’t understand. Especially because of that, it can become interesting to document them. These moments mostly vanish again in my archive. I go back to them when I’m working on a specific project. They result in mostly approbate objects that I reproduce and specify. These processes are about entering relationships. Be it getting to know the person who produced the object I’m attracted to, or knows the reason of its existence, or to find the right producer to make exact replicas of the respective works. »
En 2023, pour sa série de photographies exposée au Kunstmuseum Basel Gegenwart, Gina Folly opte pour un simple appareil argentique de moyen format avec lequel elle a pris en photo les membres de l’association de personnes à la retraite, Quasitutto qui offre toute sorte de service d’entraide au quotidien. Pour un autre projet également à Bâle, elle a distribué à plusieurs enfants des petits appareils jetables, afin qu’ils puissent prendre en photo leurs œuvres préférées exposées dans la foire off Basel Social Club, qui a lieu pendant ArtBasel 2023. Dans ces deux projets, la prise de vue est simple, à l’échelle 1:1, sans surenchère esthétique, tant au niveau du cadrage, du traitement de l’image, du geste, que de l’intention, de l’enregistrement. L’ensemble de ces paramètres restant le plus important, sans effets de style, de surenchère esthétique, technique, dramatique ou sentimentale. Un simple document, comme une image vue en « vrai », dont le mode d’enregistrement traduit parfaitement cette volonté de Folly de rester en retrait.
Cette absence de pathos permet au spectateur de projeter sur ces images, très neutres et ouvertes, son ressenti, ses souvenirs ou son vécu. Ces images, « en creux », créent un espace ouvert qui permet l’appropriation et la projection. Paradoxalement, elles marquent davantage la mémoire et se rendent plus attachantes.
Souvent les objets choisis par Folly ne font pas partie du commerce habituel, ils sont fabriqués ou transformés par leur utilisateur, pour un usage bien précis, fonctionnel, pratique ; ils sont peu chers, sans luxe ni décorations. A l’exemple des fontaines servant à rafraichir les noix de coco que l’on peut trouver sur les plages. Fabriquées par les exploitants eux-mêmes – sorte de DIY –, adaptées à leur usage et réalisées avec « les moyens du bord ». La fontaine exposée en juin 2023 à l’entrée du Basel Social Club pendant ArtBasel en était la parfaite réplique.
Hans-Peter Feldmann, Jean-Frédéric Schnyder, Fischli et Weiss ou même Ed Ruscha, tous ces artistes ont procédé par série, établissant un principe au préalable, un sujet de collection, un prétexte à la répétition, à la démultiplication d’images ou d’objets, réalisés ou appropriés, en lien avec la vie courante. Mais si ces artistes ont pratiqué cette distanciation, nous offrant à voir notre monde au travers d’une ironie et d’un scepticisme critique et nécessaire, Gina Folly ne se départit pas d’une dimension compassionnelle, d’un geste inclusif, jamais en surplomb. À la simple captation du quotidien, de son environnement, de micro-événements parfois résiduels, si infimes soient-ils, ils portent toujours en eux le témoignage d’une société qui tente de garder un équilibre précaire, une équité et une humanité, si souvent malmenées. Cette empathie et cette conscience de l’altérité est le signe d’un basculement dans une autre époque.
Dans le cadre de son projet d’exposition au Centre d’édition contemporaine, Gina Folly réalisera une édition, une série de bouquets de fleurs stabilisées présentés dans des boîtes en carton enduit d’un vernis qui protège de l’humidité et rend les boîtes brillantes. Chaque boîte porte une inscription, une phrase très courte trouvée de manière aléatoire sur une application d’horoscope qui prédit quotidiennement la journée à venir : des aphorismes un peu simplistes, des conseils, des jugements ou des prophéties triviales, absurdes, qui par leur non-sens, leur naïveté provoque un effet poétique ou carrément comiques.
Le procédé de stabilisation des fleurs de cette édition consiste à remplacer la sève par de la glycérine afin que le végétal conserve un aspect vivant durant de nombreuses années, sans qu’aucun soin particulier ne soit nécessaire à son entretien. À partir du moment où le bouquet a été stabilisé, aucune intervention extérieure ne s’impose pour que les plantes conservent leur fraîcheur d’origine. Elles sont préservées de la flétrissure, figées dans un état de floraison quasi éternel, toutefois leur couleur en est transformée : les pétales prennent une teinte gris-rose claire, presque en noir/blanc. Une métaphore légère, subtile, raffinée de ce passage de la vie à l’art.
Le deuxième projet de Gina Folly pour son exposition au CEC présentera un cadre contenant un simple sachet de graines du mélange de fleurs « Dolce Vita » – rappelant le titre de l’exposition. Le nom du mélange et la marque de ces graines, SELECT, permet à Folly de mettre en perspective, de manière intuitive et émotionnelle, cette question existentielle et philosophique: qu’est-ce qui détermine nos choix, individuels ou collectifs ? Comment cette multitude infinie de choix – de la croyance au hasard, à la notion de l’inconscient préconditionné, du chaos à la conscience et au libre-choix – influe sur nos parcours et nos vies ?
Gina Folly est née à Zurich en 1983. Elle vit et travaille entre Bâle et Paris. Ces dernières années, elle a présenté plusieurs expositions individuelles, comme : Autofokus. Manor Kunstpreis 2023, Kunstmuseum Basel | Gegenwart, Bâle (2023) ; Solo presentation, Ermes Ermes, Paris Internationale, Paris (2019) ; Fashion, Sex and Death — Science — Sports, Gardens and Conspicuous Consumption, Kunsthaus Baselland, Bâle (2019). Son travail a également été montré dans le cadre d’expositions collectives, comme : CITY SALTS : THE GINA SHOW, Salts, Bâle (2022); WHIMSIES, Essener Kunstverein, Essen (2022); THINK, AND THEN THINK AGAIN, Sgomento Zurigo, Zurich (2022); ORCA – Duo-Show with Philipp Timischl, Fondation Fiminco, Paris(2021); PRK-1U, Tonus, Paris (2021); A Part, Kunstkredit, Kunsthalle Basel, Bâle (2020) ; Reality Companions, Motto Berlin, Berlin (2020) ; Groupshow, Bel Ami, Los Angeles (2019); life and limbs, Swiss Institue, New York (2019).
L’exposition de Gina Folly bénéficie du soutien de la Fondation Ernst und Olga Gubler-Hablützel et de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture.
Book launch, Paradis
Mercredi 5 juillet 2023
18h − 20h
Paradis
Publié par Claude Balls Int.
Publié par Claude Balls Int. en décembre 2022, Marseille
Edité avec Gianmaria Andreetta, Marie Angeletti et Camilla Wills
21 x 28.5 cm, 416 pages, édition de 840
18h30: Conversation avec Gianmaria Andreetta et Marie Angeletti
Contributions de : Nicole-Antonia Spagnola, Georgia Sagri, John Kelsey, Matthew Pang, Cathy Wilkes, Sarah Rapson, Nick Irvin, Gene Beery, Anne Dressen, Anne Pontégnie, Jacqueline Mesmaeker, Sara Deraedt, Anne Rorimer, Kari Rittenbach, Olga Balema, Maria Nordman, Louise Lawler, Julie Ault, Martin Beck, Adrian Morris, Matt Browning, John Miller, Envers Hadzijaj, Enzo Shalom, Bedros Yeretzian, Morag Keil, Helmut Draxler, Gianna Surangkanjanajai, Steve Cannon, Rae Armentrout, Zoe Hitzig, CIPM, Pierre Guyotat, Lola Sinreich, Fanny Howe, Georgia Sagri, Hélène Fauquet, Marie Angeletti, Richard Hawkins, Andy Robert, Alexander García Düttmann, Daniel Horn, El Hadji Sy, Henrik Olesen, Aurélien Potier, John Miller, Richard John Jones, Stéphane Barbier Bouvet, Nora Schultz, Peter Fend, Megan Francis Sullivan, Jill Johnston, Sturtevant, Tonio Kröner, Bernard Bazile, Pierre Bal-Blanc, Jérome Pantalacci, Gérard Traquandi, Gladys Clover, Maria Wutz, Jimmie Durham, Richard Sides, Camilla Wills, Michael Callies, Steven Warwick, Matthew Langan-Peck, Dan Graham, Nina Könnemann, Hans Christian Dany, Valérie Knoll, Win McCarthy, Eleanor Ivory Weber, Anna Rubin, Heji Shin, Michèle Graf & Selina Grüter, Inka Meißner, Simone Forti, Morgan O’Hara, Angharad Williams, Ye Xe, Lily Van Der Stokker, Yuki Kimura, Peter Wächtler, Eva Steinmetz, Michael Van den Abeele, Marc Kokopeli, Bradley Kronz, Robert Grosvenor, Samuel Jeffery, Charlotte Houette, Adam Martin, Wade Guyton, Chloe Truong-Jones.
Soirée de présentation « Before publications »
Jeudi 25 mai 2023, dès 18h30
Laurence Bonvin et Yann Chateigné Tytelman présentent leurs « Before publications ».
Dès 18h30, présentation des « Before publications » de
Laurence Bonvin
شالي (shali), Before publication 7, éd. du CEC, 2022
Yann Chateigné Tytelman
Blackout, Before publication 10, éd. du CEC, 2023
Interlude
Dirty dirty desire, RM, 2023, track par Pony Pride, sorti sur activeRat
Suivi d’une session d’écoute de Joyfully Waiting
I wanna say a word (extrait), 1:55’’, 2023, Maëlle Gross
Spiral Spirit (Série Moon Motet), 3:28, 2022, Galaxia Wang
Untitled (in rage), 10:45’’, 2021, Deborah Joyce Holman & Yara Dulac Gisler
Desert Wind, 2022, 4:25, Hélène Fauquet
Sand, 2020, 11:50, Alexandre Joly
Cette soirée est organisée en collaboration avec Joyfully Waiting
La soirée de présentation des « Before publications » ainsi que la carte blanche à Joyfully Waiting sont soutenus par la Ville de Genève et la Fondation Nicati – de Luze.
RM
RM photographed by Mathilde Agius, 2023
RM, RM photographed by Mathilde Agius, 2023, édition de 12 photographies, CATS, NAKED, MUSIC, HANGOVER, CLOWNS, FAMILY, BAROCCO, BIKERS, FLOWERS, EXTERMINATORS, ALIENS, ANGELS, tirages argentiques, noir/blanc, 39 x 50 cm, tirées à 4 exemplaires, 1 H.C. (encadré, 37 x 48 cm) et 3 e. a., numérotés, datés et signés. Les photographies des RM et les tirages ont été réalisés par Mathilde Agius. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2023.
CHF 2’500.- (la photographie non encadrée)
Prix sur demande (la série de 12 photographies non encadrées)
Laurence Bonvin, شالي (shali). Yann Chateigné Tytelman,
Blackout. Before publications
Laurence Bonvin, شالي (shali). Yann Chateigné Tytelman, Blackout. Before publications, vidéo, 1h 07’ 26”, son, français, 2023
Filmé au CEC le jeudi 25 mai 2023
Une soirée de présentation de deux « Before publications » a été organisée au CEC, le jeudi 25 mai 2023, en collaboration avec Joyfully Waiting, projet sonore de Nathalie Rebholz. Elle réunissait Laurence Bonvin (artiste, photographe et réalisatrice, née en 1967 à Sierre), dont la publication, شالي (shali). Before publication 7, est sortie en 2022, et Yann Chateigné Tytelman (auteur et commissaire d’exposition indépendant, né en 1977 à Bruxelles) qui lançait sa contribution, Blackout. Before publication 10, dans le cadre de cet événement. Cette soirée offrait un espace de discussion autour des diverses thématiques abordées par les deux intervenants, en conversation avec Véronique Bacchetta. Chacun est revenu sur l’élaboration de sa « Before publication », aussi bien que sur sa pratique artistique, dans le cas de Laurence Bonvin, ou curatoriale, pour ce qui est de Yann Chateigné Tytelman.
Un interlude musical de RM, Dirty dirty desire, 2023, track par Pony Pride, sorti sur activeRat, a suivi la présentation des deux publications. Puis, la soirée s’est conclue sur une session d’écoute de Joyfully Waiting.
Dès 2019, le CEC lance la collection Before publication. Elle regroupe plusieurs textes d’auteurs ou inserts d’artistes qui paraissent régulièrement et jusqu’à l’édition définitive de L’Effet papillon, 2008–2024, second tome du catalogue rétrospectif du Centre d’édition contemporaine, L’Effet papillon, 1989–2007 (paru en 2008).
Laurence Bonvin, شالي. Before publication 7, 36 pages, éd. du CEC, 2022
La série de photographies Shali (maison en langue siwi), a été réalisée en février 2021 – Shali, photographies digitales (originaux en couleur), impression jet d’encre sur papier Hahnmühle, 74,7 x 58 cm, 2021. Elle désigne la forteresse du même nom, située au centre de l’oasis de Siwa en Égypte. La technique de construction, le kershef, est un mélange d’argile, de sel et de pierres. Elle est exemplaire de l’architecture vernaculaire berbère et offre une protection naturelle contre la chaleur du désert. Fortement érodée par le temps et les pluies torrentielles de 1926, la forteresse de Shali a été restaurée par le gouvernement égyptien qui veut faire de Siwa un centre éco-touristique.
Née en 1967 à Sierre, Laurence Bonvin est une photographe et réalisatrice suisse. Elle vit entre la Suisse et la ville de Lisbonne. Marquée par le documentaire, son approche est centrée depuis de nombreuses années sur le paysage, l’architecture et les phénomènes de transformation des environnements urbains et naturels. À travers son regard, l’artiste révèle les dimensions sociales, poétiques et politiques des lieux intermédiaires que sont les frontières, les friches, les zones préurbaines et périurbaines, et interroge leurs identités.
Son travail photographique a été présenté dans le cadre d’expositions individuelles, notamment : Blackrock, Biennale Dak’Art, Dakar (2022) ; Earth Beats, Kunsthaus Zürich (2021) ; See Pieces, Fondation Alfred Ehrhardt, Berlin (2021) ; Les lois de l’improbabilité, Centre pour la photographie, Genève (2020). Elle a également participé à l’exposition collective, La montagne en perspective, auMusée d’Art et d’Histoire, Genève (2022-23). Laurence Bonvin a réalisé plusieurs court-métrages présentés dans le cadre d’expositions ainsi que sélectionnés par des festivals internationaux, comme Ghost Fair Trade (2022). Elle a bénéficié d’un atelier Pro Helvetia Le Caire entre 2020 et 2021.
Yann Chateigné Tytelman, Blackout. Before publication 10, 44 pages, éd. du CEC, 2023
« Tout a commencé par une lettre à mon père. Cela faisait une dizaine d’années qu’il était mort, et j’ai tout à coup eu envie de lui écrire au sujet du silence, de son silence, du silence entre nous. Cela a commencé en 2020, comme une nécessité. Le silence, alors, était frappant. Il résonnait avec d’autres voix effacées, d’autres vides, d’autres émotions. J’ai cru que je n’arriverai pas à m’arrêter. Ni journal, ni essai, ni nouvelle, Blackout est un tissage, une tresse faite de ces lignes de silence, et raconte, par fragments, l’histoire d’une dépossession, d’une entrée dans l’obscurité. »
(Yann Chateigné Tytelman, Blackout. Before publication 10, extrait tiré du colophon)
Yann Chateigné Tytelman est né en 1977 à Bruxelles, où il vit. Il est auteur et commissaire d’exposition indépendant Il a été conseiller artistique à MORPHO, Anvers ; curateur à KANAL – Centre Pompidou, Bruxelles (2019–2021) ; responsable du Département Arts Visuels de la HEAD – Genève (2009–2017) et de la programmation au CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux (2007–2009). Il a récemment organisé Four Sisters (Musée Juif de Belgique, Bruxelles, 2023), A Glittering Ruin Sucked Upwards (HISK, Bruxelles, 2022), Gordon Matta-Clark : Material Thinking (Centre Canadien d’Architecture, Montréal et Museum der Moderne, Salzburg, 2019–2021) et By repetition, you start noticing details in the landscape (Le Commun, Genève, 2019). Il a contribué à Conceptual Fine Arts, Mousseet Spik, et a coédité Almanach Ecart. Une archive collective, 1969–2019 (HEAD – Genève/ art&fiction, 2019).
