Paul Paillet, Surprise/Innocence, vidéo d’animation, 7’24’’, musique, 2023
Le travail de Paul Paillet compose le récit fragmenté d’une histoire intime immergée dans l’histoire collective, mêlant aussi bien des références à la pop culture qu’à la culture underground des années 1990-2000.
Surprise/Innocence, de Paul Paillet, est un vidéo-clip d’animation réalisé à partir d’une série de dessins. Avant de procéder à une technique personnelle de collage, Paillet maroufle son papier dans un moule, ce qui lui confère un léger effet de gaufrage. La colle utilisée est teintée de pigments naturels. Au moment du séchage, le papier se détache du moule imprégné de couleurs, souvent vives et acidulées. Ce procédé laisse transparaître un dessin final à l’aspect aqueux sur la surface du papier.
C’est en suivant cette même méthode que Paul Paillet a réalisé le décor de Surprise/Innocence, une succession de collines sur fond de soleil couchant et d’architectures plus ou moins énigmatiques duquel un personnage tirant grossièrement la langue surgit subitement, dans une danse à la fois hypnotique et malhabile. Au format vertical rappelant les écrans de smartphone, l’animation tourne en boucle sur une bande sonore Hardtek à laquelle se joignent les voix des membres du groupe de K-pop, BTS. Ils lisent, en réalité, des extraits du roman Demian. Die Geschichte einer Jugend de Hermann Hesse (1919), ironique croisement entre l’esprit alternatif des années 60 et le boys band interplanétaire sud-coréen.
Paul Paillet (1986, Dijon) vit et travaille à Genève. Son travail a été présenté dans le cadre de diverses expositions individuelles, comme : Fantasy à la Salle Crosnier, Genève (2022) ; Fascination for fire au Centre d’édition contemporaine, Genève (2020). Il a également participé à plusieurs expositions collectives : Sublime Rage à French Place, Londres (2022) ; Atmosphères à la Pace Gallery, New-York (2021).
BTS, WINGS, Shortfilm #1, Begin
The realms of day and night, two different worlds coming from two opposite poles, mingle during this time.
BTS, WINGS, Short Film #2 LIE, 2016
My parents’ house made a realm. This realm was familiar to me in almost every way, mother and father, love and strictness, model behaviour and school.
BTS, WINGS, Short Film #3 STIGMA, 2016
It was the first fissure in the columns that had upheld my childhood which every individual must destroy before he can become himself. Such fissures and brands grow together again, heal, and are forgotten, but in the most secret recesses they continue to live and bleed.
BTS, WINGS, Short Film #4 FIRST LOVE, 2016
There are enormous ways which god can make us lonely and lead us back to ourself. This was the way he sealed with me at that time.
BTS, WINGS, Short Film #5 REFLECTION, 2016
The other realm, however, overlapping half our house was completely different. A loud mixture of horrendous, intriguing, frightful, mysterious things, including slaughterhouses and prisons, drunkards, scratching fishwives, calving cows, horses sinking to their death, tales of robberies, murder and suicide.
My sin was not specifically this or that, but consisted of having shaking hands with the devil. The devil held me in his clutches, the enemy was behind me.
BTS, WINGS, Short Film #7 AWAKE, 2016
The bird fights its way out of the egg. The egg is the world. Who had been born must first destroy a world. The bird flies to God. That God’s name is Abraxas.
BTS, WINGS, “Blood, Sweat & Tears”, 2016
He too was a tempter. He too was a link to the second, the evil world with which I no longer wanted to have anything to do.
Ce projet bénéficie du soutien de l’Office fédérale de la culture et de la République et canton de Genève.