Abstractions sentimentales et quelques éditions, Cneai, Paris
Du 8 au 23 octobre 2011
Vernissage le 7 octobre 2011 à 18h
Gerard Byrne (IE), Raphaël Julliard (CH), Jakob Kolding (DK), Fabian Marti (CH), Adrien Missika (FR), Florian Pumhösl (A), Benjamin Valenza (FR), Susanne M. Winterling (DE).
Présentés par Véronique Bacchetta et le Centre d’édition contemporaine, Genève
au Cneai de Paris, 20 rue Louise Weiss, 75013 Paris
Projet réalisé pour la carte blanche offerte par CNEAI DE PARIS – 2011
Le jeudi 20 octobre 2011 à 18h :
Présentation du livre d’artiste de Philippe Decrauzat, Trois films photographiés – A Change of Speed, a Change of Style, a Change of Scene – After Birds – Screen O Scope, édité par le Centre d’édition contemporaine, septembre 2011.
Philippe Decrauzat, Trois films photographiés – A Change of Speed, a Change of Style, a Change of Scene – After Birds – Screen O Scope, livre d’artiste, 288 pages, 181 x 248 mm, offset, 143 images noir/blanc et une image couleur, reliure cousue. Ce livre est tiré à 400 exemplaires. Chaque exemplaire est composé de 18 cahiers de 16 pages, assemblés au moment de la reliure selon un système de répartition aléatoire. Chaque livre est unique et numéroté au tampon numéroteur sur la première de couverture. Conception graphique : Schönherwehrs, Genève. Edition Centre d’édition contemporaine, Genève, septembre 2011.
et une performance de Benjamin Valenza De l’autre jaillit le chant / Songs & poems for the others
« Cette performance fait appel à plusieurs individus, tous transportent.
Les bâtiments, croisent dans l’Entre-deux;
ls se déplacent, se cherchent.
Plusieurs, ces transporteurs performant; à l’appel fait aux individus, écoutent.
L’arsenal, s’extrait du topos.
S’échangent une forme contre un poème. »
Benjamin Valenza, septembre 2011
Abstractions sentimentales
et quelques éditions
Voilà une occasion de faire des choix orientés parmi les éditions du Centre d’édition contemporaine. Ce jeu d’éditions sera rejoint par quelques autres travaux d’artistes, proches, qui complèteront le premier cercle par une vision personnelle et sentimentale de l’abstraction : plutôt référencée, narrative, nostalgique, atmosphérique. Plus dans la figure et le récit que dans le mythe de l’autonomie, plus romantique que géométrique, plus ironique que cynique, plus affective que critique, ces réminiscences abstraites viennent après la «Grande Histoire » du minimalisme, du purisme, de la neutralité de la grille et du monochrome, et se placent davantage dans un mouvement de réitération, dans la recherche d’une lointaine connaissance. L’association d’idées, la citation, les images inconscientes, l’écrit, le collage, l’écart, la mixité, la théâtralité, des signes qui après s’être abstraits de la réalité la réintègrent petit à petit et se logent au cœur d’un paysage, d’un rocher, d’une dentelle, d’une goutte d’eau, d’un souvenir, d’un dessin complété chaque jour, de photographies de projection de films, du shooting d’une sculpture de Serra…
Ce pas de côté est illustré par une esthétique, qui trouve sa source dans la photographie, le noir/blanc, les années 1920-30, Moholy-Nagy, Patzsch, Rodtchenko, Schlemmer, mais aussi Abbott, les Becher, et un intérêt particulier pour les techniques d’enregistrement : la photographie, le film, le collage, qui peuvent tout autant offrir un supplément d’art que le nier, l’effacer. L’objectivation de l’enregistrement nous rappelle la maxime de Carl Andre, « A thing is a hole in a thing which is not » utilisée par Robert Smithson comme titre à un article écrit en 1968 1 et que Gerard Byrne a repris quasi à l’identique pour titrer son film réalisé en 2010, A thing is a hole in a thing it is not.
Cette intention et cette abstraction personnelle et sentimentale se déclinera au Cneai de Paris au travers des éditions de Gerard Byrne, Benjamin Valenza, Susanne M. Winterling, du livre de Philippe Decrauzat et celui de Jakob Kolding et de quelques nouveaux invités : Raphaël Julliard, Fabian Marti et Adrien Missika.