Ce projet bénéficie du soutien de la Ville de Genève, et de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.
RM
SOLO TÚ
Du 12 mai au 16 septembre 2023
Vernissage/Nuit des Bains, jeudi 11 mai 2023, 18h – 21h
Visites commentées de l’exposition de RM et présentation d’éditions et de publications récentes
Jeudi 14 septembre 2023, 18h30 (Nuit des Bains)
Samedi 16 septembre 2023, 14h (Geneva Art Week)
SOLO TÚ, CEC, 2023 © Sandra Pointet
SOLO TÚ, CEC, 2023 © Sandra Pointet
SOLO TÚ, CEC, 2023 © Sandra Pointet
The Art Spiel vs. the Real Madrid Deal
Biennale di Veneziá vs. Karim Benzema
Invited by Véronique Bacchetta vs. Federico Santiago Valverde Dipetta
Other People’s Clothes vs. Rodrygo Goes
Étudiants aux Beaux Arts vs. Eden Hazard
Uber Triennale Curatior vs. Vinicius Paixao de Oliveira Junior
Crits’n’Reviews vs. Toni Kroos
Caravaggio’s Chiaroscuro vs. Jesus Vallejo Lazaro
Your Artist Fee vs. Aurélien Tchouaméni
Mille Plateaux vs. Eder Gabriel Militão
RM’s Instagram Erotic vs. Luka Modric
Artistas Unidos Vámonos vs. Daniel Carvajal Ramos
Until the End, Come on Real.
A Play (Off) by Miriam Laura Leonardi, April 2023
SOLO TÚ
RM au CEC 2023
Jusqu’à l’été dernier, nous avions l’habitude de nous présenter sous le nom de Real Madrid, qui s’écrivait comme tel et se prononçait rɪəl məˈdrɪd ou encore ře’al ma’ðrid. Suite à un désaccord juridique avec une entreprise éponyme, nous avons dû renoncer à cette appellation et admettre que nous n’étions que des imitateurs non brevetés. C’était une affaire de temps, il s’agissait de savoir qui avait déposé la marque en premier – pour l’instant, nous utilisons la version phonétique et l’abréviation RM.
Nous tenons à ce que cette exposition soit un contre-baptême, une première contre les génies protégés par le copyright : un point final à cette histoire. Comme un tas de marchandises contrefaites, une cuillérée de minestrone d’idées partagées par tous ou simplement une exposition de plus sur l’identité.
Les photographies en noir et blanc exposées ont été prises par Mathilde Agius.
RM
(Traduction de Françoise Senger)
L’exposition de RM bénéficie du soutien de la Fondation Ernst und Olga Gubler-Hablützel, de la Fondation Dr. Georg und Josi Guggenheim et de la Ville de Genève.
Yann Chateigné Tytelman
Blackout
Yann Chateigné Tytelman, Blackout, Before publication 10, brochure, noir/blanc, couleurs, 44 pages, – cahier unique, 17,2 × 23,5 cm, offset, reliure agrafée – publiée dans la collection Before publication réunissant plusieurs textes d’auteurs ou inserts d’artistes qui paraissent régulièrement et jusqu’à l’édition définitive de L’Effet papillon II (second tome de L’Effet papillon, 1989—2007, catalogue du Centre d’édition contemporaine paru en 2008). Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2023. ISBN : 978-2-9701369-8-9
CHF 20.-
Tout a commencé par une lettre à mon père. Cela faisait une dizaine d’années qu’il était mort, et j’ai tout à coup eu envie de lui écrire au sujet du silence, de son silence, du silence entre nous. Cela a commencé en 2020, comme une nécessité. Le silence, alors, était frappant. Il résonnait avec d’autres voix effacées, d’autres vides, d’autres émotions. J’ai cru que je n’arriverai pas à m’arrêter. Ni journal, ni essai, ni nouvelle, Blackout est un tissage, une tresse faite de ces lignes de silence, et raconte, par fragments, l’histoire d’une dépossession, d’une entrée dans l’obscurité.
Yann Chateigné Tytelman est auteur et curateur ; il vit à Bruxelles. Il a été conseiller artistique à MORPHO, Anvers ; curateur à KANAL – Centre Pompidou, Bruxelles (2019–2021) ; responsable du Département Arts Visuels de la HEAD – Genève (2009–2017) et de la programmation au CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux (2007–2009). Il a récemment organisé Four Sisters (Musée Juif de Belgique, Bruxelles, 2023), A Glittering Ruin Sucked Upwards (HISK, Bruxelles, 2022), Gordon Matta-Clark : Material Thinking (Centre Canadien d’Architecture, Montréal et Museum der Moderne, Salzburg, 2019–2021) et By repetition, you start noticing details in the landscape (Le Commun, Genève, 2019). Il a contribué à Conceptual Fine Arts, Mousseet Spik, et a coédité Almanach Ecart. Une archive collective, 1969–2019 (HEAD – Genève/ art&fiction, 2019).
Videos : new and revisited
Projections
Paul Paillet, Guillaume Dénervaud, Mai-Thu Perret & Matthew Lutz-Kinoy, Paul Viaccoz, Alexandre Bianchini, Liz Craft, Gianni Motti, Jeffrey Vallance
Du 16 mars au 28 avril 2023
Vernissage et lancement sur le site internet du CEC, jeudi 16 mars 2023, 18h – 21h (Nuit des Bains)
PROGRAMME DE PROJECTIONS VIDÉOS PRODUITES PAR LE CEC (2022/2023)
DU 16 AU 24 MARS 2023
Paul Paillet, Surprise/Innocence, vidéo d’animation, 7’24’’, musique, 2023
+
Visite commentée par l’artiste le jeudi 16 mars 2023, à 18h30
DU 28 AU 31 MARS 2023
Guillaume Dénervaud, AGLOROMONES, vidéo, 2’53’’, son, 2022
+
Visite commentée le jeudi 30 mars 2023, à 18h30
DU 4 AU 14 AVRIL 2023
Mai-Thu Perret & Matthew Lutz-Kinoy, Conversation, vidéo, 38’20’’, son, anglais, 2022
+
Visite commentée le jeudi 13 avril 2023, à 18h30
DU 18 AU 21 AVRIL 2023
Paul Viaccoz, Murs chamaniques. Commentaires, vidéo, 5’41’’, son, français, 2022
+
Visite commentée le jeudi 20 avril 2023, à 18h30
DU 25 AU 28 AVRIL 2023
« ARCHIVES » – PROJECTION D’UNE VIDÉO PAR JOUR TIRÉE DES ARCHIVES DU CEC
Mardi 25 avril 2023 – Alexandre Bianchini, Detroit on Circle, transfert numérique de films Super 8, 12’24’’, musique, 1996
Mercredi 26 avril 2023 – Liz Craft, Brave new world, March 2020, vidéo, 17’’, 2020
Jeudi 27 avril 2023 – Gianni Motti, Cosmic Storm, Cern, vidéo, 30’, son, 2006
Vendredi 28 avril 2023 – Jeffrey Vallance, The Gospel According to Jeffrey, vidéo de la performance à la chapelle de Saint-Léger, Genève, 82’, son, anglais, 2012
Le CEC lance un projet de production vidéo initié par suite de la période de la pandémie et de la nécessité de développer le numérique, qui se poursuivra en plusieurs étapes et la plupart du temps en relation avec sa programmation. Cette série de films courts viendra régulièrement nourrir notre site internet. Ils seront déclinés sous le titre générique, « Films », en trois chapitres : « Vidéos récentes », « Documents » et « Archives ». La partie « Documents » présentera principalement des entretiens ou des interviews réunissant artistes, critiques ou curators ; celle concernant les « Archives », permettra de découvrir ou redécouvrir quelques-unes des vidéos réalisées à l’occasion d’expositions, d’événements ou d’éditions à partir des années 1990.
Un groupe de quatre nouvelles vidéos, produites entre 2022 et 2023, avec Guillaume Dénervaud, Paul Paillet, Mai-Thu Perret et Matthew Lutz-Kinoy, ainsi que Paul Viaccoz, nous permet aujourd’hui de les programmer sur notre site internet modifié et augmenté, grâce à Niels Wehrspann (graphiste, Lausanne), et d’organiser une série de projections au CEC, du 16 mars au 28 avril 2023, vernissage le jeudi 16 mars 2023, de 18 à 21h, à l’occasion de la Nuit des Bains. Videos : new and revisited, débutera avec la vidéo de Paul Paillet projetée du 16 au 24 mars 2023 et celle de Guillaume Dénervaud, du 28 au 31 mars 2023. Deux artistes qui ont exposé au CEC, en 2020 et 2021, dans le courant des deux premières années du Covid-19.
Pour cette invitation, Paul Paillet a réalisé un vidéo-clip d’animation hypnotique et psychédélique en travaillant à partir d’une série de collages, aux couleurs acidulées, réalisés à la main, puis numérisés et réhaussés d’effets spéciaux. Dans un format vertical rappelant les écrans de smartphone, symbole ultime de la circulation rapide et incontrôlée des images prises sur le vif, Surpise/Innocence est un mélange de low-tech et de high-techs. L’animation suit une figure filiforme aux mouvements aquatiques, traversant un paysage de collines sur fond de soleil couchant et d’architectures plus ou moins énigmatiques. Ce personnage se meut sur le rythme d’un live de plus en plus frénétique des collectifs Tamal Nuisances et Csters, enregistré au Teknival de Chambley en 2004. Cette bande sonore Hardtek se lie étrangement à l’album Wings (2016) du boys band interplanétaire sud-coréen BTS, dont les membres lisent ici des extraits du roman Demian. Die Geschichte einer Jugend de Hermann Hesse (1919). Paul Paillet reprend volontairement cet usage du sample emblématique de la musique électronique, particulièrement celle du mouvement Free Party. Ce film est un clin d’œil à l’installation Tin Can BTS Radio (Wings) présentée lors de son exposition personnelle fascination for fire qui s’est ouverte au CEC en septembre 2020.
AGLOROMONES est la première vidéo de Guillaume Dénervaud. Elle présente une sélection d’images tournées en extérieur, qui incarnent les recherches et préoccupations anthropocènes qui sous-tendent l’ensemble de son travail. Tournées sur le trajet qui sépare son ancien lieu de résidence dans le 18ème arrondissement de Paris de son atelier à Saint-Denis, les images documentent les observations quotidiennes de l’artiste sur cette partie de la ville en pleine mutation. AGLOROMONES propose une série de scènes filmées entre abstraction et réalité, une traversée de ces espaces interstitiels et périphériques, ces zones de transit entre la ville et la campagne.
Le programme se poursuivra avec la projection de deux documents, directement en lien avec les expositions de Paul Viaccoz, Mai-Thu Perret et Matthew Lutz-Kinoy, qui ont eu lieu en 2021, 2022 et 2018.
Enregistré en janvier 2022 à Courroux dans l’atelier de Paul Viaccoz, Murs chamaniques. Commentaires est une prolongation de son exposition ESPRIT ES-TU LÀ ? Il y raconte en voix-off son voyage spirituel à la rencontre de la maladie et de la mort. Le film offre également un voyage visuel, un « travelling » qui parcourt sa collection d’objets souvent liés à des souvenirs personnels ou à des images mystiques, qui compose ces Murs chamaniques, que l’artiste fait évoluer en continu, dans sa maison et son atelier qu’il occupe depuis quelques années. Jour après jour, il y a assemblé des objets trouvés dans la nature ou issus de la vie courante, des fétiches, des talismans, juxtaposés ou combinés à des photographies, des dessins, des screenshots de ses vidéos, des cartes postales, masques, instruments de musique, têtes de morts, sabres, fleurs séchées, plumes, bijoux ou encore des broderies. Cet ensemble d’objets, d’images et de textes forme un puzzle mural, recombiné au grès de son humeur, de ses réflexions et de son vécu.
La Conversation en anglais entre Mai-Thu Perret et Matthew Lutz-Kinoy inaugure une série d’entretiens filmés, qui se poursuivra avec celui entre Liz Craft et Paul-Aymar Mourgue d’Algue, enregistré récemment au CEC. Conversation est l’occasion pour les deux artistes de revenir sur l’édition Scrolls in the Wind. A collection of scripts and poems by Harry Burke, Cyrus Grace Dunham, Sharon Hayes, James English Leary, Sophy Naess, Amy Sillman and Emily Sundblad (2018) de Matthew Lutz-Kinoy, et celle de Mai-Thu Perret, My sister’s hand in mine (2022), toutes deux produites par le CEC. Cet échange dévoile la complicité entre deux artistes aux parcours singuliers, mais surtout leur intérêt partagé pour les pratiques artisanales traditionnelles et leur curiosité pour diverses techniques et métiers, qu’ils revisitent régulièrement. Ils partagent cette réflexion et ce flirt sur cette ligne entre art et artisanat.
Ce premier cycle de projections se terminera par la présentation de quatre vidéos tirées des archives du CEC, une par jour pendant quatre jours, du 25 au 28 avril 2023, dont certaines ont été remasterisées et reformatées pour notre site internet augmenté : Detroit on Circle d’Alexandre Bianchini, Brave new world, March 2020 de Liz Craft, Cosmic Storm, Cern de Gianni Motti, The Gospel According to Jeffrey de Jeffrey Vallance.
En collaboration avec Zsuzsanna Szabo, coordinatrice et chargée de production
Le projet Videos: new and revisited bénéficie du soutien de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.
Liz Craft & Paul-Aymar Mourgue d’Algue
Conversation
Liz Craft & Paul-Aymar Mourgue d’Algue, Conversation, vidéo, 32’03”, son, anglais, 2023
Née à Los Angeles en 1970, Liz Craft appartient à une génération d’artistes fortement inspirée par l’imaginaire libertaire de la Côte Ouest des États-Unis, héritière de l’esprit du Flower Power des années 1970 et du militantisme sexuel des années 1980. Dans l’interview donnée à l’occasion de son exposition, Ms. America, au CEC, du 5 novembre 2022 au 3 février 2023, Craft revient sur son parcours de vie et d’artiste avec son ami et galeriste genevois Paul-Aymar Mourgue d’Algue. Craft évoque notamment l’importance et l’influence qu’ont eues sur son travail la communauté d’artistes et les synergies créées autour des projets comme Paradise Garage, petite galerie fondée avec Pentti Monkkonen dans le garage de leur maison à Venise, Californie. Elle revient également sur la foire d’art Paramount Ranch qu’elle et Monkkonen mettent sur pied dès 2014 avec les galeristes Alex Freedman and Robbie Fitzpatrick, et qui établit des échanges entre Los Angeles et les scènes artistiques européennes. L’artiste retrace également l’évolution de son travail qui passe d’une production monumentale à une production artisanale, légère et rapide ; en somme, plus libre, telles les Pac-Women, sortes de figurines-marionnettes, présentées à son exposition au CEC. Liz Craft & Paul-Aymar Mourgue d’Algue. Conversation est la deuxième vidéo d’une série de discussions filmées entre des artistes et des personnalités du monde de l’art, impliquées dans la programmation du CEC.
Liz Craft (1970, Los Angeles) vit et travaille à Berlin. Elle a été exposée, entre autres, à la galerie Real Fine Arts, New York, Truth and Consequences, Genève, Jenny’s, Los Angeles, à la Neue Alte Brücke, Frankfort entre 2015 et 2022. Son travail a été présenté dans le cadre de diverses expositions individuelles, comme : Me Princess, Kunsthaus Centre d’art Pasquart, Bienne (2023) ; Ms. America, Centre d’édition contemporaine, Genève (2022) ; Cavern, Neue Alte Brücke, Frankfort (2022) ; Do You Love Me Now ? Kunsthalle und Kunstmuseum, Bremerhaven (2022) ; Escape From New York, Baby Company, New York (2019) ; QUERELA, Galeria Zé dos Bois, Lisbonne (2019) ; Watching You Watching Me, Jenny’s Gallery, Londres (2018). Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives : Kreislaufprobleme, Croy Nielsen, Vienne (2019), Tranted Love, Confort Moderne, Poitiers (2018) ; Sueurs Chaudes, South Way Studio, Marseille (2017) ; Medusa. Bijoux et tabous, Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, Paris (2017).
Paul-Aymar Mourgue d’Algue (Genève, 1974) vit et travaille à New York. Il est commissaire d’exposition indépendant et critique d’art.
Ce projet bénéficie du soutien de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.
Jonathan Monk
Soft Boiled Eggs
Jonathan Monk, Soft Boiled Eggs, Soft Boiled Egg 1/10 + Soft Boiled Eggs 9/10 + Soft Boiled Eggs 2/10 + Soft Boiled Eggs 8/10 + Soft Boiled Eggs 3/10 + Soft Boiled Eggs 7/10 + Soft Boiled Eggs 4/10 + Soft Boiled Egsg 6/10 + Soft Boiled Eggs 5/10 + Soft Boiled Eggs 10/10, transfert des DVD de l’édition originale (2013), 3h 59′ 13”, boucle, muet, 2023
Jonathan Monk procède par formule, par série. Il élabore des partitions qui, une fois établies, sont réalisées, cette seconde partie n’étant pas forcément l’étape la plus importante. Ces partitions pourraient d’ailleurs être considérées comme une forme « élargie » de l’édition, un jeu avec certains de ses paramètres : le droit à l’image, le copyright, la propriété artistique. Jonathan Monk est le parfait candidat à l’édition, puisque pour lui, original et copie représentent, surtout, et au-delà de leur valeur marchande, des possibilités infinies et très libres de croisement, de brouillage. C’est ainsi qu’il revisite certains standards artistiques souvent déclinés sous la forme de multiples, comme un acteur qui rejouerait ses classiques, ferait ses gammes.
S’il entretient une distance ironique avec l’art, conceptuel le plus souvent, il entretient le même recul amusé et critique avec la société et ses dérives. Monk met en scène et vit la prolifération des signes, qu’ils soient artistiques ou consuméristes, comme une forme d’invasion de notre espace de vie, quotidienne et mentale, qu’il recompose et réorganise pour en extraire toute l’absurdité, dans un décalage souvent plus affectif et autobiographique qu’il n’y paraît.
Pour son exposition personnelle, Egg, qui a eu lieu au CEC du 21 février au 27 avril 2013, Jonathan Monk a imaginé une édition, Soft Boiled Eggs, composée d’une série de films Super 8 uniques dont le système de réalisation est basé à la fois sur la durée d’une bobine standard Super 8 et sur le temps de cuisson d’un œuf. Une édition dont chaque exemplaire est produit toutes les deux minutes et demie, suivant une procédure mécanique.
Dans une même casserole, Monk ajoutait un œuf toutes les deux minutes et demie : ainsi, pour le premier exemplaire, le film ne montre qu’un œuf ; le deuxième, deux œufs, etc. jusqu’à dix œufs pour le dixième exemplaire. Si cette proposition semble simpliste, elle apparaît comme une référence candide aux œufs ou aux séries d’œufs plus anciennes ; on pense à Manzoni, Broodthaers, Kippenberger… mais également à l’œuf comme symbole de l’objet ou du multiple parfait, pour Jonathan Monk, une idée à laquelle il ne pouvait échapper : « I like boiled eggs and I couldn’t escape from them! – for me they represented the beginning of something… in this case the egg and not the chicken… »
L’édition finalisée est composée d’une bobine de film Super 8, d’un transfert DVD et d’un certificat d’authenticité signé par l’artiste. Le tout dans une boîte noire dont le couvercle porte le motif de 10 œufs de couleur différentes réalisé au pochoir. Une édition de Pâques en quelque sorte.
Johnathan Monk, Soft Boiled Eggs, Soft Boiled Egg 1/10 + Soft Boiled Eggs 9/10 + Soft Boiled Eggs 2/10 + Soft Boiled Eggs 8/10 + Soft Boiled Eggs 3/10 + Soft Boiled Eggs 7/10 + Soft Boiled Eggs 4/10 + Soft Boiled Egsg 6/10 + Soft Boiled Eggs 5/10 + Soft Boiled Eggs 10/10, vidéo, 10 films uniques issus de l’édition produite par le CEC en 2013 monté dans un ordre proposé par Jonathan Monk : 1/10 + 9/10 + 2/10 + 8/10 + 3/10 + 7/10 + 4/10 + 6/10 + 5/10 + 10/10, mis bout à bout, en boucle, transferts des DVD de l’édition initiale, montage, temps de chaque film = temps de cuisson d’un œuf, de 2 œufs, de 3 œufs, de 4 œufs, 5, 6, 7, 8, 9, de 10 œufs, couleur, 2023
Johnathan Monk
Soft Boiled Eggs
Soft Boiled Egg 1/10, …, Soft Boiled Eggs 10/10, 10 films uniques, Super 8 et DVD, couleurs, temps du film = temps de cuisson d’un œuf, de deux œufs, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix œufs, boîte cartonnée noire dont le haut du couvercle porte un motif peint d’œuf, au pochoir, réalisé par Jonathan Monk, spray, couleurs, contenant une bobine de film Super 8, un transfert DVD, ainsi qu’un certificat d’authenticité signé, 10 exemplaires numérotés de 1 à 10, datés. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2013.
Jonathan Monk est né à Leicester en 1969, il vit et travaille à Berlin. Ses dernières expositions personnelles ont eu lieu en 2023 chez Cristina Guerra, Lisbonne, à la galerie Dvir, Paris, au König2 project space, Vienne ; en 2022, à la galerie Casey Kaplan, New York, Massimo de Carlo, Paris, et Meyer Riegger, Karlsruhe. En 2023, il a participé à plusieurs expositions collectives, entre autres, à la Galerie Nicolai Wallner, Copenhague, au Mudac, Lausanne, à la Fondation Morra Greco, Naples ; en 2022, à la Collection Boros, Berlin, au MAH, Genève, au Design Museum Holon, Israël, et au MAAT, Lisbonne.
Ce projet bénéficie du soutien de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.
Paul Paillet
Surprise/Innocence
Paul Paillet, Surprise/Innocence, vidéo d’animation, 7’24’’, musique, 2023
Le travail de Paul Paillet compose le récit fragmenté d’une histoire intime immergée dans l’histoire collective, mêlant aussi bien des références à la pop culture qu’à la culture underground des années 1990-2000.
Surprise/Innocence, de Paul Paillet, est un vidéo-clip d’animation réalisé à partir d’une série de dessins. Avant de procéder à une technique personnelle de collage, Paillet maroufle son papier dans un moule, ce qui lui confère un léger effet de gaufrage. La colle utilisée est teintée de pigments naturels. Au moment du séchage, le papier se détache du moule imprégné de couleurs, souvent vives et acidulées. Ce procédé laisse transparaître un dessin final à l’aspect aqueux sur la surface du papier.
C’est en suivant cette même méthode que Paul Paillet a réalisé le décor de Surprise/Innocence, une succession de collines sur fond de soleil couchant et d’architectures plus ou moins énigmatiques duquel un personnage tirant grossièrement la langue surgit subitement, dans une danse à la fois hypnotique et malhabile. Au format vertical rappelant les écrans de smartphone, l’animation tourne en boucle sur une bande sonore Hardtek à laquelle se joignent les voix des membres du groupe de K-pop, BTS. Ils lisent, en réalité, des extraits du roman Demian. Die Geschichte einer Jugend de Hermann Hesse (1919), ironique croisement entre l’esprit alternatif des années 60 et le boys band interplanétaire sud-coréen.
Paul Paillet (1986, Dijon) vit et travaille à Genève. Son travail a été présenté dans le cadre de diverses expositions individuelles, comme : Fantasy à la Salle Crosnier, Genève (2022) ; Fascination for fire au Centre d’édition contemporaine, Genève (2020). Il a également participé à plusieurs expositions collectives : Sublime Rage à French Place, Londres (2022) ; Atmosphères à la Pace Gallery, New-York (2021).
BTS, WINGS, Shortfilm #1, Begin
The realms of day and night, two different worlds coming from two opposite poles, mingle during this time.
BTS, WINGS, Short Film #2 LIE, 2016
My parents’ house made a realm. This realm was familiar to me in almost every way, mother and father, love and strictness, model behaviour and school.
BTS, WINGS, Short Film #3 STIGMA, 2016
It was the first fissure in the columns that had upheld my childhood which every individual must destroy before he can become himself. Such fissures and brands grow together again, heal, and are forgotten, but in the most secret recesses they continue to live and bleed.
BTS, WINGS, Short Film #4 FIRST LOVE, 2016
There are enormous ways which god can make us lonely and lead us back to ourself. This was the way he sealed with me at that time.
BTS, WINGS, Short Film #5 REFLECTION, 2016
The other realm, however, overlapping half our house was completely different. A loud mixture of horrendous, intriguing, frightful, mysterious things, including slaughterhouses and prisons, drunkards, scratching fishwives, calving cows, horses sinking to their death, tales of robberies, murder and suicide.
BTS, WINGS, “Boy Meets Evil”, Comeback Trailer, 2016
My sin was not specifically this or that, but consisted of having shaking hands with the devil. The devil held me in his clutches, the enemy was behind me.
BTS, WINGS, Short Film #7 AWAKE, 2016
The bird fights its way out of the egg. The egg is the world. Who had been born must first destroy a world. The bird flies to God. That God’s name is Abraxas.
BTS, WINGS, “Blood, Sweat & Tears”, 2016
He too was a tempter. He too was a link to the second, the evil world with which I no longer wanted to have anything to do.
Ce projet bénéficie du soutien de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.
artgenève 2023
Editions and Before publications
Du 26 au 29 janvier 2023
Preview le 25 janvier 2023
Stand A43, halle 2, Palexpo, Genève
Le CEC participe à artgenève 2023.
« Before publications » récentes de Paul Bernard et Giulia Essyad
Avec Marie Angeletti, Paul Bernard, Laurence Bonvin, Harry Burke, Liz Craft, Guillaume Dénervaud, Anne Dressen/Nick Mauss, Giulia Essyad, David Hominal, Dorothy Iannone, Matthew Lutz-Kinoy, Paul Paillet, Mai-Thu Perret, Susan Te Kahurangi King, Paul Viaccoz, Niels Wehrspann
Liz Craft
Ms America XS
Ms America XS, éd. du CEC, 2022 © Sandra Pointet
Ms America XS, éd. du CEC, 2022 © Sandra Pointet
8 petites poupées uniques, techniques mixtes, têtes en porcelaine polychrome, env. 7 x 6 cm, robes colorées avec différents motifs, supports métalliques, env. 30 x 19 cm, datées et signées sur la robe, édition du CEC, 2022.
CHF 800.-
Liz Craft
Ms. America
Du 5 novembre 2022 au 3 février 2023
Vernissage, samedi 5 novembre 2022 , de 11h à 18h
Week-end GENEVE.ART, samedi 5 et dimanche 6 novembre 2022, de 11h à 18h
Rentrée du Quartier des Bains, jeudi 12 janvier 2023, de 18h à 21h
Ms. America, CEC, 2022 © Sandra Pointet
Ms. America, CEC, 2022 © Sandra Pointet
Ms. America, CEC, 2022 © Sandra Pointet
Ms. America, CEC, 2022 © Sandra Pointet
En 2021, le Centre d’édition contemporaine a édité New York & Beyond, 2017-2019, une publication réunissant une sélection d’œuvres de l’artiste présentées aux États-Unis ou en Europe, ainsi que des souvenirs photographiques de situations vécues et de rencontres, de moments intimes en famille. Autant de souvenirs capturés par Liz Craft et son entourage entre 2017 et 2019. Sorte de diary en images, la brochure couvre sur 40 pages les trois années que l’artiste a passé à New York.
Liz Craft, New York & Beyond, 2017 – 2019, publication, impression numérique, couleur, 40 pages, 15 x 21.2 cm, 500 exemplaires, reliure agrafée. Texte : Paul-Aymar Mourgue d’Algue (anglais). Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2021.
Pour faire suite à cette publication, le CEC invite Liz Craft à proposer une nouvelle exposition, qui aura lieu du 5 novembre 2022 au 3 février 2023.
Pour cette exposition, Ms. America, Liz Craft réalisera une installation inédite composée d’un groupe d’une vingtaine de figurines de différentes tailles, à l’effigie de Pac-Man, le personnage du jeu vidéo japonais créé en 1980. Probablement inspiré des smileys des années 60, il a été repris dans les années 90 par la culture rave, dont Aphex Twin aka Power-Pill, d’ailleurs tout aussi jaune que nos emoji’s contemporains. Si les jeux du type « Space Invaders » abattaient des extraterrestres et des envahisseurs belliqueux dans une ambiance guerrière, Pac-Man, inventé pour attirer les femmes et augmenter le nombre de joueurs, proposait un petit glouton, tout jaune et en forme de pizza entamée, en apparence inoffensif, dévorant en continu des petites pastilles, coincé dans un labyrinthe et attaqué par des fantômes, qui ne lui laissent quasi jamais de répit. Mais que penser d’un héros qui rencontra un succès phénoménal en Occident, et tout particulièrement aux États-Unis, en étant constamment affamé, insatiable, jamais satisfait et en échec perpétuel ? Comment interpréter ce petit être vorace, consommant sans fin, cherchant non-stop une satisfaction immédiate, passant de courtes phases de plaisirs grâce à une gomme magique, obligé de repartir dans sa course folle à la consommation, dans une accélération sans fin ? Et voilà notre mignon Pac-Man transformé en consommateur compulsif, totalement addict au sucre, à la pharmaceutique et à la drogue, pris dans les filets du « toujours plus » proposé par le grand capital, légal ou illégal.
Les Pac-Man de Liz Craft et de Ms. America ont, comme il se doit, une grosse tête toute jaune, ils portent sur la tête un gros nœud rouge et sont enveloppés dans une grande tunique noire. Présentés en groupe, ils oscillent entre une chorale hurlante et une secte de fous furieux, grotesques et menaçants, implorant qu’on les sorte de cet enfer.
Liz Craft (1970, Los Angeles) vit et travaille à Berlin. Elle a été exposée, entre autres, à la galerie Real Fine Arts, New York, Truth and Consequences, Genève, Jenny’s, Los Angeles, à la Neue Alte Brücke, Frankfort entre 2015 et 2022. Son travail a été présenté dans le cadre de diverses expositions individuelles, comme : Cavern, à la Neue Alte Brücke, Frankfort (2022) ; Do You Love Me Now ? à la Kunsthalle und Kunstmuseum, Bremerhaven (2022) ; Escape From New York à la baby Company, New York (2019) ; QUERELA à la Galeria Zé dos Bois, Lisbonne (2019) ; Watching You Watching Me à la Jenny’s Gallery, Londres (2018). Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives : Kreislaufprobleme à Croy Nielsen, Vienne (2019), Tranted Love au Confort Moderne, Poitiers (2018) ; Sueurs Chaudes au South Way Studio, Marseille (2017) ; Medusa. Bijoux et tabous au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, Paris (2017).
Paul Bernard
« Guy would never have done that. » Debord Curator
Jeudi 15 septembre 2022, 19h
Paul Bernard présente sa publication au CEC dans le cadre de la Nuit des Bains (18h–21h).
«Guy would never have done that.» Debord Curator, Before publication 9, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
Paul Bernard, «Guy would never have done that.» Debord Curator, Before publication 9, brochure, 44 pages – cahier unique, 17,2 x 23,5 cm, offset, reliure agrafée – publiée dans la collection Before publication réunissant plusieurs textes d’auteurs ou inserts d’artistes qui paraîtront régulièrement et avant l’édition définitive de L’Effet papillon II (second tome de L’Effet papillon, 1989–2007, catalogue du Centre d’édition contemporaine paru en 2008). Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2022. ISBN: 978-2-9701369-7-2
Paul Bernard est directeur du Centre d’art Pasquart, Biel/Bienne.
En 2018, le Musée d’art moderne et contemporain de Genève (MAMCO) a présenté Die Welt als Labyrinth, une exposition dédiée aux premières années de l’Internationale situationniste (I.S.) et aux divers mouvements dont cette dernière est issue. Conscients de la complexité́ d’un tel projet, nous avons commencé à y travailler un an auparavant par la constitution d’un comité curatorial (composé de Lionel Bovier, Gérard Berréby, Julien Fronsacq, John M Armleder, Mai-Thu Perret, Swana Pilhatsch-Morenz et Luca Bochicchio) nous permettant d’entrer rapidement en contact avec un réseau de spécialistes. Pour ma part, j’ai pu me rendre à Paris, Albissola, Prato, Venise, Berlin, Amsterdam, Copenhague et Silkeborg en l’espace d’une année pour rencontrer des collectionneurs, des historiens, des conservateurs et des artistes liés plus ou moins directement à l’I.S. La quasi-totalité de ces rencontres ont été passionnantes, bienveillantes et même franchement sympathiques. Mais il y a également eu quelques rictus méprisants de personnes jugeant notre projet au plus haut point lamentable. Comment en effet concevoir une exposition sur les situationnistes sans dénaturer le sens de leur action ?
Extrait du premier paragraphe du texte de Paul Bernard, “Guy would never have done that.” Debord Curator, Before publication 9, éd. CEC, 2022.
Paul Bernard
«Guy would never have done that» Debord Curator
«Guy would never have done that.» Debord Curator, Before publication 9, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
«Guy would never have done that.» Debord Curator, Before publication 9, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
«Guy would never have done that.» Debord Curator, Before publication 9, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
«Guy would never have done that.» Debord Curator, Before publication 9, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
«Guy would never have done that.» Debord Curator, Before publication 9, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
Paul Bernard, «Guy would never have done that.» Debord Curator, Before publication 9, brochure, 44 pages – cahier unique, 17,2 x 23,5 cm, offset, reliure agrafée – publiée dans la collection Before publication réunissant plusieurs textes d’auteurs ou inserts d’artistes qui paraîtront régulièrement et avant l’édition définitive de L’Effet papillon II (second tome de L’Effet papillon, 1989–2007, catalogue du Centre d’édition contemporaine paru en 2008). Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2022. ISBN: 978-2-9701369-7-2
CHF 20.-
Paul Bernard analyse à partir de l’exposition, Die Welt als Labyrinth, organisée au Mamco en 2018, dont il était l’un des commissaires, l’expérience avortée d’une exposition des Situationnistes qui aurait dû avoir lieu au Stedelijk Museum d’Amsterdam en 1959. Cet essai tente de compléter et de reconstituer par les écrits des membres du groupe de l’International Situationniste, leur rapport ambivalent avec le format de l’exposition, le musée et l’institution.
En 2018, le Musée d’art moderne et contemporain de Genève (MAMCO) a présenté Die Welt als Labyrinth, une exposition dédiée aux premières années de l’Internationale situationniste (I.S.) et aux divers mouvements dont cette dernière est issue.Conscients de la complexité d’un tel projet, nous avons commencé à y travailler un an auparavant par la constitution d’un comité curatorial (composé de Lionel Bovier, Gérard Berréby, Julien Fronsacq, John M Armleder, Mai-Thu Perret, Swana Pilhatsch-Morenz et Luca Bochicchio) nous permettant d’entrer rapidement en contact avec un réseau de spécialistes. Pour ma part, j’ai pu me rendre à Paris, Albissola, Prato,Venise, Berlin,Amsterdam, Copenhague et Silkeborg en l’espace d’une année pour rencontrer des collectionneurs, des historiens, des conservateurs et des artistes liés plus ou moins directement à l’I.S. La quasi-totalité de ces rencontres ont été passionnantes, bienveillantes et même franchement sympathiques. Mais il y a également eu quelques rictus méprisants de personnes jugeant notre projet au plus haut point lamentable. Comment en effet concevoir une exposition sur les situation- nistes sans dénaturer le sens de leur action ?
Extrait du premier paragraphe du texte de Paul Bernard, “Guy would never have done that.” Debord Curator, Before publication 9, éd. CEC, 2022.
I Never Read, Art Book Fair Basel 2022
Du 15 au 18 juin 2022
Kaserne
Klybeckstrasse 1b
4057 Basel
ineverread.com
Le CEC participe à I Never Read, Art Book Fair Basel 2022.
Avec les publications et les éditions de Laurence Bonvin, Harry Burke, Liz Craft, Keren Cytter, Guillaume Dénervaud, Anne Dressen/Nick Mauss, Giulia Essyad, Mathis Gasser, David Hominal, Dorothy Iannone, Matthew Lutz-Kinoy, Victor Man, Paul Paillet, Mai-Thu Perret, Susan Te Kahurangi King, Oscar Tuazon, Paul Viaccoz, Jean-Michel Wicker
Paris Ass Book Fair 2022
Du 3 au 5 juin 2022
Lafayette Anticipations
9 rue du Plâtre, 75004 Paris
parisassbookfair.fr
Le CEC participe à Paris Ass Book Fair (PABF).
Artists’ Voices, Laurence Bonvin, Harry Burke, Liz Craft, Keren Cytter, Guillaume Dénervaud, Anne Dressen/Nick Mauss, Giulia Essyad, Mathis Gasser, David Hominal, Dorothy Iannone, Victor Man, Paul Paillet, Susan Te Kahurangi King, Paul Viaccoz, Jean-Michel Wicker
L’esprit d’escalier
Before publications et éditions récentes
Du 13 mai au 8 juillet 2022
Poursuite de l’exposition du 9 août au 21 octobre 2022
Marie Angeletti, Paul Bernard, Laurence Bonvin, Harry Burke, Liz Craft, Guillaume Dénervaud, Jason Dodge, Anne Dressen/Nick Mauss, Giulia Essyad, David Hominal, Dorothy Iannone, Matthew Lutz-Kinoy, Fabian Marti, Paul Paillet, Mai-Thu Perret, Caroline Schattling Villeval & Paul Paillet, Susan Te Kahurangi King, Paul Viaccoz
L’esprit d’escalier, Before publications et éditions récentes, CEC, 2022. © Sandra Pointet
L’esprit d’escalier, Before publications et éditions récentes, CEC, 2022. © Sandra Pointet
L’esprit d’escalier, Before publications et éditions récentes, CEC, 2022. © Sandra Pointet
Présentation de la publication de Paul Bernard, « Guy would never have done that. » Debord Curator, le jeudi 15 septembre 2022, à 19h, dans le cadre de la Nuit des Bains.
Le CEC participe à la Nuit des Bains, le jeudi 12 mai 2022, de 18 à 21h (vernissage)
Le CEC participe au week-end GENEVE.ART, le samedi 21 et dimanche 22 mai 2022, de 11 à 18h
NOUVELLES ÉDITIONS
RAM, livre d’artiste, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
«Guy would never have done that.» Debord Curator, Before publication 9, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
temple-piss19.psd, 2020, éd. du CEC, 2022
Blueberry Studies, Before publication 8, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
Marie Angeletti, RAM, livre d’artiste, impression digitale, photocopies, émail noir sur acrylique, papier argenté, couleurs, 27,5 x 21 cm, 5 exemplaires dont 1 e.a., numérotés. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2022.
CHF 1’000.-
Marie Angeletti, RAM, fanzine, impression digitale, photocopies, papier argenté, noir/blanc, couleurs, 27,5 x 21 cm, glissé dans une fourre en papier blanc, 100 g/m2, 20 exemplaires dont 1 e.a. et 1 H.C., numérotés et signés. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2022.
CHF 50.-
Paul Bernard, «Guy would never have done that.» Debord Curator, Before publication 9, brochure, 44 pages – cahier unique, 17,2 x 23,5 cm, offset, reliure agrafée – publiée dans la collection Before publication réunissant plusieurs textes d’auteurs ou inserts d’artistes qui paraîtront régulièrement et avant l’édition définitive de L’Effet papillon II (second tome de L’Effet papillon, 1989–2007, catalogue du Centre d’édition contemporaine paru en 2008). Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2022.
CHF 15.-
Giulia Essyad, Blueberry Studies, Before publication 8, brochure, couleurs, 32 pages – cahier unique, 17,2 × 23,5 cm, offset, reliure agrafée – publiée dans la collection Before publicationréunissant plusieurs textes d’auteurs ou inserts d’artistes qui paraîtront régulièrement et avant l’édition définitive de L’Effet papillon II (second tome de L’Effet papillon, 1989—2007, catalogue du Centre d’édition contemporaine paru en 2008). Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2022. ISBN : 978-2-9701369-6-5
CHF 15.-
Giulia Essyad, temple-piss19.psd, 2020, poster, offset, deux couleurs, papier Algro Design laminé brillant 180 g/m2, 98,5 × 49 cm, 150 exemplaires, 14 e.a. et 10 H.C.. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2022.
Édition offerte aux membres de l’association du Centre d’édition contemporaine pour l’année 2022.
CHF 150.-
Giulia Essyad
Blueberry Studies
Blueberry Studies, Before publication 8, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
Blueberry Studies, Before publication 8, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
Blueberry Studies, Before publication 8, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
Blueberry Studies, Before publication 8, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
Blueberry Studies, Before publication 8, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
Giulia Essyad, Blueberry Studies, Before publication 8, brochure, couleurs, 32 pages – cahier unique, 17,2 × 23,5 cm, offset, reliure agrafée – publiée dans la collection Before publication réunissant plusieurs textes d’auteurs ou inserts d’artistes qui paraîtront régulièrement et avant l’édition définitive de L’Effet papillon II (second tome de L’Effet papillon, 1989—2007, catalogue du Centre d’édition contemporaine paru en 2008). Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2022. ISBN : 978-2-9701369-6-5
CHF 20.-
Giulia Essyad utilise son corps comme une matière première et un espace de projection, qu’elle immerge dans un univers fantastique et cinématographique, qui rappelle autant les légendes médiévales que la culture pop. Elle use d’une sensualité imbibée des codes de la féminité extrême, entre affirmation désinhibée de soi et invitation à la déconstruction critique de la représentation du corps contemporain. Entre détournement historique et provocation, son corps devient un vecteur militant, iconique, qu’elle immerge dans des univers oniriques, libérant son image des tabous et des critères qui enferment encore les femmes dans des canons esthétiques toujours présents dans notre société. Elle convoque dans un syncrétisme très libre, des notions qui s’étirent de l’animisme au polythéisme, du monde des fées à celui de la Fantasy, qui s’inspire aussi bien des phénomènes naturels que surnaturels, des mythes comme des croyances plus traditionnelles et anciennes, dans un champ très élargi et multiculturel, ou celui plus contemporain des êtres hybrides, archaïques et numériques.
Giulia Essyad créée des petits personnages, sorte de fées, poupées ou jouets qui lui ressemblent et oscillent entre une animalité amusée, revendiquée et une sophistication qui ferait de Ann Lee ou de Betty Boop des sœurs numériques ou hollywoodiennes, entre la nymphe antique et l’ondine moderne, transformées en guerrière, comme la figure d’un corps libéré, cassant les codes de la beauté classique, les normes imposées.
Marie Angeletti
RAM
RAM, éd. du CEC, 2022
RAM, éd. du CEC, 2022
RAM, éd. du CEC, 2022
RAM, éd. du CEC, 2022
RAM, éd. du CEC, 2022
Marie Angeletti, RAM, livre d’artiste, impression digitale, photocopies, émail noir sur acrylique, papier argenté, couleurs, 27,5 x 21 cm, 5 exemplaires dont 1 e.a., numérotés. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2022.
CHF 200.-
Marie Angeletti, RAM, fanzine, impression digitale, photocopies, papier argenté, noir/blanc, couleurs, 27,5 x 21 cm, glissé dans une fourre en papier blanc, 100 g/m2, 20 exemplaires dont 1 e.a. et 1 H.C., numérotés et signés. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2022.
CHF 30.-
Giulia Essyad
temple-piss19.psd, 2020
temple-piss19.psd, 2020, éd. du CEC, 2022
Giulia Essyad, temple-piss19.psd, 2020, poster, offset, deux couleurs, papier Algro Design laminé brillant 180 g/m2, 98,5 × 49 cm, 150 exemplaires, 14 e.a. et 10 H.C., datés, numérotés et signés. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2022.
Édition offerte aux membres de l’association du Centre d’édition contemporaine pour l’année 2022.
CHF 150.-
Mai-Thu Perret
My sister’s hand in mine
My sister’s hand in mine, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
My sister’s hand in mine, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
My sister’s hand in mine, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
My sister’s hand in mine, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
My sister’s hand in mine, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
My sister’s hand in mine, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
Mai-Thu Perret, My sister’s hand in mine, édition d’une boîte comprenant une paire de moufles en laine à la forme en pointe spécifique à la tradition lettone. Chaque paire est unique, en pure laine Shetland, dont le pattern reproduit un des cinq patrons dessinés par Mai-Thu Perret : quatre dessins géométriques et un motif de feuillage inspiré de la tradition lettone de la région de Latgale. Chaque boîte en bois d’érable, au couvercle coulissant, sérigraphié, contient également dix sérigraphies reproduisant les cinq patrons, déclinés en deux couleurs différentes, ainsi qu’un colophon, imprimés sur papier Lessebo rough natural 400 g/m2, 45,6 x 17,5 cm. Chaque sérigraphie est numérotée (de A à J) et signée par l’artiste.
Cette édition est produite à 12 exemplaires, 2 e.a. et 2 H.C. numérotés, datés et signés par l’artiste sur le colophon. Les moufles ont été tricotées par Santa Leimane, Riga, les sérigraphies imprimées par Sabrina Peerally, Madame, atelier de sérigraphie, Genève, les boîtes fabriquées par l’Atelier Casaï SA, Genève. Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2022.
CHF 3’500.-
Mai-Thu Perret
My sister’s hand in mine
Exposition du 18 mars au 29 avril 2022
Vernissage, jeudi 17 mars, de 18h à 20h
Nuit des Bains
jeudi 24 mars 2022, de 18h à 21h
My sister’s hand in mine, CEC, 2022. © Sandra Pointet
My sister’s hand in mine, CEC, 2022. © Sandra Pointet
My sister’s hand in mine, CEC, 2022. © Sandra Pointet
Mai-Thu Perret & Matthew Lutz-Kinoy
Conversation
Mai-Thu Perret & Matthew Lutz-Kinoy, Conversation, vidéo, 38’20’’, son, anglais, 2022
Du film à la performance, en passant par la peinture, la sculpture et l’installation, la pratique de Mai-Thu Perret est multiple, mêlant aussi bien le modernisme, le mouvement Arts and Crafts que les spiritualités orientales. Ses œuvres abordent diverses thématiques portant aussi bien sur les questions de genres et les politiques féministes radicales, que sur l’humain (le corps, la sexualité, le médical), l’espace intime (mobilier, objets usuels, décors) ou encore l’enfance (dessins, jeux). C’est notamment son intérêt pour certaines techniques artisanales qui lie Mai-Thu Perret à Matthew Lutz-Kinoy, dont les travaux expriment très librement des questionnements liés au corps, à la sexualité et aux genres. Dans une narration souvent autobiographique, l’artiste exprime son engagement pour une société plus tolérante et moins conventionnelle.
Conversation est une interview entre Mai-Thu Perret et Matthew Lutz-Kinoy, la première d’une série de discussions filmées que le CEC produira avec des artistes et autres personnalités du monde de l’art impliqués dans sa programmation. Cette interview est l’occasion de revenir sur l’édition Scrolls in the Wind que Matthew Lutz-Kinoy avait réalisée pour le Centre en 2018 et la récente exposition et édition que Mai-Thu Perret My sister’s hand in mine a réalisées pour le Centre en 2022. L’interview dévoile la complicité entre ces deux artistes au parcours singuliers et leur intérêt partagé pour l’artisanat.
Mai-Thu Perret (1976, Genève) vit et travaille à Genève. Son travail a été présenté dans le cadre de diverses expositions individuelles, comme : Mother Sky au David Kordansky Gallery, Los Angeles (2023) ; Real Estate et Untitled à l’Instituto Svizzero, Rome (2021 et 2022) ; My sister’s hand in mine au Centre d’édition contemporaine, Genève (2021). Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives : Les Flammes au Musée d’art moderne de Paris, Paris (2021) ; Same things make us laugh, make us cry au Body Archive Project, Zurich (2021).
Matthew Lutz-Kinoy (1984, New York) vit et travaille entre Los Angeles et Paris. Ses projets ont été exposés dans diverses expositions individuelles tel que : Plate is Bed, Plate is Sun, Plate is Circle, Plate is Cycle à la Galerie Kamel Mennour, Paris, France (2022); Soap Bubbles à Art Basel Parcours, Basel (2022) et il a récemment participé aux expositions collectives suivantes : River of Rebirth au Z33, Hasselt (2023) ; Le salon de musique, au Kamel Mennour, Paris (2022).
Ce projet bénéficie du soutien de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.
Paul Viaccoz
Murs chamaniques. Commentaires
Paul Viaccoz, Murs chamaniques. Commentaires, vidéo, 5’41’’, son, français, 2022
Dans un aller-retour entre la magie et les limites de la science, entre illusion et réalité, les dessins, peintures murales et assemblages d’objets de Paul Viaccoz oscillent entre constats, menaces et prédictions, une vision à la fois surréelle et horrifiée de la violence et l’horreur de l’actualité et ses déflagrations mortifères : guerres, maladies, pandémies.
Enregistré en janvier 2022 à Courroux dans l’atelier de Paul Viaccoz, Murs chamaniques. Commentaires est comme une prolongation de l’exposition ESPRIT ES-TU LÀ ? a eu lieu quelques mois auparavant au CEC. Il y raconte en voix-off son voyage spirituel à la rencontre de la maladie et de la mort. Le film offre également un voyage visuel, un « travelling » le long d’un mur de son atelier réunissant des objets, souvenirs ou mystiques personnelles qui constituent les Murs chamaniques, que l’artiste recompose en continu et in situ, depuis quelques années. Jour après jour, il y a assemblé des objets trouvés dans la nature ou issus de la vie courante, des souvenirs, fétiches, talismans, juxtaposés ou recombinés à des photographies, dessins, screenshots de vidéos, cartes postales, masques, instruments de musique, têtes de morts, sabres, fleurs séchées, plumes, bijoux et broderies. Cet ensemble d’objets, d’images et de textes forme un puzzle mural, reconstruit au grès de son humeur, ses réflexions et son histoire.
Paul Viaccoz (1953, Saint-Julien-en-Genevois) vit et travaille dans le canton du Jura. Son travail a été présenté dans le cadre de diverses expositions individuelles, comme : ESPRIT ES-TU LÀ ? au Centre d’édition contemporaine, Genève (2021) ; La censure des messages au Musée jurassien des arts, Moutier (2018). Il a également participé à de nombreuses expositions collectives : Résonnances (2021) et Mystères et frissons (2022), toutes deux au Musée jurassien des Arts, Moutier ; Sans titre, entre autres, David Mamie, Xavier Robel et Nicola Todeschini, un regard sur la collection de dessins du FMAC, Le Commun, Bâtiment d’art contemporain, Genève (2019).
Ce projet bénéficie du soutien de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.
Guillaume Dénervaud
AGLOROMONES
Guillaume Dénervaud, AGLOROMONES, vidéo, 2’53’’, son, 2022
Guillaume Dénervaud pratique autant le dessin, l’imprimé, la sculpture que l’installation avec un intérêt pour des formes issues de la science-fiction, du cinéma, de la bande dessinée ou de la littérature. Il s’inspire également du réel, mêlant des références à des objets décoratifs et utilitaires, retrouvant des matériaux, des techniques et des formes souvent issues de l’artisanat, du design ou plus simplement de la culture populaire et du quotidien. Il croise des modes de production contemporains et des pratiques traditionnelles, oubliées ou redécouvertes. Le travail graphique de Guillaume Dénervaud, soigneusement exécuté à la main, convoque la précision et la rigueur des dessins techniques industriels et mécaniques. Mais, à y regarder de plus près, le langage graphique figuratif de ces derniers cède la place à une abstraction poétique composée d’infinies combinaisons de formes cellulaires, rondes et serpentine, interconnectées aux textures soyeuses des rendus numériques.
AGLOROMONES est le premier travail vidéo de Guillaume Dénervaud. Il présente une sélection d’images tournées en extérieur qui incarnent la matière brute des recherches et préoccupations anthropiques qui sous-tendent l’ensemble du travail de l’artiste. Tournées sur le trajet qui sépare l’ancien lieu de résidence de Guillaume Dénervaud dans le 18ème arrondissement de Paris et son atelier à Saint-Denis, les images documentent les observations quotidiennes de l’artiste sur cette partie de la ville en pleine mutation. AGLOROMONES propose une série de scènes filmées entre abstraction et réalité, une traversée d’espaces interstitiels et périphériques ; des zones de transit entre ville et campagne.
Guillaume Dénervaud (1987, Fribourg) vit et travaille à Paris. Son travail a été présenté dans le cadre de diverses expositions individuelles, comme : Syntetic Splinter, à la galerie Bel Ami, Los Angeles (2023), Surv’Eye, au Centre d’édition contemporaine, Genève (2021), STRATA à La Cristallerie, Saint-Louis (2020). Il a également participé à de nombreuses expositions collectives : La main-pleur à la Kunsthalle Friart, Fribourg (2022), Des corps, des écritures, au Musée d’art Moderne de la Ville de Paris (2022), Les formes du transfert, aux Magasins Généraux, Paris (2022).
Le projet Videos: new and revisited bénéficie du soutien de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.
La vidéo de Guillaume Dénervaud AGLOROMONES bénéficie du soutien du Fonds cantonal d’art contemporain du canton de Genève.
artgenève 2022
Before et publications
Before et publications
Du jeudi 3 au dimanche 6 mars, 2022
Stand A43, halle 2, Palexpo, Genève
Le CEC participe à artgenève 2022.
Marie Angeletti, Laurence Bonvin, Harry Burke, Liz Craft, Guillaume Dénervaud, Anne Dressen et Nick Mauss, David Hominal, Susan Te Kahurangi King, Dorothy Iannone, Paul Paillet, Paul Viaccoz
Laurence Bonvin
شالي
شالي, Before publication 7, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
شالي, Before publication 7, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
شالي, Before publication 7, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
شالي, Before publication 7, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
شالي, Before publication 7, éd. du CEC, 2022. © Sandra Pointet
Laurence Bonvin, شالي (shali), Before publication 7, brochure, 36 pages, publiée dans la collection Before publication – cahier unique, 17.2 × 23.5 cm, offset, reliure agrafée – réunissant plusieurs prépublications de textes d’auteurs ou d’inserts d’artistes qui paraîtront régulièrement et en avant-première de l’édition définitive du catalogue L’Effet papillon II (deuxième tome de L’Effet papillon, 1989—2007, catalogue du Centre d’édition contemporaine paru en 2008). Graphisme : Niels Wehrspann, Lausanne. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2022. ISBN : 978-2-9701369-5-8
CHF 20.-
La série de photographies Shali (maison en langue siwi), a été réalisée en février 2021 – Shali, photographies digitales (originaux en couleur), impression jet d’encre sur papier Hahnmühle, 74,7 x 58 cm, 2021. Elle désigne la forteresse du même nom, située au centre de l’oasis de Siwa en Égypte. La technique de construction, le kershef, est un mélange d’argile, de sel et de pierres. Elle est exemplaire de l’architecture vernaculaire berbère et offre une protection naturelle contre la chaleur du désert. Fortement érodée par le temps et les pluies torrentielles de 1926, la forteresse de Shali a été restaurée par le gouvernement égyptien qui veut faire de Siwa un centre éco-touristique.
Née en 1967 à Sierre, Laurence Bonvin est une photographe et réalisatrice suisse. Elle vit entre la Suisse et la ville de Lisbonne. Marquée par le documentaire, son approche est centrée depuis de nombreuses années sur le paysage, l’architecture et les phénomènes de transformation des environnements urbains et naturels. À travers son regard, l’artiste révèle les dimensions sociales, poétiques et politiques des lieux intermédiaires que sont les frontières, les friches, les zones préurbaines et périurbaines, et interroge leurs identités.
Son travail photographique a été présenté dans le cadre d’expositions individuelles, notamment : Blackrock, Biennale Dak’Art, Dakar (2022) ; Earth Beats, Kunsthaus Zürich (2021) ; See Pieces, Fondation Alfred Ehrhardt, Berlin (2021) ; Les lois de l’improbabilité, Centre pour la photographie, Genève (2020) ; Something Else 2, Biennale off, Darb 1789, Le Caire (2018) ; Flow of Forms, Musée d’ethnologie, Hambourg (2018). Elle a également fait l’objet de plusieurs publications, notamment On the Edges of Paradise (edition fink, Zürich, 2008), la collection des Cahiers d’artistes (Pro Helvetia, Zürich + éd. Periferia, Lucerne, 2007) ou encore la collection Before publication du Centre d’édition contemporaine, Genève (شالي, Before publication 7, éd. du CEC, Genève, 2022). Elle participe également à l’exposition collective, La montagne en perspective, au Musée d’Art et d’Histoire, Genève (2022-23). Laurence Bonvin a réalisé plusieurs court-métrages présentés dans le cadre d’expositions ainsi que sélectionnés par des festivals internationaux : Ghost Fair Trade (2022) ; Aletsch Negative (2019) ; Avant l’envol (2016) ; Blikkiesdorp (2014) ; AfterVegas (2013). Elle a bénéficié d’un atelier Pro Helvetia Le Caire entre 2020 et 2021.
David Hominal
Still Life / Les feuilles mortes / 2020–2021
Still Life / Les feuilles mortes / 2020–2021, Before publication 6, éd. du CEC, 2021. © Sandra Pointet
Still Life / Les feuilles mortes / 2020–2021, Before publication 6, éd. du CEC, 2021. © Sandra Pointet
Still Life / Les feuilles mortes / 2020–2021, Before publication 6, éd. du CEC, 2021. © Sandra Pointet
Still Life / Les feuilles mortes / 2020–2021, Before publication 6, éd. du CEC, 2021. © Sandra Pointet
Still Life / Les feuilles mortes / 2020–2021, Before publication 6, éd. du CEC, 2021. © Sandra Pointet
Still Life / Les feuilles mortes / 2020–2021, Before publication 6, éd. du CEC, 2021. © Sandra Pointet
David Hominal, Still Life / Les feuilles mortes / 2020–2021, Before publication 6, brochure, 32 pages – cahier unique, 17.2 × 23.5 cm, offset, reliure agrafée – publiée dans la collection Before publication, réunissant les prépublications de textes d’auteurs ou d’inserts d’artistes qui paraîtront régulièrement et en avant-première de l’édition définitive du catalogue L’Effet papillon II (deuxième tome de L’Effet papillon, 1989—2007, catalogue du Centre d’édition contemporaine paru en 2008). Graphisme: Niels Wehrspann, Lausanne. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2021.ISBN:978-2-9701369-4-1
Epuisé
Pour la publication Still Life/Les feuilles mortes/2020-2021, David Hominal a sélectionné une série de feuilles mortes qui, pour lui comme pour nous tous, sont des souvenirs d’enfance ou de promenade. Au-delà du romantisme ou du naturalisme, ces feuilles représentent, comme la peinture, une parfaite surface plane et un réseau de nervures qui s’organisent, comme le geste de David Hominal, du centre vers le bord de la toile, dans un mouvement d’ouverture, la couleur et les lignes envahissant la toile au-delà des limites de chaque feuille. Le jeu de signification inversée entre l’expression anglaise et sa traduction en français, Still Life, littéralement « toujours en vie », mais signifiant en réalité « nature morte », donne des indices sur l’essence même de la pratique d’Hominal. Il choisit l’exercice de la nature morte pour lui réinsuffler un nouveau souffle de vie. Un sujet fragile et éphémère comme une métaphore de sa pratique déclinée, ici, en un cycle à la fois court et infini, oscillant éternellement entre la mort et la renaissance.
Marie Angeletti
Ram
Du 26 novembre 2021 au 5 mars 2022
Vernissage, jeudi 25 novembre 2021, de 18h à 20h
Nocturne du Quartier des Bains
jeudi 27 janvier 2022
de 18h à 20h
Ram, CEC, 2021.
Ram, CEC, 2021.
Untitled, impression sur argent, 30 x 42 cm, édition unique, 2021. Exposition Marie Angeletti,
Ram, CEC, 2021.
334 POLISHED BALLS, November 2nd, 3rd, 4th, 5th, 8th, 9th, 10th, 11th, 12th, 18th, 20th, 22nd, 23rd, 2021, 334 boules de pétanques polies, 2021 (détail). Exposition Marie Angeletti,
Ram, CEC, 2021.
Paul Viaccoz
ESPRIT ES-TU LÀ ?
ESPRIT ES-TU LÀ ? Before publication 5, éd. du CEC, 2021. © Sandra Pointet
ESPRIT ES-TU LÀ ? Before publication 5, éd. du CEC, 2021. © Sandra Pointet
ESPRIT ES-TU LÀ ? Before publication 5, éd. du CEC, 2021. © Sandra Pointet
ESPRIT ES-TU LÀ ? Before publication 5, éd. du CEC, 2021. © Sandra Pointet
ESPRIT ES-TU LÀ ? Before publication 5, éd. du CEC, 2021. © Sandra Pointet
ESPRIT ES-TU LÀ ? Before publication 5, éd. du CEC, 2021. © Sandra Pointet
Paul Viaccoz, ESPRIT ES-TU LÀ?, Before publication 5, brochure, 36 pages – cahier unique, 17.2 x 23.5 cm, offset, reliure agrafée – publiée dans la collection Before publication, réunissant les prépublications de textes d’auteurs ou d’inserts d’artistes qui paraîtront régulièrement et en avant-première de l’édition définitive du catalogue L’Effet papillon II(deuxième tome de L’Effet papillon, 1989 — 2007, catalogue du Centre d’édition contemporaine paru en 2008). Texte: Paul Viaccoz. Graphisme: Niels Wehrspann, Lausanne. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2021. ISBN: 978-2-9701369-3-4.
CHF 20.-
ESPRIT ES-TU LÀ ? complète l’exposition éponyme présentée par Paul Viaccoz au Centre d’édition contemporaine, du 1eroctobre au 12 novembre 2021. La publication réunit des reproductions de dessins réalisés sur les murs de la maisonnette de son jardin, des dessins de la série Paysages de guerre,ainsi qu’un texte de l’artiste éponyme. Paul, alias Damiano et ПОЛ, personnage central de deux précédentes nouvelles – Le responsable de l’économat est aujourd’hui indisponible (éd. FMAC, Genève, 2012) et La censure des messages, (éd. Musée jurassien des Arts, Moutier, 2018) – évoque l’expérience de l’isolement. Ce court texte de Viaccoz encadre deux citations tirées du livre de Wolfgang Sofsky, L’Ère de l’épouvante. Folie meurtrière, terreur, guerre (éd. Gallimard, Paris, 2002), qui témoigne des difficultés à représenter la cruauté, la violence et la guerre.
Paul Viaccoz
ESPRIT ES-TU LÀ ?
Du 1er octobre au 12 novembre 2021
Vernissage le jeudi 30 septembre 2021, de 14h à 20h
ESPRIT ES-TU LÀ ?, CEC, 2021. © Sandra Pointet
ESPRIT ES-TU LÀ ?, CEC, 2021. © Sandra Pointet
« … Souvent, il séjournait dans cet espace pour trouver le calme et l’inspiration. Dans un carnet, il prenait des notes accompagnées de croquis et de plans pour de futurs projets. Les murs blancs de la maison, la vue sur le jardin et les arbres étaient propices à la méditation et parfois à la lecture. Il pensait qu’un moine jardinier aurait pu se retrouver dans la même situation que lui, à l’écart du monde, du vacarme et des brutales réalités de la vie. Ces murs laiteux ressemblaient à ceux d’une chapelle. Par un jour de printemps, il décida de peindre de petites saynètes et des paysages directement sur ces parois immaculées. … »
Extrait du texte de Paul Viaccoz, ESPRIT ES-TU LÀ ?, paru dans Before publication 5, éd. CEC, 2021.
Bridge the gap
Du 6 mai au 9 juillet 2021
et du 17 août au 10 septembre 2021
Harry Burke, Timothée Calame, Liz Craft, Keren Cytter, Guillaume Dénervaud, Anne Dressen/Nick Mauss, David Hominal, Dorothy Iannone, Matthew Lutz-Kinoy, Fabian Marti, Paul Paillet, Susan Te Kahurangi King
Le CEC participe à la Nuit des Bains les jeudis 6 mai et 2 septembre 2021 de 18 à 21h.
Le CEC participe au week-end GENEVE.ART le samedi 29 mai et le dimanche 30 mai de 11h à 18h.
Liz Craft
Brave new world, March 2020
Liz Craft, Brave new world, March 2020, vidéo, 17’’, 2020
Liz Craft appartient à une génération d’artistes fortement inspirés par l’imaginaire à la fois kitsch et libertaire de la Côte Ouest des États-Unis. Son univers oscille entre l’esprit léger et libéré du Flower Power des années 1970 et la sexualité́ militante des années 1980. L’intérêt de Craft pour le matériel utilitaire et courant l’amène à les combiner dans des sculptures, souvent des marionnettes ou sorte de poupées, personnes bricolées mais très expressifs, qui brouillent les frontières entre arts et artisanat, mais également entre installation et scène de théâtre, entre fiction et récit personnel.
Pour la première partie du projet Videos : new and revisited, nous présentons un film court de Liz Craft, Brave new world, March 2020, vidéo, 17’’, 2020, dont l’enregistrement s’est fait avec un simple iphone, pendant la période du confinement en mars 2020 dans le Parc National de Joshua Tree, au sud-est de la Californie. Ce long traveling sans fin, parcours le désert, sans aucuns touristes ni âme qui vive, et donne une impression de liberté et de mouvement, vertigineuse dans ce moment étrangement statique et d’enfermement. Ce film a fait l’objet d’une commande, passée à plusieurs artistes pendant le confinement et la fermeture CEC dont Guillaume Dénervaud, Giulia Essyad, Paul Paillet, Mai-Thu Perret et RM. Cette série de films courts ou d’images a été diffusée sur la page Instagram du CEC dans une mini-série intitulée « MEANWHILE », en attendant que le CEC puisse rouvrir en mai 2020.
Liz Craft (1970, Los Angeles) vit et travaille à Berlin. Son travail a été présenté dans le cadre de diverses expositions individuelles, comme : Ms. America, au Centre d’édition contemporaine, Genève (2022); Cavern, à la Neue Alte Brücke, Frankfort (2022) ; Do You Love Me Now ? à la Kunsthalle und Kunstmuseum, Bremerhaven (2022). Elle a également participé à de nombreuses expositions collectives : Kreislaufprobleme à Croy Nielsen, Vienne (2019), Tranted Love au ConfortModerne, Poitiers (2018) ; Sueurs Chaudes au South Way Studio, Marseille (2017).
Ce projet bénéficie du soutien de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.
Dorothy Iannone
Eros Paintings
Dorothy Iannone, Eros Paintings, offset, couleur, 16 pages, 16,5 x 23,6 cm. Coédition innen, Zurich et Centre d’édition contemporaine, Genève, 2019. ISBN : 978-2-9701174-9-0
Edition offerte aux membres de l’association du Centre d’édition contemporaine pour l’année 2019.
CHF 20.-
Timothée Calame
Neologisms at Macdo, avec Maximage
Timothée Calame, Neologisms at Macdo, avec Maximage, poster, offset, couleur, papier Profimat 200 g/m2, 50 × 70 cm, tirés à 50 exemplaires, 3 e.a et 2 H.C. numérotés, datés et signés Timothée Calame et Maximage (MX). Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2019
CHF 50.-
TIMOTHÉE CALAME
ALTERA
Vernissage le jeudi 16 mai 2019 de 18h à 21h (vernissages communs Quartier des Bains)
Exposition du 17 mai au 28 septembre 2019
Prolongation jusqu’au 26 octobre 2019
Le CEC est soutenu par le Département de la culture et du sport de la Ville de Genève, la Loterie Romande, la Fondation Leenaards, la Fondation Ernst & Olga Gubler-Hablützel et une fondation privée genevoise.
L’exposition Timothée Calame Altera est soutenue par le Département de la culture et du sport de la Ville de Genève et le Fonds cantonal d’art contemporain, OCCS – DCS, Genève.
Matthew Lutz-Kinoy
The Meadow
Exposition du 12 octobre 2018 au 8 février 2019
Vernissage le jeudi 11 octobre 2018 de 18h à 21h (Nuit des Bains)
Week-end Genève Art Contemporain : le samedi et dimanche 17 et 18 novembre de 11h à 18h
Vernissages communs du Quartier des Bains : le jeudi 17 janvier 2019, de 18h à 21h
Si le principal médium de Matthew Lutz-Kinoy est la peinture, elle se développe souvent au-delà de l’espace en deux dimensions pour s’étendre à son environnement, se transformer en décor ou en pièces de mobilier. Cette expansion de l’espace pictural s’exprime autant au travers du choix des sujets, que de l’agrandissement et la répétition de motifs stylisés. Ses peintures de très grands formats, souvent installées comme des tapisseries ornementales, des panneaux muraux ou des plafonds suspendus, scénographient l’espace d’exposition dans lequel le spectateur est physiquement immergé. Cette approche très spatiale et physique de la peinture traduit le rapport privilégié qu’entretient Lutz-Kinoy avec le corps, la gestuelle et explicite l’élargissement de son travail à la danse et la performance. À l’occasion de son exposition récente au Consortium, Dijon, un vaste dispositif de peintures murales inspirées des panneaux de François Boucher, qui habillaient les murs d’un boudoir aujourd’hui installés à la Frick Collection de New York, recouvraient la totalité des murs de ce white cube. La fascination pour cette peinture raffinée, sophistiquée et charnelle du XVIIIe siècle convoquait son caractère érotique et transgressif et invitait en arrière fond à une libération sensuelle et sexuelle.
Salon MAD#4 (Multiple Art Days)
Paris 2018
14 – 16 septembre 2018 de 11h à 19h
Preview : 13 septembre 2018 de 14h à 19h
Monnaie de Paris, Paris
Le CEC participe au Salon MAD#4 (Multiple Art Days)
Avec les éditions de Victor Man, Keren Cytter, Jean-Michel Wicker, Mathis Gasser, Artists’ Voices (triple vinyle) et Valentin Carron
Victor Man
Childhood Drawings for Rózsa
Victor Man, Childhood Drawings for Rózsa, livre d’artiste, offset, 16,2 × 23 cm, 128 pages, couleurs, couverture avec une jaquette, deux couleurs, reproduction de plusieurs carnets de dessins d’enfant et publication d’une lettre de Victor Man, « My dear Rózsa », anglais, 500 exemplaires. Graphisme : NORM, Zurich. Imprimeur : DZA Druckerei zu Altenburg, Altenburg. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2018.
ISBN 978-2-9701174-7-6
CHF 40.-
Entrelacs
Victor Man invite Navid Nuur
Exposition du 18 mai au 15 septembre 2018
Vernissage le jeudi 17 mai 2018 de 18h à 21h (Vernissages communs du Quartier des Bains)
Pour son exposition au CEC, Victor Man invite Navid Nuur non pas pour réaliser une œuvre commune mais davantage pour créer un dialogue et souligner des liens de parenté entre leurs pratiques : leur usage de techniques traditionnelles et artisanales – aquarelles pour l’un céramiques pour l’autre -, leurs références communes à des matériaux à forte signification symbolique et poétique – minéraux, eau, feu – leurs parcours personnels et artistiques, mais aussi leur rapport à l’enfance, à la mémoire et peut-être à la nostalgie. Une manière partagée de revisiter des étapes initiatiques qui a rendu ce duo possible et naturel, qui proposera un accrochage en alternance des aquarelles de Victor Man et des céramiques de Navid Nuur. Continue reading « Entrelacs
Victor Man invite Navid Nuur »
Valentin Carron, Marc Camille Chaimowicz, François Curlet…
Valentin Carron, Marc Camille Chaimowicz, François Curlet, Keren Cytter, Philippe Decrauzat, Jason Dodge, Trisha Donnelly, Sylvie Fleury, Mathis Gasser, Thomas Hirschhorn, David Hominal, Aaron Flint Jamison, Raphaël Julliard, Tobias Kaspar, Jakob Kolding, Elke Krystufek, M/M (Paris), Jonathan Monk, Oscar Tuazon, Jeffrey Vallance, Oriol Vilanova, Jean-Michel Wicker, Heimo Zobernig
Vernissage le jeudi 22 mars 2018 de 18h à 21h
Exposition du 23 mars au 5 mai 2018
Nouvelles éditions:
Keren Cytter, The Brutal Turtle, livre, offset, couleur, 40 pages, 15 x 15 cm, 500 exemplaires, texte en anglais. Coédition Pork Salad Press, Copenhague et le Centre d’édition contemporaine, Genève, 2018.
Keren Cytter, The Furious Hamster, livre, offset, couleur, 56 pages, 15 x 15 cm, 500 exemplaires, texte en anglais. Coédition Pork Salad Press, Copenhague et le Centre d’édition contemporaine, Genève, 2018.
Keren Cytter
The Furious Hamster
Keren Cytter, The Furious Hamster, livre, offset, couleur, 56 pages, 15 x 15 cm, 500 exemplaires, texte en anglais. Coédition Pork Salad Press, Copenhague et Centre d’édition contemporaine, Genève, 2018.
ISBN 978-87-91409-96-7.
Epuisé
Keren Cytter
The Brutal Turtle
Keren Cytter, The Brutal Turtle, livre, offset, couleur, 40 pages, 15 x 15 cm, 500 exemplaires, texte en anglais. Coédition Pork Salad Press, Copenhague et Centre d’édition contemporaine, Genève, 2018.
ISBN 978-87-91409-97-4.
CHF 15.-
artgenève 2018
Keren Cytter
1er – 4 février 2018 de 12h à 20h
Preview: 31 janvier 2018 de 14h à 21h
stand D23, Palexpo, Genève
Le CEC participe à artgenève 2018
Keren Cytter
Présentation de trois petits livres pour enfants, The Curious Squirrel (2015), The Brutal Turtle (2018) et The Furious Hamster (2018), de dessins récents et de trois objets sur roulettes
Pour le CEC à artgenève, Keren Cytter propose un petit salon de lecture pour enfants qui réunira une série de dessins récents et trois volumes sur roulettes : une boule rouge, une pyramide jaune, un cube bleu, à la fois formes mobiles et des petits sièges pour enfants. Cet environnement enfantin servira de display aux deux nouveaux livres de Keren Cytter, The Brutal Turtle et The Furious Hamster, coédités par Jacob Fabricius (directeur artistique de Kunsthal Aarhus), sa maison d’édition Pork Salad Press, Copenhague et le Centre d’édition contemporaine, Genève. Continue reading « artgenève 2018
Keren Cytter«
Jean-Michel Wicker
#picturebook1
Book Launch c/o Section 7 Books, Paris
Vendredi 30 juin 2017
Dès 18:00 Book Launch: Présentation de l’édition de Jean-Michel Wicker, #picturebook1, par l’artiste
Jean-Michel Wicker
#picturebook1
Book Launch c/o SALTS, Birsfelden/Basel
Jeudi 15 juin 2017
Dès 18:00 Présentation de l’édition de Jean-Michel Wicker, #picturebook1 présenté en collaboration avec The Printed Room, SALTS et le Centre d’édition contemporaine, Genève
Avec une lecture par Harry Burke et un flyer spécialement produit par Jean-Michel Wicker
Jakob Kolding
Through the Looking Glass
Jakob Kolding, Through the Looking Glass, collage unique, 15 x 10 cm, édition de 10 exemplaires, encadrés, numérotés et signés. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2017
CHF 700.-
Jean-Michel Wicker
#picturebook1
Jean-Michel Wicker, #picturebook1, livre d’artiste, offset, 27 × 28, 5 cm, 396 pages, dont 360 pages couleur et 36 pages en noir, sur papier LuxoArt Silk 150 g/m2, couverture couleur brillante, papier LuxoArt Silk 350 g/ m2, 10 inserts, couleur, 26,5 × 28 cm, papier LuxoArt Silk 130 g/m2, publication d’un « arbre de vie» réalisé par Jean-Michel Wicker en collaboration avec Marlie Mul, d’un texte de Harry Burke et d’une recette alsacienne de tarte aux quetsches par Charlotte Wicker (français), anglais, tiré à 500 exemplaires. Graphisme : Maximage Société Suisse, Londres. Imprimeur: DZA Druckerei zu Altenburg, Altenburg. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, Juin 2017.
ISBN 978-2-9701174-0-7.
CHF 70.-
Présentation de l’édition
Jean-Michel Wicker
#picturebook1
Jeudi 1 juin 2017
Dès 18:00 Présentation de l’édition de Jean-Michel Wicker, #picturebook1, livre d’artiste, offset, 27 × 28, 5 cm, 396 pages, dont 360 pages couleur et 36 pages en noir, sur papier LuxoArt Silk 150 g/m2, couverture couleur brillante, papier LuxoArt Silk 350 g/ m2, 10 inserts, couleur, 26,5 × 28 cm, papier LuxoArt Silk 130 g/m2, publication d’un « arbre de vie» réalisé par Jean-Michel Wicker en collaboration avec Marlie Mul, d’un texte de Harry Burke et d’une recette alsacienne de tarte aux quetsches par Charlotte Wicker (français), anglais, tiré à 500 exemplaires. Graphisme : Maximage Société Suisse, Londres. Imprimeur: DZA Druckerei zu Altenburg, Altenburg. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, Juin 2017.
Jakob Kolding
The Outside or the Inside of the Internalised Externalised
Exposition du 19 mai au 30 septembre 2017
Vernissage le jeudi 18 mai 2017, dès 18h (Nuit des Bains)
L’exposition de Jakob Kolding proposera une scénographie rappelant les dioramas du XIXème siècle ou les photomontages du théâtre d’Alfred Jarry, un petit théâtre qui occupera l’ensemble de nos espaces d’exposition et sera visible de l’extérieur, à la fois installation et œuvre publique. Cette scène regroupera plusieurs silhouettes « en pied », sur ou sous-dimensionnées, construisant un jeu de juxtapositions et d’écarts. Chaque figure représentera un personnage historique ou anonyme, emblématique du corpus de références littéraires, philosophiques, artistiques ou personnelles de Jakob Kolding, qui impliquent un questionnement sociologique, culturel et esthétique de l’appropriation de l’espace. Si ses premiers travaux étaient davantage en lien avec les phénomènes de transformation de l’espace urbain et de gentrification, plus récemment Kolding envisage ces notions d’espace de manière plus large, ouverte et ambivalente, comme un lieu où les interrogations identitaires seraient à la fois plus complexes, fluides et multiples. Continue reading « Jakob Kolding
The Outside or the Inside of the Internalised Externalised«
Présentation de l’édition
Jean-Michel Wicker
Belle étiquette
Jeudi 19 janvier 2017
Dès 18:oo Présentation de l’édition de Jean-Michel Wicker, Belle étiquette, flyer tissé prenant la forme d’un mini tapis fonctionnant comme un objet publicitaire, polyester, noir et blanc, tissage haute définition, découpe à haute température, effiloché sur les côtés, 92 × 140 mm, édition de 1000 exemplaires, non-signés, tissage Bornemann-Etiketten GmbH, Wuppertal. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2016.
Cette édition est accompagnée d’une publication du même titre, Belle étiquette, publication, 16 pages, noir/blanc, couleurs, offset sur papier Magno Satin 130 g/m2, 26,8 × 20,5 cm, 250 exemplaires. Conception graphique : Marietta Eugster et Jean-Michel Wicker. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2016.
Editions offertes aux membres 2016 de l’association du CEC
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Mathis Gasser
In the Museum 1 2 (3), Regulators 1 2 n, livre d’artiste, 448 pages en noir et 128 pages couleurs, 17 x 22,8 × 3,5 cm, offset, sur papier Arctic Volume White 1.12 100 g/m2, couverture papier Arctic Volume White 1.2 300 g/m2, 300 exemplaires. Conception graphique : Niels Wehrspann, Lausanne avec Mathis Gasser. Imprimeur : La Buona Stampa, Lugano. Relieur : Schumacher AG, Schmitten. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2016.
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Artists’ Voices
Triple vinyle avec les pièces sonores de Rita Ackermann, Gerard Byrne, Valentin Carron, Claire Fontaine, Jason Dodge, Giulia Essyad, Sylvie Fleury, Gilles Furtwängler, Mathis Gasser, Marcus Geiger / Heimo Zobernig, Vivienne Griffin & Kaspars Groshevs, Thomas Hirschhorn, Tobias Kaspar et Jan Vorisek, Anne Le Troter, Beat Lippert, Tobias Madison, Fabian Marti, Jonathan Monk, Damián Navarro, James Richards, Emanuel Rossetti, Ryan Conrad Sawyer, Ramaya Tegegne et Ricardo Valentim, 3 picture discs dans une boîte en 2 pièces, 310 × 310 × 15/15 mm, 350 exemplaires, ingénieur du son : Ladislav Agabekov, Caduceus Mastering, Genève. Graphiste : Niels Wehrspann, Lausanne. Edition du Centre d’édition contemporaine, 2016.
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John M Armleder, Valentin Carron, Marc Camille Chaimovicz, Claude Closky, Andreas Dobler, David Hominal, Rosemarie Trockel et Heimo Zobernig (éditions CEC), Giulia Essyad (céramique) et Sabrina Röthlisberger (banc et livre), Solar Lice (double LP, Power Station, Dallas, 2013) et David Knuckey (sculptures)
Jusqu’au 11 mars 2017
Présentation du livre
Mathis Gasser
In the Museum 1 2 (3),
Regulators 1 2 n
Jeudi 15 décembre 2016
Dès 18:00 Présentation du livre de Mathis Gasser, In the Museum 1 2 (3), Regulators 1 2 n, livre d’artiste, 448 pages en noir et 128 pages couleurs, 17 x 22,8 x 3,5 cm, offset, sur papier Arctic Volume White 1.12 100 g/m2, couverture papier Arctic Volume White 1.2 300 g/m2, 300 exemplaires. Conception graphique : Niels Wehrspann, Lausanne avec Mathis Gasser. Imprimeur : La Buona Stampa, Lugano. Relieur : Schumacher AG, Schmitten. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2016.
David Knuckey, Crest, 2016
A partir de 19:00 lectures de Marie Angeletti, Samuel Luterbacher, Marta Riniker-Radich et Angharad Williams
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Artists’ Voices
Triple vinyle avec les pièces sonores de Rita Ackermann, Gerard Byrne, Valentin Carron, Claire Fontaine, Jason Dodge, Giulia Essyad, Sylvie Fleury, Gilles Furtwängler, Mathis Gasser, Marcus Geiger / Heimo Zobernig, Vivienne Griffin & Kaspars Groshevs, Thomas Hirschhorn, Tobias Kaspar et Jan Vorisek, Anne Le Troter, Beat Lippert, Tobias Madison, Fabian Marti, Jonathan Monk, Damián Navarro, James Richards, Emanuel Rossetti, Ryan Conrad Sawyer, Ramaya Tegegne et Ricardo Valentim, 3 picture discs dans une boîte en 2 pièces, 310 × 310 × 15/15 mm, 350 exemplaires, ingénieur du son : Ladislav Agabekov, Caduceus Mastering, Genève. Graphiste : Niels Wehrspann, Lausanne. Edition du Centre d’édition contemporaine, 2016.
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John M Armleder, Valentin Carron, Marc Camille Chaimovicz, Claude Closky, Andreas Dobler, David Hominal, Rosemarie Trockel et Heimo Zobernig (éditions CEC), Giulia Essyad (céramique) et Sabrina Röthlisberger (banc et livre), Solar Lice (double LP, Power Station, Dallas, 2013) et David Knuckey (sculptures)
Jusqu’au 11 mars 2017
Présentation de l’édition
Artists’ Voices
Jeudi 8 décembre 2016
Dès 18:00 Présentation de l’édition sonore Artists’ Voices, avec Rita Ackermann, Gerard Byrne, Valentin Carron, Claire Fontaine, Jason Dodge, Giulia Essyad, Sylvie Fleury, Gilles Furtwängler, Mathis Gasser, Marcus Geiger / Heimo Zobernig, Vivienne Griffin & Kaspars Groshevs, Thomas Hirschhorn, Tobias Kaspar et Jan Vorisek, Anne Le Troter, Beat Lippert, Tobias Madison, Fabian Marti, Jonathan Monk, Damián Navarro, James Richards, Emanuel Rossetti, Ryan Conrad Sawyer, Ramaya Tegegne et Ricardo Valentim (triple LP, éd. CEC, 2016)
19:00 Ramaya Tegegne, Version #19: Judy Chicago, 2016 (lecture/performance)
19:30 Giulia Essyad, Poetry Reading December 2016 (lecture) et Salamander Said, 2016 (céramique) avec Sabrina Röthlisberger, En Attendant Antarah, guerrier poète, 2015, (banc)
20:00 HAGGARD CARAVAN, composé par Stefan Tcherepnin, avec les enregistrements de Solar Lice (Jeanne Graff, Tobias Madison, Flavio Merlo, Emanuel Rossetti, Gregory Ruppe, William Z. Saunders & Stefan Tcherepnin), mixé à York House Hotel, Wakefield, 2014 (installation sonore, 44’30’’)
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John M Armleder, Valentin Carron, Marc Camille Chaimovicz, Claude Closky, Andreas Dobler, David Hominal, Rosemarie Trockel et Heimo Zobernig (éditions CEC)
Jusqu’au 11 mars 2017
Artists’ Voices
Exposition sonore du 11 décembre 2015 au 26 mars 2016
Vernissage le jeudi 10 décembre 2015, 18h – 21h
Artists’ Voices réunit un ensemble d’œuvres sonores autour du thème de la voix. La voix envisagée comme un marqueur fort sur l’inconscient, une expression primitive, d’avant le langage, directement connectée à l’affect, identifiable par un faisceau d’indices : tonalité, vibration, timbre, rythme. Les pièces sonores proposent autant un chant, une déclamation, un monologue, une lecture, un discours, un dialogue, de l’écho, des chuchotements, des bruits, des cris ou un souffle, jusqu’à la rupture, la dysphonie, l’aphonie, le silence, ou encore le retour au son et à la musique.
Raphaël Julliard
RREPTILES
Raphaël Julliard, RREPTILES, livre d’artiste, 88 pages contenant 55 images et la retranscription d’une conversation entre Richard Tuttle et Raphaël Julliard, format A5, composé en Chronicle Text, impression offset couleur sur papier Condat Matt Périgord 135 g/m2, reliure cousue et collée avec dos toilé, la première et la quatrième de couverture sont constituées de deux leporellos de couleur rouge et jaune absinthe, papier Curious Skin 135 g/m2, qui sont retenus pliés par un ruban en satin brun portant tous les mètres l’inscription RREPTILES sérigraphiée en blanc. Le livre est tiré à 100 exemplaires, dont 10 exemplaires avec un dessin original sur carton, signé, numéroté au dos et un ruban en satin violet portant tous les mètres l’inscription RREPTILES sérigraphiée en blanc. Imprimeur: Noir sur Noir Impression (Genève), reliure : RS Reliure Service SA, Genève, graphisme: SO2, Genève. Édition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2014. ISBN 978-2-9701174-5-2.
CHF 60.- avec un ruban brun
CHF 200.- avec un dessin original et un ruban violet
Raphaël Julliard
Chromozone
Exposition du 19 septembre au 29 novembre 2014
Vernissage le 18 septembre 2014 dès 18h
Exposition d’une installation de grands dessins au crayon sur rouleau de papier et de mobiles en fil de fer, et édition d’un livre d’artiste intitulé RREPTILES, produit et édité par le CEC
Raphaël Julliard est un artiste polygraphe. Pratiquant à la fois le dessin, la peinture, l’installation, la vidéo ou la performance, son travail part, plutôt que d’une forme et d’un concept prédéfinis, d’une impulsion initiale la plus libre et autonome possible, pour arriver à la configuration induite par cette même idée et son processus de réalisation. Son travail interroge parfois la démarche d’autres artistes, qu’ils soient des figures centrales ou moins connues. Il semble cependant s’inspirer avant tout des choses quotidiennes, petites, banales, dont l’existence est a priori classée dans la catégorie des insignifiants. Il aura ainsi rejoué la gestation d’un classique sandwich jambon-beurre, du grain semé au sandwich dévoré, en passant par l’abattoir pour le cochon et le barattage du beurre (Mon Sandwich, vidéo HD, 2010). Il aura entrepris, en collaboration avec Martina-Sofie Wildberger et Jérémy Chevalier, une recherche de l’événement proche de zéro, du geste nul, dont la vacuité produirait au final un potentiel créatif inespéré (GNIQ – le Grand N’Importe Quoi, performance, février 2011). Continue reading « Raphaël Julliard
Chromozone«
Oriol Vilanova
ONE HUNDRED AND FIFTY
Oriol Vilanova, ONE HUNDRED AND FIFTY, 150 cartes postales de grottes du monde entier, tirées de la collection de l’artiste, avec au dos un tampon: THE COLLECTION WILL BE COMPLETE WITH THE OTHER 149 POSTCARDS, sous enveloppe. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève. 2014.
Edition offerte aux membres 2013 de l’association du CEC.
CHF 15.-
Philippe Decrauzat,
One second,
Notes on Replica
Philippe Decrauzat, One second, Notes on Replica, 24 images tirées du film 16 mm Notes on Replica de Philippe Decrauzat, reproduites à 5 exemplaires chacune, tirage charbon sur papier Hahnemühle 180 g/m2, noir/blanc, format A4, 120 exemplaires numérotés, signés et datés. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2013.
Edition offerte aux membres 2012 de l’association du CEC.
CHF 200.- le tirage charbon
Jeffrey Vallance
The Gospel According to Jeffrey
Jeffrey Vallance, The Gospel According to Jeffrey, vidéo de la performance à la chapelle de Saint-Léger, Genève, 82’, son, français, 2012
Issu de la contre-culture, Jeffrey Vallance (né en 1955, il vit et travaille à Reseda/Los Angeles) est un artiste californien qui revisite les rituels religieux, le folklore et les pratiques fétichistes. Endossant tour à tour le costume d’ambassadeur, d’anthropologue, d’explorateur, d’écrivain, de professeur ou encore de chercheur en phénomènes paranormaux, Vallance est un collectionneur compulsif qui alimente son fonds de commerce de mythologies personnelles et collectives. Marqué par la figure de son aïeul Emil Knudsen (1872-1956), célèbre médium norvégien, il croit fermement à la part d’inspiration de son travail, souvent perçu comme un dialogue avec l’au-delà. Aussi fait-il de son quotidien un monde enchanté, ouvert aux actes de foi, aux mystères et aux révélations. Élevé dans la stricte tradition luthérienne et versé dans un art contemporain flirtant avec l’hérésie, Vallance résout cette apparente contradiction dans sa nature dyslexique, qui lui permet de faire coexister harmonieusement des croyances contradictoires. C’est en visitant le Musée International de la Réforme – lors de sa première venue à Genève à l’invitation du Centre d’édition contemporaine –, que l’artiste s’est senti interpellé par la figure de Jean Calvin, invitant tout bon chrétien à diffuser largement la parole de Dieu. A cinq siècles de distance, il lui fallait prendre le message au sérieux en publiant rien de moins que sa propre Bible – The Vallance Bible. Ce geste audacieux serait à nouveau marqué au sceau du paradoxe : un accomplissement spirituel et artistique, tout comme un acte blasphématoire, ou du moins largement teinté d’ironie. L’exposition de Jeffrey Vallance au Centre d’édition contemporaine constitue la première exposition personnelle de l’artiste en Suisse. A cette occasion, il présentera sa bible « personnalisée » en anglais, The Vallance Bible (coédition Grand Central Press, Santa Ana et Centre d’édition contemporaine, Genève, 2011), ainsi qu’une production inédite de dessins et d’éditions, sortes de bondieuseries inspirées du merchandising religieux. (Eveline Notter, extrait du communiqué de presse de l’exposition, Jeffrey Vallance, The Vallance Bible).
Pour le projet, Videos : new and revisited, et sa partie « Archives », nous présentons pour la première fois le film qui a été réalisé lors de la performance de Jeffrey Vallance, The Gospel According to Jeffrey, le 29 mars 2012, lors du vernissage de son exposition personnelle, The Vallance Bible, qui a eu lieu au CEC du 30 mars au 5 mai 2012. L’exposition et la performance ont été organisées par la commissaire d’exposition, Eveline Notter, Genève. Cet événement s’est déroulé dans la Chapelle de Saint-Léger, voisine du CEC, qui a l’époque était situé dans cette même rue. Cette performance ressemblait davantage à une cérémonie, plus œcuménique que réellement religieuse. Elle réunissait pour une table ronde plusieurs experts, universitaires, conservateurs ou religieux, représentants du catholicisme, du protestantisme et du bouddhisme, comme Jérôme Ducor (l’ex-conservateur du département Asie, du Musée d’Ethnographie de Genève, bonze bouddhiste, Genève), Xavier Gravend-Tirole (théologien et chercheur, ancien assistant à l’Université de Lausanne et à l’institut religions, cultures, modernité de Lausanne, IRCM), le pasteur William McComish (ancien doyen de la Cathédrale St-Pierre, Genève), Gabriel de Montmollin (ex-directeur des éditions Labor et Fides, actuel directeur du Musée International de la Réforme, Genève) et Humberto Salvagnin (organiste à la Paroisse de St-Thérèse, Genève). Suite à la lecture du chapitre, The Gospel According to Jeffrey, tiré du livre coédité par Grand Central Presse, Santa Ana et le CEC, par le « célébrant humaniste » Julien Abegglen Verazzi, chaque intervenant s’était exprimé et avait réagi au gospel et à la bible très personnelle de Vallance. La performance se terminait par une discussion avec le public, et le cantique de Martin Luther, Ein fest Brug ist unser Gott.
Jeffrey Vallance (1955, Torrance) vit et travaille à Los Angeles. Son travail a été présenté dans le cadre de diverses expositions individuelles, comme A Voyage to Extremes au Ampersand cooperative structure, Lisbon (2023) ; Relics: Blinky and Bloody Blanket au International Cryptozoology Museum, Portland (2022). Il a également participé à de nombreuses expositions collectives : Lächerlich Deins! Au Bundeskunsthalle, Bonn (2022) ; Urban Explorer à Knoxville Community Media, Knoxville (2022).
Ce projet bénéficie du soutien de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.
Gerard Byrne
For example; a sketch of Five Elevations, 1971-72
Gerard Byrne, For example ; a sketch of Five Elevations, 1971-72, vidéo, 9′ 37”, boucle, muet, 2011
Pour son exposition au Centre d’édition contemporaine en 2011 (4. 05 – 16. 07. 2011), Gerard Byrne a réalisé film lié à une œuvre de Richard Serra datant de 1971-72, Five Elevations, installée dans le parc d’une collection privée à l’extérieur de Londres et à laquelle il a pu avoir accès. Ce film fait suite à une série de recherches sur l’abstraction, le minimalisme et à un précédent travail, A thing is a hole in a thing it is not (vidéo, 2010). Il a été produit et présenté une première fois au Van Abbemuseum, Eindhoven, puis à la Renaissance Society, Chicago, au Lismore Castle Arts, County Waterford, Irlande, ainsi qu’au 2010 Glasgow International Festival of Visual Art. Cette pièce de 2010, constituée de plusieurs films courts, met en scène des œuvres issues de la collection du Van Abbemuseum, qui représentent en quelque sorte la quintessence du minimalisme américain : avec des peintures et sculptures de Carl Andre, Donald Judd, Dan Flavin, Robert Morris et Frank Stella. Réinstallées par Gerard Byrne dans les salles du musée d’Eindhoven, ces œuvres rejouent leur présence au musée. La caméra filme aussi bien les œuvres que le contexte : monteurs, photographes, nettoyeurs, gardiens et visiteurs. Les prises de vue sont le résultat de balayages ou de va-et-vient distancés entre l’environnement, des détails apparemment anodins et les œuvres elles-mêmes, devenues elles aussi objets. Le déplacement de point de vue qu’opère Gerard Byrne est recontextualisé dans le champ du minimalisme par Penelope Curtis dans son texte, A local address, paru dans le catalogue Tuxedo Junction (1960), à propos de A thing is a hole in a thing it is not :
« This means that we are left with the possibility of thinking of Minimalism’s project as both romantic and classical; as a work of the imagination as well as of manufacturing; an idea as well as an object ; a dream as well as a result. It is also made clear, however, that Minimalism is not just about us, and our experience, but also about how other experiences are mediated for us, whether in text, voice or imagery. »1 Catalogue dans lequel il est également noté en exergue : « Assembled and edited by Gerard Byrne upon the achievements of the Minimalists and their critics. »2
Pour For example ; a sketch of Five Elevations, 1971-72, la caméra flotte autour de Five Elevations. Les prises de vues reprennent des standards cinématographiques, créent une image subjective de cette sculpture relativement complexe. En toile de fond et sans que ce soit le sujet du film, la caméra enregistre simultanément et partiellement un shooting pour un magazine de mode, qui se déroule là par pure coïncidence. Malgré ces deux plans de circonstance, l’œuvre de Richard Serra reste le personnage principal de cette fiction, même si la confrontation avec le shooting transforme Five Elevations en une sorte de « Stonehenge » provocant un back-clash temporel : l’éternel vs l’éphémère.
Gerard Byrne pose ici, comme dans ses précédents travaux, la question de la transmission, historique ou artistique, d’une réalité connue, médiatisée, phénoménologique ou davantage encore iconique, en la mettant à l’épreuve de son enregistrement ou de son réenregistrement (film, photographie), de sa diffusion et de sa réception :
« The idea was to construct for each work a kind of self-awareness of being viewed. I am interested in how the camera tries to construct and elaborate those viewpoints in a filmic sense. I recall Beckett’s Film quoting our fellow Irishman Bishop Berkeley – »To be is to be perceived ».
Gerard Byrne, For example ; a sketch of Five Elevations, 1971-72, vidéo HD, boucle, couleur, muet, lecteur multimédia (full HD), 20 exemplaires, 2 E.A. et 2 H.C., numéroté, daté et signé. Edition du Centre d’édition contemporaine, Genève, 2011
Gerard Byrne a exposé en 2020 au Centraal Museum Utrech (2020), à la Sessession, Vienne (2019), au Moderna Museet, Stockholm (2017), au Kunstmuseum St. Gall (2015), au FRAC des Pays de la Loire, Nantes (2014), au Baltimore Museum of Art (2013), à la Bonniers Konsthall, Stockholm (2013), à la Whitechapel Art Gallery, Londres (2013), à la Renaissance Society, Chicago (2011), à la Lisson Gallery, Londres et New York (2017, 2013, 2009 et 2007). Il a également exposé à la Kunstverein, Düsseldorf (2007) et pour le Pavillon Irlandais de la 52ème Biennale de Venise (2007). Il a participé à plusieurs expositions collectives à la Tate Britain, Londres (2006, 2010 et 2014), au MUDAM, Luxembourg (2010), au Kunstmuseum Basel, Bâle (2010), à la Malmö Konsthall (2010) et au Henry Moore Institute, Leeds (2010), ainsi qu’à la Biennale de Turin, de Gwangju et de Sydney (2008) et à celle de Lyon (2007). Il a participé à l’exposition ILLUMInazioni pour la 54ème Biennale de Venise (2011), à la Documenta 13, Kassel (2012), à The Art of Memory, à la Bonniers Konsthall, Stockholm (2012), Salon der Angst, à la Kunsthalle, Vienne (2012) et Trapping Lions in the Scottish Highlands, Aspen Art Museum (2912), à Curiosity, De Appel, Amsterdam (2012), The Persistence of Objects, Lismore Castle, pour Out of Body, Out of Time, Out of Place, Skulptur Projekte 2017, Münster (2017) et à la Biennale de Busan (2020).
1 Penelope Curtis, « A local address », in Gerard Byrne, Tuxedo Junction, 1960, Lismore Castle Arts, Lismore, Co Waterford, Irlande, 2010
2 Gerard Byrne, Tuxedo Junction, 1960, Lismore Castle Arts, Lismore, Co Waterford, Irlande, 2010, page de garde
Ce projet bénéficie du soutien de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.
Gianni Motti
Cosmic Storm, Cern
Gianni Motti, Cosmic Storm, Cern, vidéo, 30’, son, 2006
Le travail de Gianni Motti révèle les faces cachées du système politique et, plus globalement, de l’état du monde. L’artiste aime considérer « le dessous des cartes », l’au-delà des apparences et de la conscience, comme les phénomènes paranormaux et d’anticipation, les mouvements sectaires, les instincts primitifs et les théories du complot.
Les oeuvres de Gianni Motti ne sont ni des sculptures ni des installations, pas même des ready-made, peut-être des ready-made assistés, parfois des multiples, plus rarement des pièces uniques, mais surtout des témoignages – textes, photographies, films – d’actions. Des gestes qui sont à considérer « en l’état », « comme dans la vie », mais qui, si l’on y regarde à deux fois, détournent et interrogent leur fonction et leur signification première, qu’elles soient sociales, politiques ou symboliques. Gianni Motti aime démystifier les croyances, la morale et le consensus, en les réinvestissant d’un sens nouveau, d’une prise de position décalée et inattendue ou d’une dénonciation souvent ironique et critique.
Le mode de détournement pratiqué par Gianni Motti semble davantage s’assimiler à des tentatives de contournement, voire à des tours de passe-passe : mort le 29 juillet 1989, il organisait son propre enterrement à Vigo (Entierro n°1) et se donnait la liberté de ressusciter, d’être quelqu’un d’autre et de choisir son identité. Plus significatif encore, la gestion de sa rétrospective proposée en 2004 par le Migros Museum de Zurich (Plausible Deniability). L’espace était totalement dédoublé de cloisons en contreplaqué, reconstruisant un parcours labyrinthique vide qui dirigeait, implacablement, le spectateur vers l’arrière-cour du musée. Les œuvres absentes, le commentaire les remplaçait, assumé par plusieurs guides chargés de présenter les étapes importantes du travail de Gianni Motti. Ce dernier substituait ainsi la narration à la réalité ; une manière d’organiser et de contrôler lui-même son passage à la postérité, de proposer un récit, de construire une légende et de donner définitivement à sa pratique artistique le statut de fiction.
Pour le projet Videos : new and revisited, et cette première série de projections, la vidéo de Gianni Motti, Cosmic Storm, Cern, qui a été réalisée au Cern grâce à la technique de l’infra-rouge. Elle relate l’expérience que Gianni Motti a pu vivre grâce à un groupe de scientifiques, qui ont découvert l’existence des neutrinos, particules invisibles et évanescentes, issues de la réaction nucléaire du cœur du soleil. Enfermé dans une sorte de boîte, Motti est percuté en permanence par ces neutrinos dont nous visualisons les trajectoires grâce à un système de détecteurs. Ces particules inframinces percutent en continu tous les corps, humain ou non, et sont constamment présentes dans notre environnement, sans que nous ne puissions jamais les voir ni les percevoir. Elles peuvent parcourir des kilomètres pour aller percuter des montagnes ou s’échouer au fond des océans.
Cette vidéo est une édition produite par le CEC pour l’exposition personnelle de Gianni Motti, Perpetual Channel, qui a eu lieu en novembre 2006, et qui témoignait de son immersion pendant plusieurs jours dans le monde très fermé du Cern et de ses chercheurs.
Gianni Motti (1958, Sondrio) vit et travaille à Genève. Son travail a été présenté dans le cadre de diverses expositions individuelles, comme : EX–POSITION21, Galerie Mezzanin, Geneva (2021) ; Ex-position au Helmhaus, Zurich (2018). Il a également participé à de nombreuses expositions collectives : Vertrauen à Helmhaus Zurich, Zurich (2022) ; Acquisitions 2021 au Fonds d’art contemporain de la Ville de genève, Genève (2022).
Ce projet bénéficie du soutien de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.
Elke Krystufek
Economical Love
Elke Krystufek, Economical Love, affiche, offset couleur, 70 × 50 cm, 160 exemplaires datés et signés et une soixantaine non signés. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1998.
Edition offerte aux membres 1998 de l’association du Centre genevois de gravure contemporaine.
CHF 30.– non signée
CHF 50.– datée et signée
Fabrice Gygi,
Sans titre
Fabrice Gygi, Sans titre, affiche, sérigraphie couleurs, 100 × 68 cm, 150 exemplaires, numérotés 1 à 150 et 8 e.a., datés, signés. Edition du Centre genevois de gravure contemporaine, Genève, 1996.
Edition offerte aux membres 1996 de l’association du Centre genevois de gravure contemporaine.
Epuisé
Alexandre Bianchini
Detroit on Circle
Alexandre Bianchini, Detroit on Circle, transfert numérique de films Super 8, 12’24’’, musique, 1996
Baignant dans un environnement qui privilégie la peinture abstraite, influencée par la tradition suisse, l’art concret et par le mythe de l’abstraction américaine des années 1960, Alexandre Bianchini a recherché d’autres influences au sein du mouvement conceptuel des années 1960-1970, d’Andy Warhol et du Pop art. Avec ce même souci de retrouver des gestes plus immédiats et davantage critiques, il a réinvesti des médiums plus légers, mobiles, voir même désuets, tels que le super 8, le livre d’artiste et l’imprimé.
Pour le programme de projections, Videos : new and revisited, le nouveau site internet du CEC et sa partie « Vidéos récentes » et « Archives », nous avons choisi dans la collection du CEC, l’édition d’une série de films super 8 d’Alexandre Bianchini, Detroit on Circle, datant de 1996. Chacun de ces films courts, de 3 minutes, proposait une bande son composée d’extraits de musique techno, références directes aux artistes de la scène musicale de Détroit, avec Robert Hood ou Jeff Mills, ou davantage issus de l’environnement direct de l’artiste et de la scène techno, avec DJ Sid ou Hubert Mean.
Bianchini filme, zoome et dézoome au rythme des extraits sonores, un carton détaché d’une boîte de « Pain croustillant au Sésame » de la marque suisse Roland, fixé à la verticale et au centre d’un vinyle tournant au rythme d’un 33 tours. Ce petit carrousel offre à voir en alternance cette publicité pour les pains au sésame et l’image collée au dos du carton, tantôt d’une chambre spartiate, tantôt d’un sentier dans la jungle, souvenir d’un séjour de l’artiste en Colombie. La vidéo de ce carrousel qui tourne sans fin, pris dans un mouvement avant/arrière, des sons technos très cadencés, répétitifs et entrainants, provoquent un effet hypnotique et désuet, qui nous fait osciller entre ces biscottes suisses et les sensations d’un voyage en Colombie.
Alexandre Bianchini (1966, Genève) vit et travaille à Genève. Son travail a été présenté dans le cadre de diverses expositions individuelles, comme Child of rage au Locus solus, Prilly (2022) ; Sans tain sans titre au Halle nord, Genève (2018). Il a également participé à de nombreuses expositions collectives : Aquisitions 2021 au Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève, Genève (2022) ; Etat des lieux à la maison Gaudard, Lausanne (2022).
Ce projet bénéficie du soutien de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.
Roman Signer
Installation hélicoptère, 1990
Roman Signer, Installation hélicoptère, 1990, vidéo, 4′ 59”, PAL, son, 1990
Cette vidéo représente l’enregistrement d’une performance de Roman Signer, filmée à huis clos directement dans la salle d’exposition du Centre (en 1990, Centre genevois de gravure contemporaine) avant son exposition personnelle qui a eu lieu du 26 octobre au 8 décembre 1990. Il y présentait les différents éléments utilisés pour cette performance : un hélicoptère avec un pinceau, une boîte de conserve remplie d’encre noire et neuf peintures.
Pour cette action, un hélicoptère de modélisme était équipé à sa base d’un pinceau. L’hélicoptère devait réaliser plusieurs allers-retours entre une boîte de conserve remplie de peinture noire, placée au centre d’un dispositif de neuf toiles vierges, posées au sol. À chaque rotation, l’hélicoptère, guidé par un pilote expert en modélisme, trempait son pinceau dans la boîte de conserve, et allait déposer de la peinture noire sur chacune des toiles, produisant ainsi une série de peintures informelles.
« […] Roman Signer intervient sur les éléments naturels – eau, feu, air, terre – et parfois sur des objets manufacturés ou industrialisés tels des caisses, des bidons, des ballons ou des meubles, en les faisant voler, tomber, exploser, se remplir, se vider, etc., à l’instar de Richard Serra lorsqu’il proposait, en 1967-1968, sa fameuse liste de verbes d’action « rouler, rabattre, plier, tordre, fendre, couper… » Roman Signer privilégie le déroulement, le processus et l’idée de sculpture en mouvement. Son dernier film retrace une action de plus d’un mois, Aktion mit einer Zündschnur, entre Appenzell et Saint-Gall. Une mèche de 20 km, placée le long de la voie de chemin de fer, reliait les deux villes. La mise à feu était donnée à la gare d’Appenzell, le parcours se terminait à la gare de Saint-Gall. Roman Signer et son équipe devaient surveiller le parcours de la flamme et la faire exploser tous les 100 mètres. Il y eut donc 200 explosions, toutes les 4 heures 30, la vitesse de la flamme étant d’un quart d’heure par mètre. Loin d’un petit problème de calcul, cette action confrontait la violence de chaque explosion, la répétition dérisoire du même bref incident avec l’étirement du temps total (35 jours). Elle prenait l’allure d’un parcours initiatique où un équilibre entre la concentration de l’énergie et sa libération devait être maintenu. Roman Signer recherche une certaine domination de l’espace et du temps qui lui demande, lors de chaque action, une attention et des dispositions psychiques qui vont s’exprimer au travers de jeux souvent violents et dangereux, mais toujours poétiques, magiques et humoristiques. Roman Signer n’est donc pas seulement une espèce d’artificier de génie, mais un artiste qui s’intéresse à des situations de tension, afin de créer des mouvements et des formes esthétiques qui exploitent les diverses capacités physiques de chaque « objet » choisi. L’événement peut être d’une remarquable simplicité comme cette Boîte aux feuilles mortes (1982) posée sous des arbres, qui se remplit de feuilles au fur et à mesure que la saison automnale avance »
(Extrait du communiqué de presse de l’exposition personnelle de Roman Signer, Installation hélicoptère, 1990, qui a eu lieu du 26.10 au 8.12.1990)
Roman Signer, Installation hélicoptère, 1990, vidéo, PAL, 5’, couleurs, son, pilote d’hélicoptère de modélisme : Armin Caspari, images : Simon Lamunière, 10 exemplaires U-Matic numérotés de 1 à 10 et 5 H.C. numérotés de I à V et signés, 20 exemplaires VHS numérotés de 1 à 20 et 4 H.C. numérotés de I à IV et signés. Centre genevois de gravure contemporaine/CEC, 1990
Roman Signer est né en 1938 à Appenzell. Il vit et travaille à Saint Gall. Parmi les nombreuses expositions personnelles qu’il a présentées, citons les plus récentes : Kunsteinrichtung Roman Signer, Villa Garbald, Castagne (2023) ; Roman Signer. Schenkung der Ursula Hauser Sammlung, Kunstmuseum St. Gall (2023), Roman Signer, Malmö Konsthall, Suède (2023) ; Roman Signer. Installation, Stampa, Bâle (2022), Roman Signer. Sculptures et une installation, Art : Concept, Paris (2022) ; Roman Signer, FRAC Franche-Comté (2022) ; Roman Signer. Vier Apfel / Four Apples 2011-2021, The Little Art Window, Gstaad (2021). Son travail a également fait partie d’expositions collectives, comme : Schildkrötentempel. Kleine Skulpturen und Objekte, Rehmann Museum, Laufenburg (2023) ; Gruppenausstellung, Hauser & Wirth Somerset, Bruton (2023) ; On On Kawara. Eine Hommage an On Kawara und Hiroko Kawahara, Kunstzone Lokremise, St. Gall (2022) ; Show Your Work, 601Artspace, New York (2022) ; Moment.Monument, Kunst Museum Winterthur, Winterthur (2021) ; The Paradox of Stillness: Art, Object, and Performance, Walker Art Center, Minneapolis (2021).
Ce projet bénéficie du soutien de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.
Emmett Williams
Multiples
Sérigraphies (1978-1979)
Du 18 septembre au 28 octobre 1989
Présentation de l’édition et sérigraphies : Shakespeare’s xxxth, suite de dix sérigraphies, 1979 ; A Journey, suite de dix sérigraphies, 1979 ; Eros, suite de cinq sérigraphies, 1979 ; Incidental Music for Yo-Yo Ma, suite de dix sérigraphies, 1979 ; Graphic Portraits, suite de treize sérigraphies, 1978. Du 18 septembre au 28 octobre 1989 (vernissage le 16 septembre 1989). Le 15 septembre 1989 en soirée, à l’UGDO (aujourd’hui l’Usine) : performance de Emmett Williams dans le cadre du Festival de Poésie sonore, La Bâtie 1989. Le 5 octobre 1989 en soirée : concert de István Matuz, flûtiste : Voices de László Sáry, pièce pour flûte seule et bande magnétique, dans le cadre du Festival Extasis.